​Achraf Belakrim Collaborer avec José Manulo était ma plus belle expérience musicale


Je viens d’une région de la Tunisie où le flamenco est très présent

Propos recueillis par Mehdi Ouassat
Mercredi 20 Juillet 2016


Achraf Belakrim fait partie de la jeune 
génération d’artistes qui  s’est donné comme 
mission de porter plus haut le flamenco. 
Il était récemment en tournée dans différents 
pays arabes, où il a reçu un bel accueil du public. 
Entretien. 

Libé : Vous avez animé de nombreuses soirées au Maroc. Quelle image gardez-vous du public marocain ?  
Achraf Belakrim: Lors de mon dernier concert à Rabat, j’ai ressenti un courant de sympathie de la part des spectateurs. Bien que n’ayant pas forcément les mêmes goûts musicaux, tous m’ont écouté dans un silence absolu qui a rendu possible la fusion du flamenco et d’autres genres de musique, puisque j’ai partagé la scène avec d’autres artistes. J’étais agréablement surpris. Et je peux dire que le public marocain est formidable. 
Vous vous êtes beaucoup investi dans le flamenco. Pourquoi le choix de ce genre musical ?  
Je viens d’une région de la Tunisie où le flamenco est très présent. Ce qui explique cette influence et donc le fait que j’ai choisi ce genre musical. En plus, j’ai commencé à  jouer très jeune avec mon père (13 ans) et je me suis longuement inspiré de son travail. Aujourd’hui, je continue d’une certaine manière cette œuvre tout en collaborant avec d’autres artistes pour la rendre meilleure. 
Existe-t-il une différence entre un étranger qui a étudié le flamenco et un Andalou ? 
La différence, c’est peut-être qu’ils parlent une langue différente… Je voyage dans le monde entier, et je suis surpris de voir le haut niveau du flamenco hors d’Espagne et d’Andalousie. 
Il y a parfois une certaine confusion, parce que les gens arrivent à Cadix, par exemple, et pensent que tout le monde sait danser les « Bulerías » ou sait chanter, et ça, ce n’est pas vrai [rire]. Ce n’est pas vrai et pourtant ils sont de Cadix, Sévillans ou Andalous... Ça n’a donc rien à voir ; je ne vois pas de différence. 
La seule différence serait donc dans le chant ? 
Bien sûr, il y a plus de différence dans le chant à cause de la vocalisation, de la façon de prononcer : c’est plus compliqué. J’ai été récemment au Chili, où j’ai présenté un spectacle, et comme ils parlent “hispano”, c’est plus facile pour eux que pour un Marocain, un Tunisien, un Allemand ou un Japonais. Mais ça chante partout ! 
Vous avez collaboré avec de grands artistes comme Paco Dimitri et bien d’autres.  Que vous ont apporté ces expériences?   
J’ai beaucoup appris à travailler avec des artistes aussi talentueux que populaires.  Malgré son succès mondial, Paco Dimitri  a su garder les pieds sur terre. C’est un artiste plein de modestie, de sensibilité et de capacité d’écoute. Travailler avec lui était une très belle expérience musicale et humaine.  
Accepteriez-vous de jouer un rôle au cinéma, si on vous le proposait ? 
On m’a déjà proposé plusieurs rôles. Mais aucun ne correspondait à ma personnalité, au sens que je donne à ma vie. J’ai refusé parce que les gens croient à tout ce qu’ils voient au cinéma, même si ce n’est que de la fiction. C’est, entre autres, pour cette raison que je préfère interpréter un rôle qui soit plus proche de ma personne, de mes idées ou de la réalité.  
Un mot aux jeunes qui se lancent dans la musique?  
Je leur souhaite d’être bien accompagnés, et leur demande de suivre les conseils de nos prédécesseurs et de manifester leur volonté de réussir et surtout de bien faire. Je les exhorte aussi à s’adapter à l’ère moderne tout en gardant  leur identité et leurs valeurs pour pouvoir offrir une musique pour tous les goûts. Je leur souhaite également beaucoup de courage. 




 


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