​Les défis arabes face au nucléaire


Mardi 26 Mai 2015

​Les défis arabes face au nucléaire
Les travaux pour la révision du Traité de non-prolifération des armes nucléaires qui se sont tenus à New York du 27 avril au 22 mai courant, et qui se déroulent tous les 5 ans, visent à s’assurer de l’engagement des Etats membres aux objectifs du traité.
Il était attendu que cette session aboutisse à des décisions visant à remédier à la déception énorme qui domine de nombreux Etats membres, en particulier les pays arabes. En effet, ceux-ci se trouvent face à un choix difficile entre l’engagement et le respect du principe de non-prolifération des armes nucléaires, et les défis internationaux qui empêchent la mise en exécution de la décision promulguée par la conférence de révision en 1995, visant à faire du Proche-Orient une zone sans armes de destruction massive. Une exécution qui semble impossible dans le contexte de deux évolutions importantes.
Premièrement, l’Iran a réussi à conclure un accord-cadre autour de son programme nucléaire avec le groupe des 5+1. Et il est prévu que cet accord évolue pour devenir un accord global de longue durée et ce, avant le 30 juin prochain. Il est inéluctable que cet accord reconnaîtra l’Iran comme force nucléaire.
Quant à la seconde évolution, c’est l’annonce américaine intentionnée de l’existence d’une coopération américano-israélienne visant à permettre à Israël de produire la bombe à hydrogène. L’annonce de cette coopération signifie clairement et tout simplement que Washington sait et accepte qu’Israël possède l’arme nucléaire. Car il va de soi qu’avant de produire la bombe H, il est tout à fait normal de posséder la bombe nucléaire. 
Ces deux évolutions compliquent de plus en plus l’impasse dans laquelle se trouvent les Arabes, pour de nombreuses raisons. La première problématique est que dix ans après l’acceptation des Etats arabes d’un prolongement indéfini du traité dans le cadre d’un «accord» stipulant de faire du Proche-Orient une région exempte d’armes de destruction massive, aucune évolution positive n’a eu lieu. Au contraire, il semble que la région avance vers une prolifération de l’arme nucléaire.
Ensuite, il semble que les chances de tenir une conférence internationale pour faire du Proche-Orient une région dénucléarisée disparaissent l’une après l’autre à cause de l’intransigeance américaine dans son alignement exagéré à Israël qui refuse de signer le traité de non-prolifération d’armes nucléaires et qui refuse d’ouvrir les portes de ses installations nucléaires aux inspecteurs de l’AIEA. 
Cet alignement a été assuré par le président américain, Barack Obama, durant la précédente conférence de révision en 2010. Durant l’allocution de clôture, il avait déchaîné une attaque féroce contre l’Iran à cause de son programme nucléaire, lui donnant le choix entre la poursuite du programme et l’isolement international d’un côté ou la coopération avec la communauté internationale et l’obtention d’une énergie nucléaire pacifique, de l’autre. Et quand il a été questionné à propos du programme israélien, il a répondu : «En ce qui concerne Israël, je ne vais pas commenter son programme». 
Obama n’a bien sûr rien dit à propos de sanctions internationales qu’il faut imposer à l’Etat sioniste pour qu’il se soumettre à la volonté de la communauté internationale. La raison est simple : Obama protège et défend les capacités nucléaires militaires israéliennes.
Au cours de la conférence actuelle, les Arabes se sont trouvés confrontés à un défi réel au regard de la position israélienne et américaine.
Par Mohamed Al-Saïd Idriss
Chroniqueur au périodique francophone égyptien « Al-Ahram Hebdo »


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