​Abderrahman Temmara : Le critique devrait désormais dépasser le discours égocentrique


Propos recueillis par Mustapha Elouizi
Jeudi 25 Juin 2015

​Abderrahman Temmara : Le critique devrait désormais dépasser le discours égocentrique
Dans l’ombre, il creuse encore dans les dédales de la critique littéraire. Le texte reste son meilleur champ de bataille. Connu dans les cercles universitaires, Abderrahman Temmara reste un chercheur qui tente de se démarquer de la tendance classique. Les Anciens complaisent dans une connaissance devenue obsolète, il faut donc changer. Un mot clé qu’il ne cesse de reprendre dans ses communications … 

Libé : Quel sens donne-t-on actuellement à la critique ?
Abderrahman Temmara : La critique a toujours été ce discours épistémologique disposant de sa propre identité et fondé sur des principes méthodologiques précis. Il s’agit d’un discours régi par un système terminologique qui lui assure une certaine singularité par rapport aux autres genres de discours. 
Ce qui distingue la critique, aujourd’hui comme hier, c’est sa tentative de développer ses outils et son discours, dans la mesure permise par la particularité de cette institution dite critique. 

Les critiques semblent de nos temps favoriser plutôt l’esprit de complaisance et n'écrire que sur des œuvres amies.
Je vais répondre autrement. Parmi les fonctions de la critique, nous citons l’analyse et l’étude scientifique des questions et phénomènes littéraires divers. De ce fait, le critique devrait plutôt dépasser le discours égocentrique articulé autour de soi ou sur un modèle en particulier. Il faudrait, je pense, ouvrir le discours critique sur le texte, la question et le phénomène, en fonction des commodités et des limites  épistémologiques du discours critique. 
Cela devrait avoir lieu en dehors des dispositions relationnelles subjectives et personnelles, ainsi que la nature de la distance nous séparant avec le texte ou avec l’auteur. Certes, une certaine critique est régie par le relationnel qui impacte négativement l’opération scientifique et littéraire, et porte par ricochet atteinte à la fois au texte et à son auteur.   

Faut-il laisser l'œuvre parler d'elle-même, ou doit-on l'insérer dans son contexte historique?
Il serait judicieux, dans ce contexte, d’évoquer deux points. Le premier tend à orienter le discours critique vers l’étude du texte et son analyse. Le second relève de l’acte critique qui devrait être conscient de ses limites. 
Ceci l’éloigne de tout aspect fortuit et arbitraire. Partant, si le texte est la base de départ de l’acte critique, la logique de l’équilibre reste le fondement de cet acte, étant donné que le texte s’articule sur quelque chose qu’il dit ou qu’il entend dire. Et c’est ce que propose le critique dans son analyse des propositions et dimensions cachées. Dans ce cas, on vit au rythme des contextes divers qui interviennent pour expliquer davantage et produire sens et significations. Il y a lieu donc de citer les contextes culturel, historique et civilisationnel … Le texte vers la fin ne peut se contenter dans sa formation d’un seul et unique contexte qui lui est particulier … 


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