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En convalescence, Adel Mechoukhi est toujours - partiellement et sporadiquement - payé par son employeur. Mais l'ombre a fait place à la lumière. Il a suffi d'une chanson et d'une vidéo, "N'aie pas peur de moi, petite chatte". "N'aie pas peur de moi petite chatte, ne t'enfuis pas, je ne suis qu'un humain, un pauvre humain", y chantonne le jeune homme en déambulant dans les rues vides et obscures de Rafah. Le clip a été bricolé avec les moyens du bord, son portable et son ordinateur. N'empêche: il a été partagé des centaines de milliers de fois sur Facebook. Les jeunes écoutent Adel Mechoukhi inlassablement sur Internet, sur leurs téléphones ou dans les mariages. L'artiste mesure sa notoriété chaque fois qu'il débarque, ses éternelles lunettes de soleil sur le nez, dans les cafés bondés du bord de mer. Il est l'hôte d'honneur quand, comme ce soir, il est invité à une fête de mariage à Rafah. "Tout le monde aime Adel ici", s'enthousiasme Ibrahim Al-Nireb, le frère du marié, qui ne se lasse pas de prendre des selfies avec la star qui "fait naître des sourires sur les visages des gens".
Sur une musique entraînante, le chanteur parle avec légèreté et parfois ironie des choses de la vie quotidienne à des Gazaouis qui n'en peuvent plus de la politique et sympathisent avec un garçon qui leur ressemble, simple et drôle. "Je ne parle pas de politique et de guerre parce qu'on en a tous marre, on veut s'amuser un peu", explique Adel, cheveux noirs coupés ras et bouille ronde encore adolescente.
Les Gazaouis continuent à se relever de la guerre de 2014 et se préparent psychologiquement à la prochaine. 45% de la population active est au chômage et plus des deux tiers des habitants sont dépendants de l'aide étrangère.
Habitant chez ses parents dans un camp de réfugiés de Rafah, Adel Mechoukhi est devenu le porte-drapeau des moins de 30 ans. Ces derniers représentent 70% d'une population sans perspective d'avenir car Gaza est une "gigantesque prison" où l'on vit comme "dans une boîte à sardines", selon lui.