27ème édition du Festival international d' art vidéo de Casablanca
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Pour beaucoup, le lancement de la 27ème édition du Festival international d'art vidéo de Casablanca (FIAV) a été donné dans la soirée de mardi, au Studio des arts vivants, avec le spectacle chorégraphique québécois, “Ebe”. Mais au vrai, loin des cartons d’invitation, et autres strasses et paillettes, le FIAV a pris son envol un peu plus tôt dans la matinée, à l’Ecole des beaux- arts de Casablanca.
James Partaik, artiste et professeur en arts numériques à l'Université du Québec, à Chicoutimi et Blair Taylor, artiste visuel et archiviste qui nous vient tout droit de Victoria, dans la province de la Colombie Britannique, ont animé un workshop consacré à l'imaginaire du data, et notamment à l’intelligence artificielle (AI), au “machine learning” et aux “réseaux neuronaux déstabilisants”.
On ne va pas vous raconter d’histoires, en cette matinée pluvieuse, d’une part, il fallait une bonne dose de courage pour braver la météo et se rendre jusqu’à l’Ecole des beaux-arts, comme c’était le cas de quatre étudiantes en licence audiovisuelle à la Faculté des sciences Ben M'Sick, et d’autre part, s’armer de patience. La ponctualité n’étant pas le fort des organisateurs.
Mais en parallèle, on ne peut que saluer le choix de ces derniers d’avoir donné le coup d'envoi du FIAV en impliquant principalement les étudiants. Une manière de ne surtout pas renier les origines et la pierre angulaire du festival, à savoir permettre à la jeunesse marocaine de se construire une solide culture artistique en se familiarisant avec un univers enchanteur et aux multiples facettes . “Notre objectif est d’initier les étudiants à cette forme d’art assez nouvelle et méconnue”, corrobore James Partaik en évoquant l’art numérique et en particulier l’intelligence artificielle au service de l’expression artistique.
Pour lui, il est capital de montrer que cette forme d’art est désormais abordable “ dans le sens où l’on a pas besoin d'être informaticien, ni d’avoir des connaissances approfondies en programmation informatique”. Safaa Abba ne le contredira sans doute pas. Yeux pétillants et sourire aux lèvres, l’étudiante en deuxième année d’art espace à l’Ecole des beaux-arts, avoue ne pas savoir où elle met les pieds, mais ce n’est pas pour lui déplaire . “Ça va être une nouvelle expérience avec de nouvelles compétences à acquérir et des informations à récolter. J’espère découvrir des choses que j'ignore ou dont j’ai vaguement entendu parler”, nous a-t-elle expliqué.
Sa soif de savoir, elle l’a cultivée depuis des années. Certainement depuis le jour où elle a décidé d’embrasser une carrière artistique. Un choix du cœur “car l’art me permet de m’exprimer en toute liberté”. Elle n’est en aucun cas la seule. Une dizaine d'étudiants prennent place dans une salle de cours à laquelle James Partaik n’est pas étranger. “C’est ma sixième participation au festival”, se remémore t-il. “J’ai déjà donné un atelier dans cette même salle de cours lors de l’édition de 2005”. Sauf qu’aujourd’hui, il n’est pas seul. A ses côtés, Blair Taylor, qui n’est pas uniquement artiste visuel, mais aussi et surtout archiviste. “Je suis excité et très enthousiaste de participer au FIAV. C'est agréable de visiter la ville, mais avant tout de rencontrer ces jeunes artistes”, s’est-il emballé. Et d’ajouter : “C'est également l'occasion de voir beaucoup de travaux passionnants”. La présence de Blair Taylor n’est pas fortuite. “Je m'intéresse à l'apprentissage automatique pour analyser les images et en générer de nouvelles”, nous a-t-il expliqué. “Et en partant du principe qu’il est archiviste, sa présence est précieuse car dans le cadre de l’imaginaire du data et du I.A Machine Learning, les archives sont une base de données capitale”, ajoute James Partaik.
Le programme du workshop est exhaustif. Pendant deux jours, les participants ont été “ initiés aux outils qui sont disponibles et à la théorie”, souligne James Partaik. “ Et si on peut finir avec un essai, peut-être pas forcément une œuvre mais un essai pour avoir une expérience collective de création, ce serait l’idéal”. Idéal comme l’évolution du festival. Même si le professeur d’art, dont la première participation au FIAV date de 2003, préfère plutôt mettre en avant “l’ouverture du festival sur d'autres formes de création que la création vidéo. L’imaginaire du Data c’est vraiment la création avec des outils technologiques actuels. Ç’est ce qui nous laisse beaucoup de latitude pour présenter des œuvres”.
Pendant que la salle ne finissait pas de se remplir d’étudiants venus s'abreuver de savoir, nous en avons profité pour nous éclipser et tomber nez à nez avec une drôle d'œuvre. Imaginez des bocaux de vinaigre au-dessus desquels sont suspendus des concombres. On concède que ça peut paraître insensé. Mais en réalité, l'œuvre est dans l’air du temps.
Réalisée par deux étudiants de James Partaik, elle met en lumière les petites libertés perdues et les grandes restrictions imposées pendant le confinement “Marinade, c’est son nom”, précise James Partaik. “Une œuvre robotique simple où on prend des concombres qui trompent dans un bocal de vinaigre, qui sortent et qui rentrent. Ils sont programmés pour. C’est une métaphore justement du confinement. Un milieu comme le vinaigre qui nous transforme”, conclut-il, rappelant par la même occasion que le confinement n’a pas eu que des effets néfastes sur le milieu artistique québécois. “Cette œuvre est la preuve que le confinement était curieusement une période privilégiée. On était un des seuls programmes ouverts aux étudiants. Il y en avait moins que d'habitude mais ceux qui étaient là étaient très motivés. Du coup, il y avait une puissance dans les œuvres. Les étudiants ont saisi l’angoisse de notre temps et transformé cela en création”. A charge aux étudiants marocains de s’en inspirer.
James Partaik, artiste et professeur en arts numériques à l'Université du Québec, à Chicoutimi et Blair Taylor, artiste visuel et archiviste qui nous vient tout droit de Victoria, dans la province de la Colombie Britannique, ont animé un workshop consacré à l'imaginaire du data, et notamment à l’intelligence artificielle (AI), au “machine learning” et aux “réseaux neuronaux déstabilisants”.
On ne va pas vous raconter d’histoires, en cette matinée pluvieuse, d’une part, il fallait une bonne dose de courage pour braver la météo et se rendre jusqu’à l’Ecole des beaux-arts, comme c’était le cas de quatre étudiantes en licence audiovisuelle à la Faculté des sciences Ben M'Sick, et d’autre part, s’armer de patience. La ponctualité n’étant pas le fort des organisateurs.
Mais en parallèle, on ne peut que saluer le choix de ces derniers d’avoir donné le coup d'envoi du FIAV en impliquant principalement les étudiants. Une manière de ne surtout pas renier les origines et la pierre angulaire du festival, à savoir permettre à la jeunesse marocaine de se construire une solide culture artistique en se familiarisant avec un univers enchanteur et aux multiples facettes . “Notre objectif est d’initier les étudiants à cette forme d’art assez nouvelle et méconnue”, corrobore James Partaik en évoquant l’art numérique et en particulier l’intelligence artificielle au service de l’expression artistique.
Pour lui, il est capital de montrer que cette forme d’art est désormais abordable “ dans le sens où l’on a pas besoin d'être informaticien, ni d’avoir des connaissances approfondies en programmation informatique”. Safaa Abba ne le contredira sans doute pas. Yeux pétillants et sourire aux lèvres, l’étudiante en deuxième année d’art espace à l’Ecole des beaux-arts, avoue ne pas savoir où elle met les pieds, mais ce n’est pas pour lui déplaire . “Ça va être une nouvelle expérience avec de nouvelles compétences à acquérir et des informations à récolter. J’espère découvrir des choses que j'ignore ou dont j’ai vaguement entendu parler”, nous a-t-elle expliqué.
Sa soif de savoir, elle l’a cultivée depuis des années. Certainement depuis le jour où elle a décidé d’embrasser une carrière artistique. Un choix du cœur “car l’art me permet de m’exprimer en toute liberté”. Elle n’est en aucun cas la seule. Une dizaine d'étudiants prennent place dans une salle de cours à laquelle James Partaik n’est pas étranger. “C’est ma sixième participation au festival”, se remémore t-il. “J’ai déjà donné un atelier dans cette même salle de cours lors de l’édition de 2005”. Sauf qu’aujourd’hui, il n’est pas seul. A ses côtés, Blair Taylor, qui n’est pas uniquement artiste visuel, mais aussi et surtout archiviste. “Je suis excité et très enthousiaste de participer au FIAV. C'est agréable de visiter la ville, mais avant tout de rencontrer ces jeunes artistes”, s’est-il emballé. Et d’ajouter : “C'est également l'occasion de voir beaucoup de travaux passionnants”. La présence de Blair Taylor n’est pas fortuite. “Je m'intéresse à l'apprentissage automatique pour analyser les images et en générer de nouvelles”, nous a-t-il expliqué. “Et en partant du principe qu’il est archiviste, sa présence est précieuse car dans le cadre de l’imaginaire du data et du I.A Machine Learning, les archives sont une base de données capitale”, ajoute James Partaik.
Le programme du workshop est exhaustif. Pendant deux jours, les participants ont été “ initiés aux outils qui sont disponibles et à la théorie”, souligne James Partaik. “ Et si on peut finir avec un essai, peut-être pas forcément une œuvre mais un essai pour avoir une expérience collective de création, ce serait l’idéal”. Idéal comme l’évolution du festival. Même si le professeur d’art, dont la première participation au FIAV date de 2003, préfère plutôt mettre en avant “l’ouverture du festival sur d'autres formes de création que la création vidéo. L’imaginaire du Data c’est vraiment la création avec des outils technologiques actuels. Ç’est ce qui nous laisse beaucoup de latitude pour présenter des œuvres”.
Pendant que la salle ne finissait pas de se remplir d’étudiants venus s'abreuver de savoir, nous en avons profité pour nous éclipser et tomber nez à nez avec une drôle d'œuvre. Imaginez des bocaux de vinaigre au-dessus desquels sont suspendus des concombres. On concède que ça peut paraître insensé. Mais en réalité, l'œuvre est dans l’air du temps.
Réalisée par deux étudiants de James Partaik, elle met en lumière les petites libertés perdues et les grandes restrictions imposées pendant le confinement “Marinade, c’est son nom”, précise James Partaik. “Une œuvre robotique simple où on prend des concombres qui trompent dans un bocal de vinaigre, qui sortent et qui rentrent. Ils sont programmés pour. C’est une métaphore justement du confinement. Un milieu comme le vinaigre qui nous transforme”, conclut-il, rappelant par la même occasion que le confinement n’a pas eu que des effets néfastes sur le milieu artistique québécois. “Cette œuvre est la preuve que le confinement était curieusement une période privilégiée. On était un des seuls programmes ouverts aux étudiants. Il y en avait moins que d'habitude mais ceux qui étaient là étaient très motivés. Du coup, il y avait une puissance dans les œuvres. Les étudiants ont saisi l’angoisse de notre temps et transformé cela en création”. A charge aux étudiants marocains de s’en inspirer.