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​Nasser Bourita : Le Maroc soutient et accompagne les efforts onusiens pour la résolution de la crise libyenne

La solution est entre les mains des Libyens et toute initiative extérieure ne fera que complexifier davantage les choses


Samedi 29 Août 2020

Le Maroc soutient et accompagne les efforts onusiens pour la résolution de la crise libyenne, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. 
Dans une conférence de presse à l’issue de ses entretiens avec la représentante spéciale et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) par intérim, représentante spéciale adjointe du Secrétaire général, il a indiqué que la visite de Stéphanie Williams a été l’occasion de faire part du soutien absolu du Maroc au rôle joué par les Nations unies dans la gestion du dossier libyen.  Le travail effectué par la MANUL, en dépit des conditions difficiles, a permis d’apaiser la situation et de réaliser quelques avancées, a estimé  Nasser Bourita, rappelant que le Maroc continue de voir son rôle dans ce dossier sous l’égide de l’ONU. 
Le Maroc a travaillé par le passé dans le cadre de l’accord de Skhirat avec l’ONU et sous son égide, et le Royaume continuera à œuvrer avec l’ONU, car il estime qu’on ne peut trouver de solution à la crise libyenne que dans le cadre des Nations unies, a-t-il fait savoir.  Nous avons également eu l’occasion d’observer l’évolution de la situation sur le terrain en Libye, a relevé Nasser Bourita, saluant certaines avancées positives, comme la déclaration du 20 août sur le cessez-le-feu et la démilitarisation des régions de Syrte et d’Al Djoufrah. 
C’est une avancée importante dans le bon sens qui participera à apaiser les tensions et à créer un climat adéquat pour le processus politique en Libye, a-t-il insisté. Et d’ajouter que la rencontre avec Stéphanie Williams a également permis de rappeler la position du Royaume quant à la crise libyenne et qui se résume en trois points : Le premier est que le Maroc estime que la solution ne peut être que libyenne et ne peut venir de l’étranger. 
La solution est entre les mains des Libyens et toute initiative extérieure ne fera que complexifier davantage les choses, a noté le ministre. 
Le deuxième point est que la solution ne peut être que pacifique, car les choix militaires n’ont fait que des victimes et de la destruction sans contribuer à une amélioration de la situation, a observé Nasser Bourita. 
Le troisième point est que la solution doit être politique du fait que la crise en Libye est d’abord politique. Il s’agit de trancher la question de la légitimité en Libye de façon définitive à l’issue d’une période de transition suivie d’élections, a-t-il souligné. 
Le Maroc n’a pas d’agenda et n’a pas de solution marocaine à cette crise. Le Royaume dispose uniquement d’une volonté sincère de venir en aide aux frères libyens pour qu’ils ouvrent un débat en vue de trouver une solution, a précisé M. Bourita, rappelant que le Royaume est également prêt à accompagner les efforts onusiens pour aboutir à la solution des Libyens. 
La stabilité de la Libye contribuera à la stabilité de l’Afrique du Nord, de la région du Sahel et de la Méditerranée et permettra de revivifier l’Union du Maghreb arabe, a soutenu Nasser Bourita.
Voilà pourquoi, a-t-il poursuivi, le Maroc se tient à la disposition des Nations unies et des Libyens pour faire avancer le processus politique en vue d’aboutir à une solution. 
Pour sa part, Stéphanie Williams a  remercier le Royaume du Maroc, ainsi que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour son soutien inébranlable et continu aux efforts des Nations unies en Libye.
 “Les Libyens sont très heureux de ma visite au Maroc car ils sont conscients que le Royaume a une histoire formidable dans le soutien des processus onusiens”, d’autant que le Maroc est le berceau de l’accord politique de Skhirat, a-t-elle souligné.
Lorsque le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s’est exprimé devant le Conseil de sécurité le mois dernier, il a indiqué que le temps n’est pas en notre faveur, a-t-elle rappelé, estimant que l’évolution de la situation sur le terrain vient corroborer les propos du Secrétaire général. 
Voilà pourquoi, nous devons agir de façon collective avec l’ensemble des amis de la Libye pour aboutir à une solution politique inclusive, pensée par les Libyens pour les Libyens, a souligné la responsable onusienne.
“La déclaration du président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez Al-Sarraj, et du président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, appelant à un cessez-le-feu et à un retour au processus politique était une déclaration très courageuse que nous devons accompagner”, a dit Stéphanie Williams.
“Depuis trop longtemps, la Libye a été une histoire internationale, nous avons désormais l’opportunité d’en faire une histoire libyenne”, a-t-elle estimé. 
“Je suis très reconnaissante pour les consultations que j’ai eues avec Nasser Bourita et je suis confiante quant à la possibilité de travailler ensemble pour construire ce dialogue inclusif et cette histoire libyenne”, a-t-elle ajouté. 
La Libye fait face à une crise économique terrible, les conflits menacent désormais le centre de la Libye et en particulier la région de Syrte qui compte 130.000 civils en danger, outre la pandémie du Covid-19 qui devient hors contrôle compte tenu de l’évolution exponentielle des contaminations, notamment dans le sud du pays, a regretté Stéphanie William
 Compte tenu de la dynamique interne, du rapprochement “courageux” entre les parties libyennes, de la frustration croissante quant à la situation interne du pays et des interventions externes dans le conflit, “nous devons avancer rapidement pour trouver une solution à la crise”, a-t-elle affirmé.
Le plan de la MANUL, depuis la conférence de Berlin en janvier dernier, est d’élargir le champ des possibilités, tout en profitant des expériences cumulées durant les processus déjà amorcés, avec comme pierre angulaire un dialogue inclusif entre l’ensemble des parties prenantes en vue de trouver une solution, a-t-elle soutenu. 
La visite de Stéphanie Williams au Maroc s’inscrit dans le cadre des consultations qu’elle mène avec les différentes parties libyennes ainsi qu’avec les partenaires régionaux et internationaux dans le dessein de trouver une solution à la crise libyenne. 


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