Exposition «Le Vide et le Plein» à la Galerie Rê de Marrakech

Sciola, Giron et Fourquet, ensemble pour la première fois


Ayoub Akil
Lundi 29 Décembre 2008

Exposition «Le Vide et le Plein» à la Galerie Rê de Marrakech
Les notions de vide et plein  sont souvent liées à celle de Yin et de Yang. Chez les Taoïstes, c’est le vide qui permet d’atteindre la vraie plénitude. Mais, pour le galeriste et acteur historique de la scène artistique,  Lucien Viola,  c’est un peu l’incarnation du couple séculaire « la lumière et l’ombre». Ici, il fait allusion à l’époque de la Renaissance. Aujourd’hui, dans sa galerie d’art contemporaine, basée à Marrakech, la Galerie Rê, il en a fait un thème pour son exposition. Une exposition qui réunit  pour la première fois trois artistes contemporains du haut volet : Tifenn Giron, Michel Fourquet et Pinuccio Sciola. En fait, c’est la première fois qu’ils exposent au Maroc. D’où l’intérêt de cet événement intitulé « Le Vide et le Plein ». Sculptures, Installations et Photographies. Donner à voir et à apprécier une bonne dose de créativité, telle est l’ambition de la Galerie Rê à travers cette exposition dont le vernissage est prévu aujourd’hui à 19h.
D’abord, les sculptures de Sciola sont un clin d’œil à Brancusi. Elles ne sont à jamais suspendues dans le temps et l’espace. «La main de l’Homme, en l’occurrence celle de Sciola,  sait choisir avec un goût inné, des pierres bien patinées, et parfois même sonores, et imposer encore plus sûrement, avec sa magie de sculpteur, des compositions recoupées dans l’espace, pour les replacer ensuite dans la nature.L’artiste bercé par la voûte céleste et directement relié à la mer nous restitue avec ses pierres les influences directement issues de son lieu de travail et de recherche», avance le critique d’art, Laurence Veysseyre. 
L’Italien Sciola est, avant tout, un petit génie. Il travaille sur des pierres qu’il cherche pendant des mois. Il garde l’originalité de la pierre et, avec sa propre façon de tailler, il l’améliore son état brut, la transformant ainsi à une partie de musique douce, libre et imaginaire.  Aux allures d’ « Ulysse des temps modernes », cet artiste est un fin créateur. Pour mieux comprendre son art, il faudrait voyager dans le temps et l’espace. Il faut s’embraquer dans cette immensité que représente son art.
Ensuite  se profilent les deux autres artistes : Tiffen Giron et Michel Fourquet. Le premier travaille depuis longtemps sur des images d’éléments bruts auxquelles il donne un corps. Ensuite, elles prennent  vie et parlent d’elles-mêmes.  Jets d’encre sur papier  fine art, œuvres uniques photos numériques  de pierres du sud du Maroc. Voilà de quoi s’opère la magie de notre Giron. « Les images se présentent, en équilibre et tension, entre la représentation et l’abstraction, le littéral et le métaphorique. Elles semblent  tout à la fois silencieuses et distantes mais aussi, posséder une voix, grave et puissante, une respiration, et l’opacité du rêve. Notamment dans une photo, où la proximité de la matière laiteuse fait penser à un périple aquatique en compagnie d’un animal immense et merveilleux, dont le seul fragment qui nous resterait en mémoire serait cette image presque floue et douce, affublée de stigmates. Ou dans une autre  l’hallucination serait telle que du fond d’un lieu caché (cave, caverne, grotte, de par l’éclairage presque «ethnologique») surgiraient les coups de pinceaux d’un expressionniste abstrait de la veine d’un Morris Louis », écrit l’artiste peintre française, Sibylle Baltzer, une habituée de l’espace d’art contemporain, la Galerie Rê.
Et enfin, le plasticien nantais Michel Fourquet. Celui-ci est artiste comme on les aime. Il manie ses sculptures-installations qu’il transperce de cure-dents embrouillés dans « la matrice du tissu» et collées avec une broderie en 3D. Ce qui donne une forme peu croisée à ses objets.  « Et pour mieux se jouer des transparences, c’est en révolutionnant la tarlatane, qu’il froisse, bouillonne, pique et hérisse de cure-dents, qu’il suggère des formes évanescentes aux géométries imparfaites», explique le critique d’art, Laurence Veysseyre.
Pourtant, ce sont, selon Lucien Viola, « des représentations non-figuratives». Alors que ses œuvres en polyanes sont d’une beauté enivrante qui invite toutefois à une précaution délicate dans l’approche de leurs représentations.  « Les œuvres en polyane, toutes de transparence, transcendent, quant à elles, la brillance du métal saisi dans son état le plus pur. Ainsi par la super imposition savante de ces formes sculpturales, toutes en nuances composées d’espaces vides et de pleins», conclut-il. 

Du 29 décembre au 21 février 2009
Vernissage le 29 décembre à 19h00


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