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​La justice sous haute tension

Sit-in et grève nationale pour protester contre l’arbitraire de Ramid


Mourad Tabet
Mardi 5 Mai 2015

​La justice sous haute tension
Les tensions s’exacerbent au sein du ministère de la Justice et des Libertés. En effet, le bureau national du Syndicat démocratique de la justice (SDJ) a décidé de mener une nouvelle campagne de protestation contre le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid.
Ce Syndicat affilié à la FDT entamera cette campagne en organisant mercredi et jeudi de 9 à 11 heures un sit-in de protestation dans tous les tribunaux du Royaume.
Cette campagne culminera le mercredi 13 mai courant par l’organisation d’une grève nationale de 24 heures.
Quelles sont les raisons qui sous-tendent cette action? Premièrement le bureau national du syndicat s’insurge contre «le dialogue creux» engagé avec le ministère de la Justice et des Libertés. D’après un communiqué de presse du SDJ, ce dialogue n’a abouti qu’à «de fausses promesses» et à «un discours sans scrupules et dépourvu de tout engagement permettant sa mise en œuvre».
«Nos revendications dérangent le ministère de la Justice car elles sont légitimes, et au lieu d’en débattre sérieusement, il préfère la fuite en avant dans le cadre d’un projet du ministère visant à éliminer le SDJ, du moins limiter sa présence dans le secteur».
«Aucun acquis n’a été réalisé avec Mustapha Ramid depuis 2012. On n’a réalisé que les ponctions sur les salaires des grévistes et la répression», a martelé Charifi Alaoui dans une déclaration à Libé. Et d’ajouter: «Le ministre est un bon à rien. Il ne connaît pas les règles du dialogue. Il y a deux semaines, une séance de travail a été programmée avec Ramid, mais celui-ci l’a annulée. C’est lamentable tout en sachant que les dialogues avec le ministre sont creux et ressemblent à des séances d’écoute».
Ce qui irrite également les membres de la SDJ, ce sont les insultes et les offenses à l’encontre des fonctionnaires du secteur sans que les responsables, et à leur tête Mustapha Ramid lui-même, n’interviennent pour les défendre.
A titre d’exemple, les fonctionnaires du tribunal de première instance à Chefchaouen ont été « assiégés » récemment pendant une demi- journée et leurs vies ont été menacées en accomplissant leur mission, a expliqué le SDJ dans son communiqué. Et d’ajouter qu’un autre fonctionnaire du secteur a été grièvement blessé par balle par un citoyen du Douar Oulad Bouanka, dans la commune rurale de Sidi Mohamed Dalil, dans la province de Chichaoua le 30 avril dernier quand il était venu exécuter un jugement. Il s’agit de Mustapha Khalid, l’huissier du tribunal de première instance d’Imintanout, qui était accompagné lors de l’incident de gendarmes et d’agents d’autorité.
«Le ministre de la Justice et des Libertés n’a même pas daigné diffuser un communiqué pour dénoncer cette agression, alors que ce fonctionnaire était en train d’exécuter un jugement rendu au nom de la loi et de S.M le Roi», a affirmé Charifi Alaoui.
Autre pomme de discorde entre le SDJ et Ramid, les décisions disciplinaires prises à l’encontre des fonctionnaires pour des raisons «futiles». A titre d’exemple, le ministre de la Justice et des Libertés avait démis un responsable du secrétariat greffe à Essaouira «juste parce qu’il n’a pas terrorisé les fonctionnaires quand ils faisaient grève à l’appel du SDJ en février dernier», a expliqué Charifi Alaoui, membre dirigeant de ce syndicat.
A noter que ce n’est pas la première fois que Ramid recourt aux mesures répressives contre les fonctionnaires du secteur pour des raisons syndicales. Il avait sanctionné en 2013 Fakhreddine Benhaddou, le secrétaire général adjoint du Syndicat et l’avait démis de ses fonctions en tant que responsable du secrétariat greffe du tribunal de première instance de Ksar Kébir, parce qu’il avait pris part à un mouvement de protestation contre le ministre du PJD quand celui-ci inaugurait le nouveau siège  dudit tribunal.
«Malgré toutes les mesures de répression et en dépit des ponctions sur les salaires des fonctionnaires, nous ne nous décourageons pas et nous allons continuer notre combat», a conclu Charifi Alaoui. 


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