Fadil Chouika présente son court métrage «La main gauche» à Casablanca : Quand la singularité devient un supplice


ALAIN BOUITHY
Jeudi 1 Mars 2012

Fadil Chouika présente son court métrage «La main gauche» à Casablanca : Quand la singularité devient un supplice
Les préjugés sur les gauchers sont une réalité dans bien de sociétés qui attribuent à ces derniers de nombreux qualificatifs, aussi étranges qu’absurdes du fait de leur singularité.
Adapté et réalisé par Fadil Chouika, «La main gauche» nous plonge justement dans l’univers peu reluisant des personnes dont ce don naturel pourrit la vie, à travers l’histoire du jeune Abdelali dont l’enfance fut longtemps traumatisée du fait de cette singularité. Adolescent, son père lui brisa la main gauche pour un réflexe aussi anodin que de peler une orange de sa main gauche. Un supplice parmi tant d’autres.
En effet, en plus de cette singularité qui lui valait tous les maux du monde, Abdelali avait pour premier maître d'école, son propre père. Ce qui n’était pas pour améliorer sa situation. Bien au contraire, cela aggrava les choses. « Petit, il sera battu sur sa main gauche chaque fois qu'il s'en servira ou tentera de le faire : pour manger, saluer, écrire, lever le bras en classe ou dessiner. Déjà adulte, sous le regard scrutateur et rude du père, il cache sa main gauche, totalement difforme, sous la table ! Son fils, lui-même gaucher, fuit son grand-père », souligne-t-on dans le synopsis.
Et comme si cela ne suffisait pas, c’est un drame qui viendra s’ajouter à ce long supplice. En effet, le 16 mai, alors qu’il dîne avec son fils et sa femme à la Casa de Espana, une violente déflagration a eu lieu. Comble de malheur, Abdelali perd sa main droite et doit désormais se contenter de l’autre : la gauche. Celle-là même qui lui avait valu tant de coups et blessures sous le toit paternel.
Ce drame va-t-il susciter des regrets de son père ? Comment ce dernier réagira-t-il à la vue de son fils devenu manchot ? Aura-t-il le courage de le regarder droit dans les yeux ? La suite de ce court nous en dira plus.
Mention spéciale du jury au 13ème Festival national du film, ce court métrage (format: 35 mm/1.85/N&B et couleurs), a été tourné à Kelaa Sraghna, ville située dans la région de Marrakech-Tensift-El Haouz. Avec Fadil Chouika (direction photo), Najib Chlih  (ingénieur son), Tayeb Alaoui (décors) et Said El Hagar (maquillage et coiffure). Mais aussi, Mohamed Arious (scénario), Benaissa Jirari (assistant), Njoud Jaddad (montage) et Groupe Kelma (musique originale).
La projection en avant-première de ce court d’une vingtaine de minutes a lieu ce soir, à 20h, au cinéma Rialto, en présence de l’équipe du film. De nombreux invités du monde du cinéma et des arts devaient y assister.
Mohamed Khouyi, Rahal Bartiaa, Wafaa EL Massoudy, Lamiae Jaafari, Benaïssa Jirari, Reda Absri et Reda Aboulaoula… sont les protagonistes de ce court métrage produit par Kinochoc Productions.


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