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​Face à la violence au Honduras, une oasis de toboggans et de balançoires


Samedi 31 Janvier 2015

​Face à la violence au Honduras, une oasis de toboggans et de balançoires
Des centaines d'enfants qui s'amusent, grimpant aux balançoires ou dévalant les toboggans : la scène est la même que dans d'autres pays du monde, mais au Honduras, l'aire de jeux est encadrée par des militaires, pour protéger les petits des gangs.
Construit par le gouvernement, le parc récréatif San José de la Vega se trouve dans une banlieue de classe moyenne du sud-ouest de la capitale... en plein coeur d'un territoire contrôlé par la Mara 18, l'une des bandes criminelles les plus redoutées du pays.
Entouré de béton et de barreaux en fer, il est constamment surveillé par des militaires armés de fusils.
La Mara 18, la Mara Salvatrucha (ou MS-13) et tant d'autres gangs font régner la terreur et recrutent par la force des mineurs au Honduras, au Salvador et au Guatemala. Le Honduras, en particulier, est considéré comme le pays le plus violent au monde, avec un taux d'homicides de 90,4 pour 100.000 habitants en 2012, selon l'ONU.
En septembre, l'ONG américaine Casa Alianza rapportait que, depuis 1998, 9.641 meurtres ont été enregistrés chez les moins de 23 ans. Pour faire face à ce fléau, le gouvernement a décidé de protéger les enfants en leur offrant un espace libre de violence.
"Nous allons construire vingt parcs dans différentes zones du Honduras", explique à l'AFP Mariel Rivas, présidente de la fondation Convive, gérée par le gouvernement dans le cadre de sa politique de prévention de la violence.
"Fin février, nous allons inaugurer le parc de Chamelecon", selon le même principe que celui de San José de la Vega, mais cette fois près de San Pedro Sula (nord), deuxième ville du pays, elle aussi contrôlée par les "maras". Avec ses pistes cyclables, ses terrains de basket et de football, sur un hectare d'espaces verts bordés de palmiers et de manguiers, le parc de San José de la Vega semble une véritable oasis, préservée de la violence.
A l'intérieur comme à l'extérieur, les militaires protègent les enfants d'une éventuelle attaque des gangs et font en sorte que personne n'entre de force dans l'enceinte.
Plus de 500 enfants âgés de trois à cinq ans passent leurs journées dans cet endroit. Ceux qui sortent sont immédiatement remplacés par d'autres. De longues files d'attente se forment à l'entrée. "Le parc est bien fait... Ici les enfants ne peuvent pas sortir jouer avec les voyous", raconte, assis sur un banc, un habitant de 80 ans sous couvert d'anonymat, tandis qu'il garde un oeil sur ses trois petits-enfants.
Le quartier vit dans l'angoisse des "maras" et de leurs "casas locas" (maisons folles), dont les propriétaires ont été délogés et que les bandes armées utilisent pour couper leurs victimes en morceaux. Les parcs de jeux, qui veulent préserver les enfants de cet environnement, ont été construits grâce aux fonds de la Taxe de sécurité, un impôt créé pour lutter contre la criminalité et prévenir la violence.
Leur installation n'est qu'un pan de la vaste stratégie annoncée par le président du Honduras, Juan Orlando Hernandez : aux frontières et sur les côtes, des "boucliers" aériens, maritimes et terrestres - des déploiements de militaires associés à l'agence anti-drogues des Etats-Unis - visent à lutter contre le narcotrafic.
Des opérations policières et des programmes de prévention ont aussi été mis en place dans les quartiers.
Selon le président, le trafic de drogue est responsable de sept morts sur dix au Honduras. Il affirme qu'en 2014, son action a permis de réduire le taux d'homicides à 66 pour 100.000 habitants, soit 20 de moins qu'avant.
Mais l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se veut moins optimiste : elle calculait en décembre un taux de 103,9 homicides pour 100.000 habitants, soit 15 fois plus que la moyenne mondiale.


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