Défenses: charnières instables, latéraux revanchards

Les défenseurs n'ont pas vraiment le vent en poupe à l'orée de l'Euro-2012 (8 juin-1er juillet en Ukraine et Pologne): les charnières centrales des principales équipes apparaissent percluses de doutes, tandis que certains latéraux présentent un esprit revanchard.
En l'absence de Puyol, forfait, c'est Sergio Ramos qui va épauler Piqué dans l'axe de l'Espagne, tenante du titre. Ramos apporte de sérieuses garanties depuis qu'il a été replacé à ce poste en cours de saison, mais son entente avec Piqué laisse dubitatif: les deux joueurs sont régulièrement les plus "chambreurs" et agressifs des clasicos Barça-Real.
Le sélectionneur Vicente Del Bosque est conscient de "leurs différends", mais prévient: "S'ils ne s'entendent pas bien, qu'ils fassent en sorte de s'entendre, parce que sur le terrain ils devront s'entendre".
Chez les vice-champions du monde néerlandais, c'est davantage le niveau qui inquiète: la paire Heitinga-Mathijsen est traditionnellement décrite comme le maillon faible des Oranje, une impression confirmée lors de la claque 3-0 reçue en Allemagne, fin 2011 en amical.
Le doute est de mise également en Allemagne, où le titulaire habituel, Mertesacker, relève de blessure et n'a pratiquement plus joué depuis février et une opération à la cheville. Il pourrait du coup glisser sur un côté, et laisser l'axe au duo bavarois Badstuber-Boateng.
La charnière de l'équipe de France Mexès-Rami laisse perplexe: Mexès a connu une saison très mitigée à l'AC Milan, et Rami a joué quasiment tous les matches de la saison avec Valence, et pourrait le payer physiquement.
Mais que dire de l'Angleterre et du psychodrame Terry? Le joueur de Chelsea, déjà dépossédé de son brassard de capitaine pour une affaire de moeurs, a été retenu par le sélectionneur Roy Hodgson au détriment de Ferdinand.
Evra: "Donner le meilleur d'Evra"
En octobre dernier, le petit frère de ce dernier (qui joue aux Queens Park Rangers) s'était plaint d'injures racistes de la part de Terry, qui nie et passera devant le tribunal en juillet. Ferdinand a publiquement critiqué son ex-compère, et Hodgson a tranché. D'où l'idée lancinante d'une mauvaise ambiance. "Aucune animosité", a répondu Lescott, en balance avec Cahill pour le poste vacant.
Les Italiens sont loin de ces bisbilles: le tandem turinois Chiellini-Barzagli (ou Bonucci) n'a encaissé que deux buts lors des qualifications. Et ses latéraux Maggio et Balzaretti proposent d'intéressantes qualités de contre-attaque.
D'autres joueurs de couloir ont une revanche à prendre. Lahm par exemple, capitaine de l'Allemagne, rumine sans doute sa culpabilité sur l'unique but de la finale de l'Euro-2008, lorsqu'il avait laissé s'échapper l'Espagnol Torres.
Evra a cristallisé le désamour du public français vis-à-vis de son équipe nationale lors du fameux épisode de la grève des Bleus à Knysna, au Mondial-2010. Abidal forfait, le capitaine de Manchester United a été rappelé par Laurent Blanc.
"Je n'ai pas eu de grande joie avec les Bleus, je n'ai même eu que des mauvais souvenirs jusque-là", a-t-il avancé, estimant qu'il n'avait "pas de revanche à prendre par rapport à ce qui s'est passé en 2010 mais par rapport à (sa) carrière". Et promettant de "donner le meilleur d'Evra".
Coentrao aura à cœur, pour sa part, d'effacer la mauvaise impression laissée par sa première année au Real Madrid, où il n'a pu s'imposer face à Marcelo, perdant quelque peu le niveau qu'il affichait auparavant à Benfica. Idem pour Zhirkov, si brillant à l'Euro-2008 et qui a fait banquette à Chelsea avant d'être relégué à l'Anzhi Makhachkala.