​«L’orchestre des aveugles», grand vainqueur des Journées cinématographiques de Carthage


Une semaine après avoir remporté trois prix au premier Festival international du film de Bruxelles, le film marocain du réalisateur Mohamed Mouftakir vient de décrocher le «Tanit d'or», récompense suprême des JCC.

Mehdi Ouassat
Lundi 30 Novembre 2015

La belle revanche de «Much Loved» également récompensé par le Prix du jury



Clap de fin pour la 26ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Et c'est le magnifique «L’orchestre des aveugles» de Mohamed Mouftakir qui a décroché le plus prestigieux des Prix, «le Tanit d'or». Une récompense suprême décernée chaque année au meilleur long-métrage de la compétition officielle. «Ce prix est une consécration du cinéma marocain», a déclaré Mohamed Mouftakir à la MAP, au terme de la cérémonie de clôture, samedi dernier à Tunis. «Cette récompense vient donner plus de crédit à la courbe ascendante du 7ème art national et à l'expérience positive accumulée au cours des dernières  années», s'est réjoui ce réalisateur de talent, qui ne cesse de truster des trophées. Mouftakir n'a pas omis de faire un clin d'œil au cinéma tunisien qu'il  associe à son sacre, au regard de sa «grande influence» sur les professionnels  maghrébins dans les années 1980 et le début des années 1990.
Selon lui, le secret du succès populaire de «L'Orchestre des aveugles» réside dans «sa simplicité et dans la touche nostalgique qui a permis de se  réapproprier une époque importante de l'histoire contemporaine du Maroc, à  laquelle le citoyen voue encore une profonde affection», a-t-il précisé, rapporté par la MAP. Le socle du film, a-t-il expliqué, repose sur «la narration  cinématographique faisant appel à l'insinuation, à la symbolique et à la  maîtrise des outils techniques, autant d'éléments ayant concouru à lui assurer  une certaine vision esthétique». Toujours selon lui, le film s'est éloigné «de la morale, des jugements de valeur sur les  personnes ou l'époque et s'est contenté de transposer à l'écran la réalité  d'une société telle qu'elle est et la vie de personnages qui ont le droit  d'exister comme ils sont». C'est la raison pour laquelle le film a créé une connexion avec les  spectateurs qui «ont aimé les personnages et interagi avec l'époque dépeinte»,  a-t-il conclu.  Rappelons que ce film qui relate l'histoire d'un orchestre populaire dont les musiciens se font passer  parfois pour des aveugles pour animer des fêtes réservées aux femmes, dans les années 1970, vient de rafler, il y a une semaine, trois prix au premier Festival international du film de Bruxelles (FIFB), à savoir les prix du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour deux des comédiens, Younès Megri et Ilyas El Jihani. Il a également été primé du Grand prix Ousmane Sembène et du prix du meilleur scénario au Festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK), ainsi que du Grand prix du film arabe à Oran et du Festival national de Tanger. Sans oublier l’Etalon d’or du Fespaco, le plus prestigieux Prix du cinéma africain.
La belle revanche 
de «Much Loved» 

Il est à signaler qu’un autre film marocain a été primé lors de cette édition qui a pris fin, samedi dernier. Il s’agit de «Much Loved» qui a été récompensé par le prix du jury. Ce film, interdit au Maroc, a été projeté pour la première fois au Maghreb, à l’occasion des JCC, et il a, selon la presse tunisienne, suscité un vif engouement, certains spectateurs faisant la queue durant des heures pour le voir. Le réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch s'est d’ailleurs félicité de «l'engouement» du public des JJC  pour son film. «C'est un bonheur profond d'être sélectionné ici. (...) Il y a eu un engouement, le public vivait avec le film. C'était, pour la première fois, un public arabophone, qui comprenait tous les dialogues en arabe et n'avait pas le même type de réactions que les autres publics», a-t-il commenté.  Notons, par ailleurs, que le choix de l'homme de cinéma Noureddine Sail comme président du jury des Journées cinématographiques de Carthage est «un hommage au Maroc et à la valeur artistique indéniable» du Royaume, comme l’a assuré le directeur du festival Ibrahim Letaief. Dans une déclaration à la MAP, M. Letaief a expliqué que la 26ème édition a choisi de fêter "l'un des plus grands critiques de cinéma dans le monde arabe et en Afrique", mettant en exergue ses contributions pour la promotion du 7ème art national de par les responsabilités qu'il a occupées ou par sa vocation de critique. A ses côtés figuraient également Leila Shahid (Palestine), Marcella Said (Chili), Anissa Barrak (Tunisie), Newton Adwaka (Nigeria), Oussama Faouzi (Egypte) et Abel Jafri (France).  
 


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