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​Une étoile s’est éteinte

Décès de Mohamed Bastaoui


Mehdi Ouassat
Jeudi 18 Décembre 2014

​Une étoile s’est éteinte
Après avoir perdu l’une de ses plus grandes étoiles, la scène artistique marocaine est en deuil. En effet, le célèbre comédien marocain Mohamed Bastaoui s’est éteint,  mercredi matin, des suites d’une maladie, contre laquelle il s’est battu courageusement. Le regretté, père de cinq enfants, a rendu l’âme à l'hôpital militaire de Rabat où il a été admis en urgence, vendredi dernier. 
Natif de Khouribga, Bastaoui a fait ses premiers pas au théâtre au sein de la fameuse troupe de Masrah Al Youm, avec Touria Jabrane et Abdelwahed Ouzri, entre autres. Il a, par la suite, interprété des rôles inoubliables, à la scène comme à l’écran, et a travaillé avec des réalisateurs de renom, à l'instar de Mohamed Ismail, Saad Chraibi, Fouzi Bensaidi et Kamal Kamal.
Depuis son tout jeune âge, le défunt a toujours aimé les jeux d’interprétation et d’imitation. « Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé les jeux d’interprétation et d’imitation. Avant même l’âge scolaire, j’étais un gamin espiègle et turbulent. Je chantais et dansais en présence des adultes, sans trop me soucier de leurs réactions » avait déclaré le regretté, en 2011, dans un long entretien accordé à Libé.
« Et je savais surtout imiter les grandes personnes. A tel point que l’un de mes oncles maternels me surnommait « le lutin ». Je n’étais vraiment pas timide à cette époque. Chose curieuse, la timidité a fini par me rattraper, si l’on peut dire, à l’âge adulte. L’enfant hardi que j’étais a laissé la place à l’adulte timide que je suis devenu. Eh oui ! Je suis un comédien timide ! », disait-il. 
A l’école primaire, il était régulièrement choisi pour participer aux activités «artistiques», lors des fêtes nationales ou religieuses. Il aimait par-dessus tout imiter les autres, interpréter des personnages. Il participait même aux déclamations du Coran.
Plus tard, au collège, puis au lycée, il a fréquenté les Maisons de jeunesse, et adhéré à des associations à Khouribga. Il y eut aussi cette rencontre avec le regretté Hocine Houri, figure emblématique du théâtre marocain. A cette époque, ils avaient monté plusieurs pièces, en amateurs et étaient de fervents partisans du Festival national du théâtre amateur. Ce festival qui avait pour eux une très grande importance, puisqu’il  avait donné un formidable coup de fouet au théâtre marocain.
Après ces années d’intenses activités, Mohamed Bastaoui finit par traverser la Méditerranée. Et après un périple en France, puis en Hollande, il s’est installé en Italie, où il a participé à des stages de formation, en tant que comédien amateur, car l’idée de devenir acteur professionnel ne lui avait jamais effleuré l’esprit à cette époque.
En Italie, il avait réussi à avoir une situation; il possédait une maison, une voiture et tout ce qu’il fallait. Mais il éprouvait un certain malaise. Il se demandait sans cesse s’il avait vraiment envie d’avoir cette vie. De toute évidence, la réponse était non. Alors, il a fini par tout balancer et il est retourné au Maroc. «Fort heureusement, j’avais un frère, fonctionnaire au ministère de l’Agriculture, qui vivait à Rabat. Il m’a été d’une aide précieuse, à mon retour» disait le défunt dans ledit entretien.
C’est à cette époque qu’il rejoint la troupe Masrah Al-Yaoum. Avec laquelle, il avait monté plusieurs pièces de théâtre. Il a, par la suite, dû travailler pour la télévision ; il écrivait des pièces destinées aux jeunes enfants, «puisqu’il fallait bien travailler», disait-il. 
Après l’expérience de Masrah Al-Yaoum, il a fondé avec Mohammed Khouyi, Youssef Fadel, entre autres, la troupe Masrah Achamss. 
C’était, pour lui, une expérience édifiante et une formidable aventure. Elle lui a permis de côtoyer de vrais artistes. «Car je peux affirmer sans détour que Mohammed Khouyi est un grand artiste. Il a un immense talent de comédien. Quant à Youssef Fadel, il a une grande maîtrise de l’écriture. Certaines de ses adaptations pour le théâtre sont restées très célèbres. Il y avait aussi le scénographe Abdelmadjid Houass, qui est un artiste hors pair. Sans oublier Abdelali Elmbarki, acteur et metteur en scène de grand talent. Et puis le grand poète Abdallah Riami» soulignait le regretté. C’est ainsi que Masrah Achamss a vu le jour. L’expérience de cette troupe leur a certes apporté un surcroît de sympathie de la part du public. En l’espace de deux ans, elle jouissait d’un rayonnement à l’échelle nationale. Beaucoup de journalistes s’intéressaient à leur aventure artistique. «Et particulièrement ceux d’Al-Ittihad et Al-Alam», tenait à préciser le regretté qui avait l’unique ambition d’être un bon acteur. «Je n’ai qu’une seule idée et un seul rêve : être un bon acteur», avait fait savoir le défunt.  


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