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Evolution hebdomadaire du marché boursier casablancais : Une perte de 1,24% pour un chiffre d’affaires insignifiant

Lundi 9 Novembre 2009

Evolution hebdomadaire du marché boursier casablancais : Une perte de 1,24% pour un chiffre d’affaires insignifiant
La Bourse, c’est cruel. Présentant depuis bientôt un an maintenant les symptômes évidents d’une affection grave, la Place de Casablanca ne parvient toujours pas à abréger sa souffrance. Jeudi dernier (vendredi étant férié à l’occasion de la célébration du 34ème anniversaire de la Marche Verte), le marché boursier casablancais aligne une nouvelle baisse, pour un chiffre d’affaires hebdomadaire de très faible consistance. Le Madex, l’indice des valeurs les plus actives, boucle la semaine avec une nouvelle perte de 1,24%, soit finalement une perte cumulée de 4,62%.
Le volume transactionnel de la semaine n’a pas dépassé 752 millions de DH ou 376 MDH en un seul sens. C’est trop peu et sans aucune mesure avec ce qu’on lui prête. Trois valeurs seulement se sont distinguées par des transactions plus ou moins à la hauteur de leurs tailles : Maroc Telecom, Addoha et Ciments du Maroc.
Faut-il alors en déduire que la Bourse de Casablanca n’a pas échappé au désastre ? Alors qu’on la croyait quasiment sanctuarisée, protégée, la Bourse de Casablanca, ce bâtiment blanc, en verre étincelant, est en effet intact, sauvé des eaux. A l’inverse de la Bourse du travail, immédiatement en face, un immeuble de la première génération d’indépendance, sans couleur, complètement délabré, appauvri et vidé de son envergure nationale. Comme la première centrale syndicale du Maroc indépendant n’est plus la seule à avoir droit au chapitre des revendications ouvrières, la Bourse de Casablanca semble dire, avec une sorte d’amusement tranquillement cynique, que la finance prime sur le travail et, crise ou pas, les plus-values viendront, de toutes les façons, enrichir les plus riches. Le reste compte peu.  
La symbolique est forte tout de même. On n’est pas  forcé d’avoir une mauvaise pensée, un quelconque  soupçon, ou une inamicale ironie. Il n’empêche que le marché boursier casablancais dérive depuis deux ans. Pas pour les principaux acteurs –sociétés de Bourse, Opcvm et autres banques d’affaires- Les victimes de cette «tournure » boursière, ce sont bien évidemment les petits porteurs. Ces gens qui achètent directement auprès de leurs banques et qui doivent payer, en plus, des frais de garde et autres commissions sans être immunisés contre toute perte de eur capital.
Si, il y a dix années, la Bourse de Casablanca était, en effet, cette vache à lait, de nos jours, elle est devenue ce truc qui n’a ni queue ni tête, une sorte d’attrape-nigaud.
Il est étonnant et même détonnant lorsqu’on lit dans la presse cette information : «La Bourse a créé des champions». Le papier en question, jouant l’abstraction des statistiques, tente de gommer les déboires du temple. Tentative qui cherche surtout à cacher les pertes cumulées de la corbeille, alors qu’il était plus judicieux de s’interroger sur l’ineptie de la Place : une année blanche sans papier frais ; des introductions qui peinent à se formaliser, un management instable et une défiance des investisseurs. L’analyse laborieuse d’une banque d’affaires bien connue de la Place veut aussi donner la tendance : l’investissement en Bourse est sécurisé. Dommage ! Sur la semaine, on n’a pas vu l’effet d’une telle incurie sur le cours des actions, ce tortueux fleuve boursier. Mais ce que l’on ne peut ignorer plus longtemps, et qui trouve ici toute sa confirmation, c’est bien cette évidence du temps : la Bourse est un monde dur.
L’autre paradoxe de la Bourse, au lieu d’être cet instrument de financement des entreprises, a vite changé de rôle pour, faute de mieux, perpétuer la spéculation. Or, comme nous le savons tous, les PME marocaines ont besoin d’investir. Elles sont sous- capitalisées et donc condamnées au «surplace mortel» et à «l’endettement mortel». L’Etat, lui, s’apprête à mettre en place un fonds d’investissement de près de deux milliards de DH pour soutenir des projets de développement des PME. Pourquoi ne pas penser, en toute sérénité et en toute transparence, à l’appel public à l’épargne, à la  Bourse et à l’actionnariat populaire ? Il est temps de restaurer la confiance.
 

Achir Karim

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