​Le chanteur Karim Chajry s’apprête à sortir “Pour l'amour du pays”


Par Rachid Sami
Samedi 29 Novembre 2014

​Le chanteur Karim Chajry s’apprête à sortir “Pour l'amour du pays”
Karim Chajry, un jeune Marocain à Vienne. Mais pas comme tous les Marocains au pays de la valse. C'est un artiste qui s'est déjà imposé sur la scène musicale autrichienne en comptant parmi les membres de sa formation des instrumentistes de renom et en parvenant, non sans peine à ses débuts, à conquérir le public autrichien.
A la fois auteur, compositeur, interprète, guitariste et producteur, il fusionne dans ses compositions des styles et des rythmes différents : le reggae, l'afrobeat, le raga, le SKA, le tempo 6/8 africain adapté avec le 6/8 jazzy ou  encore le funk-rock et la bossa nova. Le tout, tradition oblige, admirablement fusionné avec les rythmes de chez nous, notamment chaâbi, aissaoui, gnaoui et houari. 
Une manière de préserver le patrimoine séculaire marocain et la darija dans sa version ancienne, comme le souligne Karim Chajry dans une déclaration à la MAP, tout en ayant, à ce propos, une pensée à la mémoire de son grand-père Sidi Abdessalam qui fut en son temps un humoriste connu et reconnu à Casablanca pour son grand sens de la formule. 
Aujourd'hui, il s'apprête à sortir son premier album intitulé "L'Eghrieb" (L'étranger) prévu dans les bacs au début de l'année qui s'annonce, comme pour exprimer à sa façon son amour pour son pays et cette grande nostalgie que ressentent tous les expatriés marocains. Car, dit-il, avec beaucoup d'émotion, "mon vœu le plus cher, c'est de pouvoir un jour rencontrer une deuxième fois le public marocain, d'autant que j'étais parmi la première génération de la fusion au Maroc avant que je ne quitte le pays".
Une musique underground qui fusionne les rythmes et les styles, "Jedba groove", comme se plaisait à l'appeler le journaliste et écrivain Amale Samie, un des rares spécialistes en la matière lors de l'émergence dans les années 2000 de cette nouvelle scène et qui est considéré comme  l'un des premiers à mettre en avant la dimension politique et sociale de cette musique underground.  
Karim Chajry, qui a vécu un certain temps au quartier Beauséjour à Casablanca, a, en effet, joué une première fois devant le public marocain lors des toutes premières éditions du Festival l'Boulevard, en 2005. Il était alors un parfait inconnu, se produisant auparavant avec un groupe de son quartier. 
Et pour cette première, ce fut déjà "pas mal". Car, il va se produire  avec le groupe mythique "Raina Raï", laquelle formation, étant à la recherche d'un guitariste, avait organisé une sorte  de casting pour sélectionner l'heureux élu. Karim Chajry a raté ce rendez-vous, n'étant informé que tardivement. 
Il va alors tenter son coup. Il se présente à la réception de l'hôtel où résidait le groupe. Il demande à parler à son leader, Lotfi Attar, en disant tout simplement qu'il était un fan. Le courant passe très vite car en jouant de la guitare devant lui et tous les membres de cette formation connue pour son tube "Zina", pionnière de la fusion dans le Grand Maghreb, l'effet fut immédiat et tous furent convaincus de son talent. 
Mais le soir du concert, Karim confie : "J'avais les jambes en coton en voyant pour la première fois cette foule, toute en fusion. Mais quand, commence le spectacle, fini le trac d'autant que je chantais devant mon public et j'ai même pu reconnaître les visages de certains gars de mon quartier". 
Et c'est ce sentiment d'appartenance, après des années au pays de la valse, qui fait que Karim Chajry éprouve aujourd'hui l'envie de rencontrer le public marocain dont les férus de Youtube ont eu certainement l'occasion d'écouter quelques chansons de son premier tube. 
Pour réaliser ce premier album, Karim Chajry a pris tout son temps. Plus de dix ans. 
Une exigence artistique préméditée et assumée par ce jeune artiste qui se revendique comme étant un autodidacte, partageant depuis neuf ans à Vienne sa vie entre la musique et sa famille, Margrit, sa femme, psychothérapeute et également une artiste (guitariste et chanteuse dans une vie antérieure) avec qui il a deux enfants, Adam et Sara. Et là-bas, au Maroc, à Casablanca, sa famille dont deux frères cadets, Kamal et Mehdi ont également la même passion que lui pour la musique et sont déjà montés sur scène, chacun dans son registre mais toujours cette prédilection pour la fusion. Et signe d'une relève assurée dans une famille d'artistes, son fils Adam qui n'a que six ans, s'essaye déjà à la batterie… 


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