​Le conseiller pédagogique du cycle secondaire qualifiant

Rôle et missions dans la formation


Par Mohamed Aabdouss
Mardi 25 Novembre 2014

​Le conseiller pédagogique du cycle secondaire qualifiant
L’apprentissage d’un métier nécessite une expérience  et une pratique préalables qui permettent d’acquérir de façon progressive   les gestes professionnels .C’est ce qui explique sans doute  le recours  aux stages et à  l’alternance   qui sont  devenus une condition sine qua non pour acquérir un métier.
Le domaine de l’enseignement ne déroge pas à la règle  mais présente des spécificités liées à l’acte d’enseigner  qui nécessite de former des cadres qui devront  dès la première année de leur activité prendre en charge  de façon autonome un grand nombre d’apprenants .Ainsi toute anomalie dans la formation aurait  des répercussions sur une  génération  ou plusieurs .Du coup, la présence d’un conseiller pédagogique dans le cursus des enseignants  est une nécessité  primordiale pendant la formation et la première année de l’exercice pour pallier les  insuffisances inhérentes à la pratique d’une fonction.
Nous allons dans un premier temps préciser les missions d’un conseiller pédagogique, les compétences requises pour mener à  bien sa tâche, examiner, ensuite   les rapports avec les autres partenaires de la formation et  les procédures d’évaluation et dans un deuxième temps,  nous allons émettre des suggestions pour valoriser la  fonction du conseiller et lui assurer des conditions propices à l’exercice de son activité.
La première  mission d’un conseiller pédagogique est celle d’accueillir  le stagiaire dans l’établissement et de l’intégrer dans le cadre professionnel pour qu’il ne se sente pas indésirable ou rejeté  .Ainsi dès le début, le stagiaire doit prendre conscience de l’importance des relations humaines   dans le milieu éducatif et sentir qu’il est épaulé et  considéré aussi bien par le personnel que par les collègues.
 La deuxième mission a un aspect formatif. Elle vise à doter le stagiaire d’un dispositif  didactique pour planifier et préparer des projets, des séquences, des activités, des fiches et des évaluations. Ce dispositif lui  permettra de traduire les compétences disciplinaires en compétences professionnelles.
Ces mêmes compétences nous mènent à  une troisième  mission  d’ordre pratique dont la visée est de doter le stagiaire de gestes professionnels   pour lui faciliter sa tâche de futur  enseignant. Il s’agit comme les appelle Dominique Bucheron, dans l’agir professionnel, de gestes didactiques suivants :
- Le tissage : être capable d’amener les élèves à établir des liens entre les tâches. 
- L’atmosphère : savoir réguler les relations et maintenir un climat d’apprentissage.
- Le pilotage : gérer les contraintes spatio- temporelles.
- L’étayage : assurer un soutien convenable  à l’apprenant.
Une autre  mission à signaler et non des moindres  est celle de l’accompagnement ou de  l’encadrement du stagiaire. Elle vise dans une démarche réflexive à aider  le stagiaire à se rendre compte de ses difficultés  et à  les surmonter au cours de la période  de stage.
Pour réaliser les missions sus- mentionnées, le conseiller pédagogique doit jouir d’un ensemble de compétences en tant que praticien en dehors de l’expérience accumulée pendant les années de travail. Le choix doit être fait par les inspecteurs et les directeurs des établissement suivant des critères rigoureux de rentabilité, d’assiduité et du rayonnement pédagogique et culturel  et soumis  à l’accord des  délégations et des académies et du conseiller lui-même.
Cependant, la formation du stagiaire ne se limite pas uniquement au conseiller. Celui-ci est appuyé par d’autres partenaires qui œuvrent tous dans le même but, en l’occurrence les inspecteurs, les formateurs des CRMEF et les chefs des établissements. Il s’avère alors nécessaire de travailler conjointement pour  harmoniser les références théoriques et unifier les efforts pour accompagner l’immersion progressive des enseignants en formation dans le domaine professionnel.  
De surcroît, toute formation suppose une évaluation ; le conseiller pédagogique y contribue de façon effective et doit s’étaler sur toute l’année par le biais de remarques, de  grilles d’observation et de rapports en vue de vérifier le degré d’acquisition de compétences professionnelles requises pour le métier et de préciser les points forts  et les aspects à améliorer à court  et à moyen termes.
A l’issue de cette réflexion, la présence du conseiller pédagogique ou de  l’aide à la formation (nouvelle appellation)  est fondamentale dans l’accompagnement  des enseignants stagiaires  mais  eu égard aux    changements survenus  dans le domaine de la formation au  Maroc avec la création des CRMF, qui attribuent  à partir de cette année 2014/2015 un pourcentage  de 60% à la formation pratique sur le site du stage, il est d’autant plus  nécessaire que le conseiller bénéficie d’une initiation préalable à cette nouvelle activité. Cette tâche nécessite, en outre,  des emplois de temps allégés pour suivre  les rencontres avec les autres intervenants dans la formation : formateurs et inspecteurs pédagogiques  et avoir des moments de bilan avec les stagiaires et un temps libre pour la rédaction des rapports. De même, il est inadmissible que cette catégorie d’enseignants continue à faire du bénévolat et à payer des frais supplémentaires pour leurs déplacements alors que des rémunérations sont allouées à des activités pareilles dans tous les systèmes éducatifs du monde. C‘est  ce qui explique d’ailleurs la grogne des conseillers dans certaines villes et leur refus de prendre en charge des stagiaires dans leurs classes.
Finalement, la réforme de l’enseignement qui fait des remous dans notre pays depuis des années nécessite la qualification des enseignants à travers une professionnalisation du métier et l’apport du conseiller pédagogique dans ce processus doit être reconnu et valorisé.

Références : 
- Travaux du séminaire de 
formation des conseillers 
pédagogiques de français  
organisé à Safi du 10 au 14/ 11/14 animé par Monique Jurado expert formateur au CIEP et Aziz Fadlaoui inspecteur pédagogique de français, délégation de Safi. 
 - Fascicule de formation 
initiale des professeurs de 
français –curriculum du 
qualifiant, Unité centrale de la formation des cadres, ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, 2014.


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1.Posté par BEHRI ABDELAAZIZ le 30/11/2014 19:48
Ne peut pas enseigner qui veut et encore moins devenir bon professeur. Vous avez parlé de l'acquisition de métier comme s'il s'agissait de la formation à une profession. Ce noble métier a un caractère sacerdotal qui ne peut être rémunéré, chose que les syndicalistes occultent en revendiquant des indemnités à tout bout de champ. Avant même de postuler à cette honorable mission, il faut s'assurer qu'on l'aime. Sans amour, on ne peut rien faire. Aimer le travail qu'on fait, la discipline qu'on enseigne, les élèves qu'on forme, les collègues, les parents... L'amour doit irradier tout notre entourage sinon on ne serait pas des "prophètes"! Altruisme, philanthropie, abnégation, désintéressement, bénévolat; une grande générosité en somme. Ensuite, il faut être humble et accepter les remarques, viendraient-elles des élèves! Ne jamais oublier que le ministère est notre employeur et que nous devons suivre ses recommandations qui sont faites par des experts, c'est-à-dire par des gens plus qualifiés que nous. Respecter la hiérarchie administrative et se soumettre aux visites inspectorales.

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