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​L’investissement et la croissance marquent le pas

Selon le HCP, le coût de fonctionnement de l’administration publique absorbe plus de 20% du PIB, soit quatre fois plus que la Caisse de compensation

Jeudi 2 Juillet 2015

​L’investissement et la croissance marquent le pas
«A défaut de réformes structurelles notamment, nous risquons de réduire les profits que nous offre l'aubaine de la conjoncture internationale actuelle. Nous resterons alors dans cette configuration d'une croissance qui frôlerait, dans le cas d’une bonne année agricole, les 4,5 à 5 % et qui ne dépasserait guère les 3% dans le cas contraire», tels sont les maîtres-mots d’Ahmed Lahlimi Alami.
S’exprimant mardi dernier à Casablanca, lors de la présentation du budget économique exploratoire 2016, le Haut-commissaire au plan (HCP) a laissé le meilleur pour la fin en concluant avec des données économiques vérifiées.
Partant du constat que le Maroc a mis en œuvre, depuis le début des années 2000,  des stratégies de développement sectoriel pour assurer une diversification plus avancée de l’économie et améliorer ainsi sa productivité, M. Lahlimi a souligné qu’aujourd’hui, le pays connaît un environnement économique international favorable marqué par des baisses des cours des produits pétroliers et des autres matières premières non énergétiques. Cependant, le Haut-commissariat au plan a, avant d’appeler à une vigilance méthodologique, constaté avec rigueur que malgré la manne provenant de l’évolution, à l’échelle internationale, des prix de ces produits susmentionnés, le rétablissement des équilibres macroéconomiques en 2015, a dû être opéré au détriment de la consommation et de l’investissement. Et d’ajouter que le taux d’accroissement de la demande intérieure est passé de 6% par an, entre 2000 et 2009, à 3,3% durant les 5 dernières années. Celui de l’investissement, poursuit-il, est négatif depuis 2013 et devrait se redresser à peine en 2015 et 2016.
Plus fondamentalement, M. Lahlimi donne le la en affirmant que l’investissement et la croissance commencent à marquer un essoufflement significatif. «La moyenne annuelle de l’investissement dans le PIB s’inscrit dans une tendance baissière qui la porte à moins de 30% après avoir été de l’ordre de 33% pendant une dizaine d’années. La croissance de son côté, connaît la même tendance baissière depuis 2008», fait-il ressortir notant que l’activité non agricole, qui avait porté cette croissance, peine aujourd’hui à consolider ses performances d’avant la crise économique internationale. Et de préciser que sa croissance est passée de 5%, entre 2000 et 2007 à 3,2% depuis 2008 et à 2,1% au cours des trois dernières années, signalant dans ce sillage, que le secteur agricole n’a pas pu compenser le fléchissement de l’activité non agricole. «Certes, sa croissance est en amélioration depuis le début des années 2000, passant de 7% en moyenne annuelle entre 2000 et 2007 à 9,5% entre 2008 et 2015, mais sa part dans le PIB total n’a cessé de baisser ces dernières années, passant de plus de 13% avant 2007 à 10% aujourd’hui», a-t-il déclaré mettant en exergue ainsi, que la croissance effleurerait, dans ce contexte, 4,5 à 5% dans le meilleur scénario et n’atteindrait pas les 3% dans le pire. 
« Aujourd’hui, il est impératif pour nous de consolider la réforme déjà engagée de la Caisse de compensation, de prendre la mesure de l’urgence de la réforme du système des retraites et de revoir en profondeur le mode de gestion actuel de l’administration publique», indique-t-il relevant que cette dernière dont le coût de fonctionnement absorbe plus de 20% du PIB, c’est-à-dire quatre fois plus que la Caisse de compensation dans ses pires années, pourrait autrement devenir intolérable si ce mode de gestion était dupliqué dans le cadre de la régionalisation. 
Et de recommander également la nécessité d’une amélioration plus systématique du climat des affaires et d’un encouragement ciblé des capitaux privés nationaux et internationaux à s’engager dans l’investissement productif. Ce qui implique, insiste-t-il, de rompre avec les hésitations à entreprendre une réforme profonde et durable du système fiscal national, aujourd’hui peu favorable à la productivité des facteurs de production et à l’inscrire dans une perspective d’avenir. 

Statistiques

La croissance économique nationale en 2015 devrait être de 4,3% et de 2,6% en 2016, a annoncé, M. Alami, notant, dans la foulée, un accroissement de la valeur ajoutée des activités non agricoles qui se situera aux alentours de 2,5% en 2015 pour s'établir à 3,1% en 2016, alors que l'inflation, appréhendée par le prix implicite du PIB, devrait connaître une tendance haussière passant de 0,2% en 2014 à 1% en 2015 et à 1,3% en 2016. S’agissant de l'allégement du déficit courant des échanges extérieurs, le Haut-commissaire au plan indique qu’il devrait passer de 5,7% du PIB en 2014 à 3,3% en 2015 et à 3% en 2016. Et de faire ressortir un taux d'endettement public global en hausse, passant de 78,2% en 2014 à 79,6% du PIB en 2015 et à 81,2% en 2016, alors que du Trésor passerait respectivement de 63,4% à 63,8% pour s'établir à 64,9% en 2016. En clair, les hypothèses retenues pour l'année 2016, fait-il savoir, portent sur une production moyenne durant la campagne agricole 2015/2016 et une reconduction, sur l'année 2016, de la politique budgétaire en vigueur en 2015, notamment en matière des dépenses d'investissement et de fonctionnement et de compensation.

Meyssoune Belmaza

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