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​La situation épidémique est extrêmement grave à Pékin

L'Allemagne, la Belgique, la France et la Grèce ont rétabli la libre circulation avec tous les pays de l'Union européenne


Mercredi 17 Juin 2020


La situation épidémique à Pékin est "extrêmement grave", a averti mardi la mairie, avec une centaine de cas de Covid-19 recensés depuis la semaine dernière dans la capitale chinoise après l'émergence d'un nouveau foyer.
La ville a entrepris le dépistage de dizaines de milliers d'habitants. Ce regain survient alors que le pays, où a été repéré le nouveau coronavirus fin 2019, avait pratiquement éradiqué l'épidémie.
Le ministère de la Santé a fait état mardi de 27 nouveaux malades à Pékin, ce qui porte à 106 le nombre total de cas enregistrés depuis cinq jours dans la métropole, qui n'avait pas connu de nouvelle contamination depuis deux mois.
Ce regain de contagion est parti de l'immense marché de gros de Xinfadi, dans le sud de la capitale, où le coronavirus a été repéré la semaine dernière. Des cas ont également été constatés sur d'autres marchés, désormais fermés.
Au total, la municipalité a ordonné le confinement de près de 30 zones résidentielles. Leurs milliers d'habitants n'ont plus le droit d'en sortir mais peuvent être ravitaillés.
"La situation épidémique dans la capitale est extrêmement grave", a averti devant la presse Xu Hejian, un porte-parole de la mairie, parlant de "course contre la montre" contre le coronavirus.
La panique n'a cependant pas encore gagné Pékin, où seulement neuf morts du Covid-19 ont été enregistrés depuis décembre, et zéro depuis la découverte du nouveau foyer.
Ce regain épidémique suscite toutefois la crainte d'une deuxième vague. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué suivre "de très près" la situation et évoqué l'envoi d'experts supplémentaires à Pékin.
Des responsables municipaux ont dit vouloir dépister tous les vendeurs des marchés, ainsi que les gérants de restaurants.
Zhao Honglei, le patron d'une épicerie, a indiqué à l'AFP que ses 13 employés avaient tous été testés négatifs.
Ses clients semblaient rassurés, mais M. Zhao explique que les commandes en ligne ont été décuplées ces derniers jours. "Les gens ont peur de se retrouver dans des magasins bondés où ils pourraient être contaminés", a-t-il expliqué.
La ville de Pékin, qui compte 21 millions d'habitants, a porté sa capacité quotidienne de dépistage à plus de 90.000 personnes, selon l'agence de presse Chine nouvelle.
Sous 36 degrés, de nombreux Pékinois équipés de masques attendaient mardi dans un parc de se faire tester, a constaté l'AFP.
"J'essaie de ne pas trop aller dehors", explique une retraitée de 57 ans, Wu Yaling, qui dit habiter près d'un des marchés incriminés.
Lundi, la mairie a décidé de refermer les sites sportifs et culturels. Et des villes chinoises ont annoncé la mise en quarantaine des voyageurs en provenance de Pékin.
La mairie de Pékin affirme avoir déjà fait désinfecter 276 marchés et 33.000 restaurants ou commerces alimentaires. Elle dit avoir fermé 11 marchés.
Sept zones résidentielles supplémentaires, sur les milliers que compte la cité, ont par ailleurs été confinées mardi. Elles s'ajoutent aux 21 déjà dans ce cas. Ces mesures ne concernent qu'une infime partie des Pékinois.
"Ce rebond épidémique va probablement être vite maîtrisé", estime Wu Hulin, un employé de 23 ans du secteur des nouvelles technologies. "Car je pense que la Chine fait du bon boulot comparé aux pays étrangers".
Depuis le 30 mai, quelque 200.000 personnes ont visité le marché de Xinfadi, où le virus a été découvert notamment sur des planches à découper du saumon d'importation.
Plus de 8.000 employés du lieu, qui fournit 70% des fruits et légumes consommés à Pékin, ont été dépistés puis placés en quarantaine.
Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a affirmé lundi que la souche découverte au marché correspondait à une souche repérée communément en Europe.
Mais "cela ne suffit pas à certifier qu'il provient de produits de la mer d'importation", a toutefois déclaré à la télévision l'épidémiologiste en chef du CDC, Wu Zunyou. "Cela a pu provenir d'une personne contaminée".
Du côté du Vieux continent et après des mois d'isolement à l'intérieur de leurs frontières nationales, les Européens ont en revanche retrouvé lundi la possibilité de voyager chez leurs voisins en raison du recul du coronavirus.
Estimant avoir maîtrisé la progression du Covid-19, l'Allemagne, la Belgique, la France et la Grèce ont rétabli la libre circulation avec tous les pays de l'Union européenne. Et la Commission européenne a lancé lundi un site internet pour guider les Européens qui souhaitent passer leurs vacances dans d'autres pays de l'UE.
Athènes, dont l'économie repose en grande partie sur le tourisme, va plus loin et invite les voyageurs de plusieurs régions hors UE, comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud, la Chine.
Dans l'île de Santorin et son paysage de carte postale, la population guette le retour des visiteurs internationaux. "Nous les attendons désespérément. Nous avons besoin d'eux, s'ils ne viennent pas comment allons nous survivre?", s'impatiente Michalis Drosos, dans son magasin de souvenirs.
L'Espagne ouvrira le 21 juin ses frontières avec tous les pays de l'Union européenne, sauf avec le Portugal.
En France, où le coronavirus a fait près de 30.000 morts, le ministre de la Santé Olivier Véran a estimé lundi que "le gros de l'épidémie est derrière nous".
Paris, ville la plus visitée d'Europe, retrouvait un peu plus son visage d'avant le virus, masques en sus. Les cafés et restaurants ont été autorisés à rouvrir leurs salles.
Premier pays européen touché, l'Italie, qui déplore plus de 34.000 morts, avait rouvert ses frontières dès le 3 juin. Mais deux nouveaux foyers ont été détectés ces derniers jours à Rome.
La Suède, où les mesures de précautions ont été plus souples et les cas de virus plus nombreux, est pour sa part la cible de mesures plus restrictives.
Au moins 8.000.202 cas d'infection, parmi lesquels 435.176 décès, ont été comptabilisés au total, notamment en Europe, continent le plus touché avec 2.417.902 cas (188.085 morts) et aux Etats-Unis, qui comptent le plus grand nombre de cas diagnostiqués(2.110.182) et de décès (116.114), selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles lundi à 22h00 GMT.
Le bilan quotidien aux Etats-Unis est resté lundi sous la barre des 400 morts pour le deuxième jour consécutif, l'un des bilans les plus bas depuis fin mars, mais le pays continue en revanche d'enregistrer quelque 20.000 nouveaux cas chaque jour.
La pandémie continue aussi de faire rage en Amérique latine et aux Caraïbes, qui ont dépassé les 80.000 décès. La moitié est recensée au Brésil qui, avec 43.959 morts est le deuxième pays le plus endeuillé, d'après les chiffres rassemblés par l'AFP. Au Chili, l'"état d'exception constitutionnel pour catastrophe" a été prolongé de trois mois pour freiner l'épidémie.
Face à la pandémie, la cérémonie des Oscars a été repoussée de deux mois, au 25 avril, a annoncé lundi l'Académie des arts et sciences du cinéma qui remet les prestigieuses récompenses hollywoodiennes.
La frontière américano-canadienne, fermée aux déplacements non essentiels depuis le 21 mars, devait en principe rouvrir le 21 juin, mais les deux pays négocient une "prolongation possible" de sa fermeture, a indiqué le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires ont retiré lundi l'autorisation d'utiliser en urgence deux traitements contre le Covid-19, la chloroquine et l'hydroxychloroquine, un temps défendus par le président Donald Trump.
"Il n'est plus raisonnable de croire que l'administration par voie orale d'hydroxychloroquine et de chloroquine soit efficace dans le traitement du Covid-19", a déclaré la responsable scientifique de l'Agence américaine du médicament (FDA) Denise Hinton.
En Turquie, le ministre de la Santé a insisté sur un chiffre inquiétant, celui du nombre de contaminations, qui a doublé lundi (1.592 cas) par rapport au début du mois de juin. Il a demandé aux Turcs de ne pas choisir "le laisser-aller" mais de "combattre" le virus.
En Inde, où le confinement a été assoupli depuis début juin, l'épidémie ne montre pas de signe de reflux, et de nombreux malades décèdent après avoir été refusés par les hôpitaux, faute de lits, selon les médias.
Ashwani Jain, un homme d'affaires de New Delhi, est décédé dans une ambulance, auprès de sa fille de 20 ans partie en vain en quête d'une place dans un hôpital. "Cela leur est égal que l'on vive ou que l'on meure", a-t-elle accusé.
Le pays a enregistré près de 9.000 morts, et les corps s'entassent dans les morgues car le personnel des cimetières et des crématoriums n'arrive pas à suivre le rythme des décès.


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