La Banque centrale inscrit de nouvelles actions structurantes

Les dispositifs de partage de l’information financière constituent un impératif pour une intermédiation financière efficace, a indiqué, récemment à Rabat, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, à l’ouverture de la 5ème édition du Colloque international de formation dans les domaines de l’infrastructure financière et du risk management, qui s’est tenue du 22 au 25 septembre courant.

“Les infrastructures financières ne peuvent être efficientes que si elles couvrent, en plus de dispositifs de partage de l’information efficaces, des institutions et des marchés solides, des systèmes de paiement et de règlement robustes et des capacités financières renforcées”, a expliqué M. Jouahri, en mettant l’accent sur les changements importants tant au plan de l’industrie bancaire qu’au niveau du comportement des consommateurs et des demandeurs de crédit.

Evoquant, à cet effet, l’expérience du Maroc qui s’insère dans le cadre d’une stratégie plus globale relative au développement intégré du secteur financier à l’horizon 2020, le gouverneur de la Banque centrale a précisé que “cette stratégie, arrêtée à la fin de la précédente décennie, ambitionne de faire de notre pays un hub financier régional et confirme notre engagement à promouvoir des partenariats économiques avec les pays du continent africain dans le cadre d’une coopération gagnant/gagnant”.

“Outre le développement accéléré et maîtrisé du marché des capitaux, ladite stratégie vise également l’approfondissement du marché bancaire national à travers notamment l’action en faveur de la bancarisation de la population, l’amélioration de l’accès au financement pour les entreprises ainsi que le renforcement et la modernisation de l’infrastructure financière”, a-t-il ajouté.

M. Jouahri a, en outre, fait savoir que le démarrage de l’activité du 1er Crédit Bureau au Maroc en 2009 a permis de centraliser et d’améliorer l’information sur le crédit concernant les particuliers et toutes les catégories d’entreprises y compris les TPME et les bénéficiaires du microcrédit, ajoutant que sa base de données enregistre environ 5 millions de clients dont environ 200.000 entreprises et plus de 10 millions de contrats de crédit représentant 93% de l’encours global des crédits distribués.

“Grâce au Crédit Bureau, les établissements bancaires, malgré une conjoncture économique difficile, marquée par la montée des risques, ont pu maîtriser le niveau de leurs créances en souffrance, a-t-il précisé, notant qu’en vue de consolider et d’améliorer l’information financière, la Banque centrale a inscrit de nouvelles actions structurantes au niveau de son plan stratégique triennal 2013-2015.  M. Jouahri a souligné, à cet effet, l’attribution d’une seconde licence à un nouveau Crédit Bureau, dont la mise en service interviendra courant 2015 et ce, dans l’objectif de diversifier l’offre de services et de réduire le coût de ses prestations.

Dans le même cadre, il a mis en avant trois autres mesures initiées par la Banque centrale, en vue de garantir une information financière et économique la plus exhaustive possible, dont la mise en place, en partenariat avec des partenaires publics et privés, de l’Observatoire de la TPME, l’accès par les commerçants à la Centrale des chèques irréguliers et la mise à la disposition du système bancaire, avant la fin de cette année, d’un nouvel outil d’aide à l’appréciation du risque relatif aux impayés sur Lettres de change normalisées (LCN).