​“Villa Touma” projeté en avant-première à l’IMA

L’histoire d’une famille chrétienne de Ramallah portée à l’écran


Par Soha Elomari (Paris)
Mardi 21 Avril 2015

​“Villa Touma” projeté en avant-première à l’IMA
En avant-première, la semaine passée  à l’Institut du monde arabe « Villa Touma », le film apatride de Souha Araf, a fait l’événement. Il a été, ce jour-là, à l’origine d’un véritable meeting pluraliste dont l’ambiance particulière rappelle la cordialité et l’ardeur orientales. Ce soir, à l’Institut du monde arabe et en attendant la projection, les femmes devisent, rient et se saluent, pendant  que les hommes parlent politique ou sport. Tous prennent place et se préparent à voir le film de Souha Araf  dans le cadre du 10ème anniversaire du Festival du panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient. Un rendez-vous annuel qui, pendant une semaine présente des films dont l’histoire rappelle ce combat pour la liberté et les libertés, toujours inachevé. 
Loin d’être un déjà-vu, ce que Souha Araf nous présente dans « Villa Touma » est un véritable péplum. Un film historique dont le spectacle n’est pas sur l’Antiquité. Mais tout simplement une présentation rare parce qu’elle  aborde la bourgeoisie chrétienne en Palestine sans faire allusion au conflit. 
Son intérêt ? Présenter à la fois avec humour, tristesse et mélancolie cette société qui a du mal à accepter la nouvelle réalité qui l’entoure : l’occupation massive de l’aristocratie palestinienne musulmane. 
Quand elle évoque son film, la réalisatrice dit avec beaucoup de pudeur qu’il est «  à l’image des Palestiniens,  un film réfugié, apatride ».  En français « Villa  Touma » est devenue « la belle promise ».   Toute une histoire…
Mais pas besoin de nationalité pour dépeindre l’histoire de cette famille chrétienne vivant dans la ville occupée de Ramallah en Cisjordanie. Dans le film, on rencontre les trois sœurs Juliette, Antoinette et Violette. Aussi dépassé que les vêtements qu’elles portent, le trio de sœurs est la représentation parfaite de ces aristocrates, qui, même après avoir perdu la fortune familiale, n’ont pas abandonné leurs manières bourgeoises. Et  quand il s’agit d’accueillir Badia, leur nièce orpheline, il n’est pas question de se laisser abattre. Entre cours de piano ou de langue française, tout est bon pour intégrer « la belle promise » à la société.  En âge de se marier, les trois tantes vont tout faire pour « caser » leur nièce. Jusqu’ici renfermée chez elle, la famille Touma répond désormais présent à toutes les invitations : mariages, funérailles et  même  messe du dimanche.  La jeune Badia est présentée à plusieurs hommes répondant aux critères de ces tantes. Pendant que l’enchaînement des actions dans le film ne laisse aucune place à l’improvisation, Badia offre un moment rare aux spectateurs.  C’est lors d’un mariage qu’un simple regard fera que le temps s’arrête. Pendant, que toutes les jeunes filles dansent,  un jeune chanteur  retient l’attention de l’orpheline.  Pourtant l’affaire semble vouée à l’échec dès le départ. Le jeune palestinien ne correspondant pas aux attentes des trois tantes. Vivant dans un camp de réfugiés et de religion musulmane, il n’est pas question de laisser sa chance au jeune homme.  Sauf que c’est le destin qui semble rattraper Badia dont le père, mort des années plus tôt, avait épousé une musulmane de classe sociale inférieure.
 Simple coïncidence ou le commencement d’une perpétuelle malédiction familiale ? Pour le découvrir, rendez-vous est pris le 10 juin dans les salles de cinéma  en France.  


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