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​70% des homicides commis au Maroc le sont au moyen d’objets contondants

L’OMS tire la sonnette d’alarme


Alain Bouithy
Mardi 16 Décembre 2014

​70% des homicides commis au Maroc le sont au moyen d’objets contondants
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié récemment un rapport qui met en lumière un phénomène de société mondial très courant, à savoir la violence interpersonnelle. 
Selon une analyse des données et autres informations collectées par l’organisation onusienne auprès de 133  pays, couvrant 6,1  milliards de personnes et représentant 88% de la population mondiale, il ressort que 474.931 homicides ont été commis à travers le monde en 2012. Ce qui représente un taux d’homicides pour 100.000 habitants de l’ordre de 6,7%. L’OMS révèle par ailleurs que l’homicide est la troisième cause principale de décès chez les hommes âgés de 15 à 44 ans. 60% en seraient donc victimes.
Le rapport de l’OMS sur la « Situation 2014 sur la prévention de la violence dans le monde » fait aussi état de 98.081 homicides commis en Afrique au cours de la même année, soit 10,9%. Ce qui en fait la deuxième région la plus touchée par ce problème, après la région des Amérique où l’on a dénombré 165.617 homicides en 2012 (28,5%). Mais devance la région de l’Asie du Sud-Est (78.331, soit 4,3%).
La situation est loin d’être reluisante au Maroc où des données remontant à 2011 et recueillies auprès de la police indiquent que 70% des homicides ont été commis au moyen  d’objets tranchants.
Le rapport ajoute que 14% des meurtres commis à la même période l’ont été avec un objet contondant, 9% par divers autres moyens, 3% par étranglement (asphyxie), 3% par des moyens inconnus et 1% par brûlure.
Soulignons qu’entre 2010 et 2011, l’OMS a noté une tendance à la baisse des homicides.
Sur des efforts pour lutter contre la violence, le Maroc serait encore frileux au niveau des lois et programmes pour lutter contre certaines violences comme le viol dans le mariage, et peu de mesures appliquées pour l’interdiction des châtiments corporels et l'indemnisation des victimes.
Pour mieux comprendre ce phénomène, l’OMS rappelle que «la violence interpersonnelle survient entre des membres d’une même famille, des partenaires intimes, des amis, des connaissances et des étrangers, et elle comprend la maltraitance de l’enfant, la violence des jeunes, la violence du partenaire intime, la violence sexuelle et la maltraitance des personnes âgées ».
Mais en dépit du nombre élevé de décès dus à la violence et l’échelle à laquelle les conséquences non mortelles de la violence touchent les femmes, les enfants et les personnes âgées, l’OMS déplore qu’il y ait encore des lacunes importantes dans les données, ce qui réduit l’efficacité des efforts de prévention de la violence.
En effet, « 60% des pays manquent de données utilisables sur les homicides dans l’état-civil. Pour bon nombre de pays où ces données existent, il manque souvent de renseignements comme le sexe et l’âge de la victime, la relation de la victime avec l’auteur et le mécanisme de l’homicide», constate l’OMS. Alors que toutes ces données sont nécessaires pour mettre sur pied et faire un suivi des actions de prévention. Elle est un facteur de risque pour les problèmes de santé et les problèmes sociaux tout au long de la vie, alerte l’OMS. 
A ce propos, l’OMS rappelle qu’elle a des répercussions sur les vies de millions de personnes, avec des conséquences à long terme. Des conséquences souvent physiques telles que des traumatismes abdominaux, thoraciques ou cérébraux, brûlures, fractures, lacérations ou handicap. Des conséquences au niveau de la santé mentale et comportementale (abus d’alcool et de drogues, dépression et anxiété, troubles de l’alimentation et du sommeil, comportement suicidaire) et de la santé sexuelle et génésique (grossesse non désirée, troubles gynécologiques, syndromes douloureux, VIH et autres infections sexuellement transmissibles). L’OMS évoque aussi des maladies chroniques, troubles cardiovasculaires, diabète, problèmes rénaux ou maladie du foie…



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