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L’ovalie nationale est plus que jamais sur la touche

Par la faute de la FRMR, les équipes marocaines interdites de participer à toute compétition Officielle

Samedi 4 Juillet 2020

L’ovalie nationale est plus que jamais sur la touche
Le cyclone n'en finit pas de labourer les mêmes terres et la Fédération Royale marocaine de rugby de se perdre dans son tourbillon. C’est une manière d’imager la chape de plomb qui s’abat actuellement sur l’ovalie nationale. En effet, en conclusion d’un document de 13 pages que « Libération » a pu consulter, le comité d’appel de Rugby Afrique a non seulement rejeté l’appel interjeté par la Fédération marocaine, mais a également confirmé l’ensemble des décisions disciplinaires du 1er mars prises à son encontre. Par conséquent,en perdant son affiliation à World Rugby, le rugbymarocain dans son ensemble est frappé d’une interdiction de participer à toute compétition officielle jusqu’à régularisation de la situation (pour toutes les équipes internationales, masculines, féminines, jeunes, rugby à VII …). Dès lors, le XV national, qui court depuis trop longtemps derrière le rêve d’une première qualification pour le Mondial, ne verra a priori pas l’édition 2023 prévue en France, tout simplement parce qu’il ne pourra pas défendre ses chances lors des éliminatoires face à la Côte d’Ivoire, prévues initialement le 3 juin dernier et reportées à cause du Covid-19.
Pour Rugby Africa, il n’y a pas de doute. La responsabilités de ce fiasco incombe à son désormais ex-président, Tahar Boujouala. « La Commission d’appel somme M. Tahar Boujouala de démissionner de tout poste qu’il occupe au sein de tout conseil d'administration ayant un lien avec des activités de rugby, avec effet immédiat », a indiqué la commission dans ledit document tout en le condamnant à cinq ans de suspension. DrissBoujouala, son frère, est lui aussi mis sur la paille.Les instances continentales ayant considéré l’assemblée générale du 7 mars à travers laquelle ce dernier a pris les rênes de la FRMR« comme illégale, nulle et non avenue ». Ce n’est donc pas une surprise si la dissolution du nouveau bureau fédéral a également été actée.
La FRMR a fini par récolter ce qu’elle a semé. Pour rappel, dans notre édition du 11 mars dernier, nous avions retracé la trame qui a conduit à plonger le rugby marocain dans le noir le plus complet. A commencer par les reports multiples et injustifiés de l’assemblée générale élective. Et notamment celui concernant l’AG initialement prévue le 30 novembre décrit par la commission d’appel de Rugby Africa comme « brusque, inopiné et injustifié». Un report que la commission a également assimilé à « un acte arbitraire de passe-droit, qui a porté un grand préjudice au fonctionnement normal de la FRMR et à toute la discipline du rugby au Maroc».Et les griefs de RA ne s’arrêtent pas là.
Outre les manœuvres entreprises par le président sortant depuis le 21 novembre, date du report de l’AGO du 30 novembre, qui sont en déphasage total avec les règles et les procédures exigées pour l’organisation des assemblées générales des fédérations, Rugby Afrique fustige le manque de coopérations de la FRMR. Notamment les documents transmis lors de l’appel par la Fédération.En plus du fait qu’ils peuvent constituer des éléments à charge contre la FRMR, comme l’a révélé la commission d’appel, ils étaient essentiellement rédigés en arabe ou en français.Ce qui a mis dans le pétrin linguistique une commission dont les membres sont anglophones, les obligeant à réaliser des efforts supplémentaires pour la traduction. Un manque de courtoisie des ex-dirigeants de la FRMR qui s’est poursuiviau moment de la visite de Steph Nel, l’émissaire de Rugby Afrique. Mr. Nel est « parti au Maroc dans le cadre d’une mission de bons offices, parce que le président de la FRMR ne répondait pas au courrier de RA et parce qu’il ne restait pratiquement aucun contact entre les deux instituions», précise la commission d’appel. Lors de cette visite de trois jours, l’émissaire en question a tenté, à  maintes reprises, de contacter M. Tahar Boujouala, en vain. Pis, les locaux de la FRMR étaient fermés. La raison ,selon l’ex-président de la Fédération, «le 11 janvier est un jour férié pour toutes les administrations publiques et privées». Une justification inaudible pour la commission d’appel qui a rappelé à juste titre que « les responsables des institutions sportives œuvrent au Maroc, comme dans la grande majorité des pays africains, dans le cadre du travail associatif, amateur et bénévole. Les dirigeants du sport s’occupent des activités sportives en dehors de leur temps de travail. C’est un engagement citoyen volontaire qui ne compte généralement ni le temps, ni la charge de travail déployée».Et d’ajouter: « Justifier ainsi le refus de recevoir l’émissaire de RA/WR, qui a fait le déplacement depuis l’Afrique du Sud, est contraire ,à la fois, aux principes et usages habituellement admis dans le monde du sport ainsi qu’aux valeurs et à l’esprit de collaboration et de coopération qui animent les relations entre sportifs». Pis, deux huissiers ont constaté la fermeture des locaux de la Fédération hors jours fériés. 
Bref, heureusement que le document du verdict officiel rendu par la commission d’appel ne peut piper mot. Sinon, nul doute qu’il serait entré dans une colère noire. RA est plus que jamais remonté contre la FRMR. Et ce n’est pas la première fois .« Depuis de nombreuses années, la FRMR est confrontée à un certain nombre de dysfonctionnements qui pénalisent le processus de consolidation et de développement du rugby au Maroc»,a rappelé dans son préambule la décision disciplinaire. A ces nombreux dysfonctionnements, on peut également s’interroger sur les nombreuses volte-face observées au sein des listes électorales, en l’occurrence le retrait de la liste de Bougja Abdennasser, président du Club Olympique de Casablanca (COC) et l’engagement sur la liste de Driss Boujouala. Autant de faits qui prouvent « la déliquescence dans laquelle se trouve la FRMR », s’est désolée la commission d’appel de Rugby Africa. Quant à notre désolation, son moteur est la situation affligeante dans laquelle se retrouvent les jeunes et les seniors, les filles et les garçons, en somme la moelle épinière du rugby national. Aujourd’hui, à cause d’une Fédération incapable de mener à bien ses missions, ils se retrouvent sur la touche sans y être pourquoi que ce soit. Injuste, non ?

Chady Chaabi

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