Hommage au cinéaste Ousmane Sembène

L'ombre d'Ousmane. Le cinéaste et écrivain sénégalais Ousmane Sembène, disparu en 2007 à 84 ans, plane toujours sur le Fespaco, le grand festival du cinéma africain de Ouagadougou qui continue jusqu'à samedi. Celui qui fut l'un des fondateurs du festival en 1969 a droit à une exposition dans la chambre d'hôtel où il avait ses habitudes, et qui porte son nom depuis sa mort: on y trouve trophées, médailles, copies miniatures des affiches de ses films... Pour l'occasion, le cinéaste malien Souleymane Cissé, seul détenteur de deux Etalons d'or de Yennenga, la récompense reine du Fespaco, a réalisé un film-hommage.
La délicatesse. Le Nobel de littérature Wolé Soyinka veut que les cinéastes africains prennent des risques. "Il ne faut pas réaliser des films qui abordent l'actualité pour espérer avoir une quelconque récompense, mais des oeuvres qui évoquent des sujets délicats pour nos sociétés africaines", a lancé l'écrivain nigérian lors d'une rencontre entre cinéastes et auteurs africains sur l'adaptation des oeuvres romanesques sur grand écran.
Record. Près de 23 prix spéciaux seront décernés cette année au Fespaco, un record. Le prix le plus convoité sera celui de l'Union africaine. D'un montant de huit millions de francs CFA (12.000 euros), il sera décerné à la meilleure production cinématographique qui promeut la culture et la paix sur le continent.
Colloques. Le colloque sur le thème de la 23e édition du Fespaco, "Cinéma africain et politiques publiques en Afrique", a débuté mardi en présence de nombreux réalisateurs africains, de responsables politiques et de partenaires extérieurs, notamment l'Union européenne, l'Organisation internationale de la Francophonie et la France. Le colloque prend fin jeudi par une "déclaration de Ouagadougou", qui appellera les gouvernements africains à soutenir activement le cinéma.