Essaouira, capitale de la coexistence

Samedi 6 Novembre 2010

La dernière édition du Festival des Andalousies atlantiques restera gravée en lettres d'or. Tout au long de l'événement, on ne parlait que du "Matrouz", genre de musique andalouse qui était au coeur de l'édition. Il faut dire que le Festival des Andalousies atlantiques commence à drainer de plus en plus de spectateurs et d'intéresser  les gens. On est venu de toutes les régions du Maroc et aussi de l'étranger pour assister à cette fête. Et comme beaucoup de personnes n'avaient aucune idée sur le "Matrouz", son histoire et  ses spécificités, les organisateurs ont fait appel à des connaisseurs tels Joseph Youssef Chetrit, professeur de linguistique, originaire de Taroudant.
Le "Matrouz" avec ses composantes, à savoir Insaniat, Mawawil, Roubaiyat a ainsi été expliqué par ce spécialiste. Selon Chetrit, le "Matrouz" est une broderie de paroles poétiques et de poèmes traduisant  époque, âges, genres et sujets est l'essence même de la multiculturalité. Une culture plurielle qui brode les différents éléments qui la composent. Comme la vie est une broderie, elle est donc faite de brassage et de mélange des genres.
"Nous voulons montrer que ce que le public croit être  une chanson populaire, est en fait une poésie qui véhicule une philosophie de la vie et une philosophie de l'Homme qui nous manque pour pouvoir vivre aisément dans les temps modernes", a encore souligné Joseph Youssef Chetrit. ?Cela revient à expliquer la connivence qui a toujours existé en terre marocaine entre les confessions musulmane et juive.
Les héritages culturels de l'une et de l'autre ont été mutuellement influencés et enrichis. Un patrimoine qui a enrichi les deux cultures qui ont fini par fusionner  au point de rendre très difficile toute tentative de définir avec exactitude les contours de chaque legs. Selon Joseph Chetrit, une grande partie du répertoire de la poésie orale des femmes musulmanes a été transmise oralement et, partant, sauvegardée par les femmes juives.
Ville de coexistence et de cohabitation entre les cultures et les civilisations, la ville d'Essaouira a marqué, une fois de plus, sa vocation de ville d'ouverture, de rencontres et de dialogue. Le Festival des Andalousies atlantiques vient ainsi rejoindre la liste des grands rendez-vous qui sont ouverts sur l'aspect spirituel. Avec ses Festivals respectifs des  Gnaouas musiques du monde,  musique classique et Andalousies atlantiques, l'ancien Mogador a bouclé la boucle et aura permis à toutes les confessions, cultures et civilisations de se rencontrer et de retisser les liens que les ancêtres avaient nourris et entretenus.

PAR ABDESLAM EL KHATiB

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