A l’Institut Cervantès de Casablanca : Lectures poétiques de Luis Mizón et Aicha Bassry


ABDELLAH CHEIKH
Jeudi 26 Février 2009

A l’Institut Cervantès de Casablanca :  Lectures poétiques de Luis Mizón et Aicha Bassry
Dans le cadre de ses activités culturelles et artistiques, l’Institut Cervantès de Casablanca  a organisé récemment une rencontre poétique émouvante entre Luis Mizón et Aicha Bassry : deux  figures  littéraires exemplaires  qui veillent à mieux mettre en lumière l'essentielle vérité afférente à la vie dans ses états purs et spontanés.  Un creuset initial qui fait retour aux sources et remet en cause toutes les contraintes et les entraves. Une telle convergence entre vie et oeuvre, figure et fonction,  réalité et imaginaire, est suffisamment rare pour  saluer vivement cette rencontre  interculturelle inédite.
Luis Mizón né en 1942 à Valparaiso, au Chili. Fils de marin qui passa son enfance à Chillan, il habite Paris depuis 1974. Essentiellement poète, il a écrit également des romans. Luis Mizón est aussi peintre à ses heures. Il a publié de nombreux recueils de poésie, des articles dans des revues et des oeuvres radiophoniques.
Aicha Bassry naît en 1960 à Settat, licenciée en lettres et langue arabe de l’Université Mohamed V de Rabat. Elle est membre de la Maison de la poésie et de  l’Union des écrivains du Maroc, auteur de nombreux poèmes,  traduits en français, espagnol, catalan, italien ainsi  qu’en turc, dont  certains ont été publiés dans différents journaux nationaux et   internationaux. Parmi ses œuvres poétiques les plus remarquées citons: «Après-midi », «D’un balcon assombri»,  et son dernier recueil «L’Insomnie des anges» Editions Marsam (Rabat), 2007.
 Il est à rappeler que l’artiste peintre Mohamed Bennani et la poétesse Aïcha Bassry  ont présenté à la Galerie Marsam à Casablanca leur oeuvre poético-artistique "Mon ami l’automne". Il s’agit  d’une appréhension de ce dialogue rare et tant recherché entre les différents langages, les mots et les couleurs, la musicalité du texte et les formes... pétris de cordialité et d’amitié nourrissant tous les épanchements que suscite l’automne entre les éléments, les êtres et les choses, dans la marche sidérale du temps.  La poésie selon cette artiste hypersensible   est l’équivalent symbolique de la liberté et de l’autonomie. Elle est l’hymne à  la richesse spirituelle et morale.  C’est un prolongement de soi par rapport à l’Autre dans ses dimensions  affectives et  intellectuelles.
Pour sa part, Luis Mizón  est un poète illuminé  qui n’a cessé de  nous présenter une vision humaniste des choses via un langage poétique accessible et ouvert sur le cosmos immense de la poésie, et ce  à la quête  des  racines de l’homme, toute en considérant  la poésie comme tout ce qui reste à l’homme pour proclamer sa dignité. Il creuse son sillon particulier, d’une plume toujours renouvelée, avec le regard de celui qui sait encore s’émerveiller devant la vie, de celui qui piaffe parfois devant les limites imposées, la difficulté de dire : « Je suis à peine né à la parole ».
L'œuvre de Luis Mizón, essentiellement poétique, est une véritable défense et une illustration de l’amour,  de la liberté, d'une culture universelle.
Elle est hantée d'un bout à l'autre par  des  idées mystiques et visionnaires,  des  références  progressistes et avant-gardistes avec un  refus de s'aligner sur un pouvoir ou une idéologie dominante, un seul  credo : le verbe pur et  générateur de création, porteur d'une charge poétique intense. Il est des poètes illustres dont la vie et les écrits sont en quelque sorte consubstantiels, à la différence d'autres où c'est bien l'inverse.  La  poésie de cet écrivain chevronné  manifeste  si bien la modernité poétique qui se fonde sur la simplicité et l’acte de capter les détails du quotidien.  Une allégorie vivante, presque idéale, du rôle et de la fonction du poète dans le monde contemporain.
Pour Rosa León Conde, directrice de  l’Institut Cervantès de Casablanca, ce partenariat  poétique entre Luis Mizón et Aicha Bassry s'inscrit dans une tradition de soutien à l’art au  pluriel   marquant la politique culturelle de l’Institut Cervantès, de même que dans la relation privilégiée que l’Institut  entretient avec  tous les acteurs créatifs et les figures incontournables de la création contemporaine qui scrute notre monde commun.


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