La Colombe blanche fête la quinzième édition de son Festival international du cinéma méditerranéen


Amel NEJJARI
Lundi 30 Mars 2009

La Colombe blanche fête la quinzième édition de son Festival international du cinéma méditerranéen

Samedi 28 mars, il était 19 heures quand le rideau s’est levé sur la 15ème édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan. La pluie et le mauvais temps n’ont pas empêché des centaines de personnes à assister à l’inauguration du Festival qui s’est tenue, comme à l’accoutumée, dans l’enceinte du cinéma espagnol. L’ouverture de cette édition a été l’occasion de projeter le film égyptien «Alexandrie pourquoi?», premier volet d’une trilogie autobiographique réalisée, dès 1978, par Youssef Chahine. Ce film retrace la vie quotidienne d’une jeunesse à Alexandrie qui continue à rêver grâce au cinéma, malgré la domination britannique et la guerre imminente qui se prépare dans la région.
C’est donc parti pour une semaine de festivités au cours de laquelle le cinéma sera célébré comme il se doit autour de projections de films, hommages, tables rondes, conférences, stages qui se dérouleront dans différents lieux de la ville : le Cinéma espagnol, le cinéma Avenida, l’Institut français, la Maison de la Culture, l’Institut Cervantès et l’Institut national des Beaux-Arts ; une importante mobilisation à la hauteur de l’événement… Sept jours durant, professionnels, cinéphiles ou amateurs seront réunis pour ce rendez-vous artistique désormais annuel, véritable « carrefour culturel par excellence », comme le rappelle à juste titre Driss El Khazzani, wali de Tétouan. En effet, créé par l’Association des Amis du cinéma de Tétouan, en 1985, – d’abord sous la forme de Rencontres cinématographiques -  ce Festival est devenu un moment fédérateur autour du 7ème art intimement lié à la ville et à ses habitants. Bien plus encore, depuis la création de la Fondation du Festival, comme le rappelle son président, Mohamed Nabil Benabdallah, le Festival «peut en toute confiance afficher ses ambitions de vouloir fidéliser un public encore plus large».
Cette édition sera notamment marquée par un hommage à une des figures de proue du paysage cinématographique arabe : Youssef Chahine ; hommage qui a été rendu, dès dimanche, par l’organisation d’un colloque autour de l’œuvre du cinéaste égyptien. D’autre part, et tout au long du Festival, comme l’indique Ahmed Housni, directeur du Festival, la projection de «films inoubliables de l’auteur permettra à la jeune génération d’aujourd’hui de mesurer la portée universelle de ses œuvres et son désir inlassable de renouveler le cinéma arabe et le hisser au rang des plus grandes cinématographies de notre temps». Un hommage sera également rendu à Hassan Skalli ; une manière de «revenir sur l’itinéraire d’un acteur hors pair», ajoute Ahmed Housni, disparu depuis peu mais toujours vivant au travers de sa production cinématographique. En effet, Hassan Skalli a été, «pour toute une génération de cinéastes marocains, une figure indispensable».
Après avoir rendu hommage au cinéma tunisien lors de la 14ème édition, le Festival proposera une rétrospective du cinéma espagnol à travers une table ronde sur « le cinéma espagnol d’hier et d’aujourd’hui » et la projection de nombreux films. Cette rétrospective sera l’occasion de revisiter un cinéma « voisin » qui a marqué plusieurs générations de par son caractère engagé. Les cinéastes espagnols oscillaient, à l’époque, entre leur position d’artistes et de militants face à une dictature implacable.
Tout au long de cette semaine, la compétition officielle, déclinée en trois catégories, longs et courts métrages de fiction et documentaires, présentera une sélection de films qui seront jugés puis récompensés par des artistes et professionnels. Côté marocain, tous les espoirs sont portés sur « le Temps des camarades » premier long métrage de Mohamed Chrif Tribak. Deux courts métrages marocains seront en lice pour décrocher le prix du jury : « Izorane » de Aloaui Lamharzi Az Alarabe et «Le général » réalisé par Mourad Elkhaoudi et Saad Tsouli. « Ces mains-là » de Hakim Bellabès représentera le Maroc pour la compétition officielle dans la catégorie des documentaires. Tout au long de la semaine, des rencontres seront organisées avec les réalisateurs et les équipes de tournage…
Marocains, Algériens, Tunisiens, Espagnols, Grecs, Français, Belges… feront de ce Festival, sans nul doute, un moment pour la promotion de la culture cinématographique et une occasion pour proposer au public les spécificités culturelles et artistiques des pays du Bassin méditerranéen.


ILS ONT DIT…

Mehdi Zouak, délégué régional de la Culture

«Il me semble que le Festival est devenu un rendez-vous annuel fixe pour la population de Tétouan et de toute la région et qui permet de rencontrer des spécialistes du cinéma et des cinéastes du pourtour méditerranéen à travers une programmation de qualité, riche et variée. L’idée d’avoir choisi le cinéma espagnol pour la rétrospective est une très bonne chose. L’Espagne est un pays voisin qui partage avec nous un passé, un présent et un futur dans différents domaines dont le cinéma qui a longtemps créé des liens entre les deux rives.
J’attends à ce que ce Festival soit une fête du cinéma pour sensibiliser les Tétouanais, notamment, à la culture cinématographique et les encourager à reprendre l’habitude de se rendre dans les salles de cinéma. Le cinéma peut être un loisir mais également un moyen d’apprentissage et d’ouverture sur d’autres cultures».
 
Samira Kadiri, directrice de la Maison de la Culture de Tétouan

« Le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan est devenu un moment essentiel  pour la ville. Il s’agit d’un Festival qui est né à Tétouan et qui porte son cachet. Il est aussi né de l’amour du cinéma porté par les membres de l’Association des Amis du Cinéma qui ont beaucoup fait pour le succès de ce rendez-vous culturel désormais incontournable. On ressent d’ailleurs que derrière toute la programmation, il y a une équipe passionnée par le 7ème art. De plus, il faut noter que le Festival apporte, année après année, une valeur ajoutée à la ville puisque de l’autre côté de la rive méditerranéenne, Tétouan est connue par son Festival du cinéma.
J’attends à ce que cette 15ème édition fédère l’ensemble de la population et qu’elle crée une véritable rencontre festive à l’échelle de toute la ville. J’espère également que les tables rondes et rencontres organisées au sein de la Maison de la Culture réunissent un maximum de personnes car, hormis la projection de films, ce sont, à mon avis, des moments où l’on apprend le plus par le dialogue, les débats et les échanges… »
 
 Mohamed Réda Kouzi, lycéen

«C’est la première fois que j’assiste au Festival du cinéma de Tétouan. J’aime le cinéma au point que je voudrais continuer sur cette voie  et devenir peut-être un professionnel. Je pense que c’est une très bonne chose pour la ville qu’il y ait un Festival de cette envergure. Cela poussera peut-être les gens à aller plus souvent au cinéma. En ce qui concerne la programmation, je m’attendais à voir plus de films marocains sachant qu’il y a eu une production nationale riche ces dernières années. Quoi qu’il en soit, je suis content qu’il y ait un tel festival dans la ville…. »




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