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Vive protestation du Maroc contre les propos de Ban Ki-moon sur nos provinces sahariennes

Rabat regrette que “le Secrétaire général ait cédé au chantage des autres parties en procédant à des faits accomplis, en violation des engagements et des garanties données au Maroc par ses plus proches collaborateurs”


T. Mourad
Jeudi 10 Mars 2016

Le Maroc a usé d’un ton ferme à l’égard du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Rien d’étonnant puisqu’il est question de l’intégrité territoriale du Royaume que les propos du Secrétaire général de l’ONU semblent vouloir remettre en question.
Dans un communiqué rendu public ce mardi, le gouvernement du Royaume relève avec « une grande stupéfaction les dérapages verbaux, les faits accomplis et les gestes de complaisance injustifiés de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, au cours de sa récente visite dans la région».
Aussi, le gouvernement du Royaume du Maroc exprime les plus vives protestations contre les propos du Secrétaire général sur la question du Sahara marocain. Ils sont inappropriés politiquement, inédits dans les annales de ses prédécesseurs et contraires aux résolutions du Conseil de Sécurité. Ces propos outrageants blessent les sentiments de l'ensemble du peuple marocain, souligne la même source.
Le gouvernement du Royaume du Maroc a constaté, s’agissant aussi bien du déroulement de cette visite, que du contenu des déclarations prononcées, que le Secrétariat général "s’est départi de sa neutralité, de son objectivité et de son impartialité, affichant ouvertement une indulgence coupable avec un Etat fantoche, dépourvu de tous les attributs, sans territoire, ni population, ni drapeau reconnu".
Le Royaume du Maroc "regrette, en outre, que le Secrétaire général ait cédé au chantage des autres parties en procédant à des faits accomplis, en violation des engagements et des garanties données au Maroc par ses plus proches collaborateurs, de s'opposer à toute manipulation de ses déplacements", poursuit la même source, relevant que "le Secrétaire général s'est malheureusement laissé instrumentaliser pour donner crédit à des prétentions fallacieuses des autres parties".
 Par ailleurs, le gouvernement du Royaume du Maroc "constate avec stupéfaction que le Secrétaire général a utilisé le terme ''occupation'' pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale, ce qui déroge de façon drastique avec la terminologie traditionnellement utilisée par les Nations unies s’agissant du Sahara marocain". L’usage d’une telle terminologie est sans fondement politique ou juridique et constitue une insulte pour le gouvernement et le peuple marocains, constate le communiqué du gouvernement.
En outre, souligne-t-on de même source, « ce type de dérapage sémantique porte dangereusement atteinte à la crédibilité du Secrétariat général des Nations unies. Il faut espérer dans l’intérêt du processus de facilitation onusien qu’il ne s’agit là que d’un lapsus ».
Pour Moussaoui Ajlaoui, professeur à l’Institut des études africaines (Université Mohamed V, Souissi Rabat), la réaction de Rabat est à la fois politique et diplomatique, mais, selon lui, le Maroc ne doit pas s’arrêter là. Il faut que les Sahraouis siégeant dans les institutions représentatives (Parlement et conseils locaux et régionaux) s’insurgent contre les propos de Ban Ki-moon et lui adressent des lettres de protestation. Car ce dernier a prétendu que le Polisario est le seul représentant des Sahraouis, tout en niant l’existence de tous ceux qui vivent dans les provinces sahariennes marocaines.
Cet expert également dans les questions de terrorisme dans la région du Sahara et du Sahel, a exhorté les associations des droits de l’Homme à dénoncer le fait que Ban Ki-moon ait fait fi de la situation dramatique des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf.
Pour sa part, Abdelfettah El Belamachi, professeur de droit public à l’Université Cadi Ayyad à Marrakech et président du Centre marocain de la diplomatie parallèle et du dialogue de civilisation, a souligné que le Secrétaire général de l’ONU a commis au moins deux fautes. La première a trait à sa déclaration dans laquelle il estime que le nombre de Sahraouis résidant dans les camps de Tindouf avoisine les 200.000 personnes sans faire état des appels maintes fois réitérés par l’ONU concernant l’organisation d’une opération de recensement officiel des habitants de cette région comme le réclament le Maroc et d’autres organisations internationales et à laquelle l’Algérie et ses sbires du Polisario s’opposent énergiquement.
Le Secrétaire général de l’ONU, poursuit Abdelfettah El Belamachi, a commis une autre faute en omettant sciemment de poser la question des responsabilités dans le calvaire vécu par les habitants des camps de Tindouf et celle du détournement des aides humanitaires internationales destinées à ces habitants.
Pour ce spécialiste en relations internationales, il est difficile d’expliquer qu’un diplomate aussi expérimenté que le Secrétaire général de l’ONU puisse commettre de telles bévues, mais il estime qu’il pourrait être victime de manipulation de la part de son envoyé personnel au Sahara, Christopher Ross, qui est connu pour ses positions hostiles au Maroc et qui pourrait faire chanter l’une des parties, comme en atteste le terme « chantage » employé par le communiqué du gouvernement.
« Le gouvernement et la diplomatie marocaine doivent agir de toute urgence notamment auprès des grandes puissances au sein du Conseil de sécurité afin d’éviter que ces dérapages soient reflétés dans le rapport que le Secrétaire général de l’ONU compte présenter audit Conseil en avril prochain », a-t-il conclu.
Il convient de rappeler qu’en mai 2012, le Maroc avait retiré sa confiance à Christopher Ross, et qualifié ses positions de «déséquilibrées» et de «partiales» dans l’affaire du Sahara marocain, quand le Conseil de sécurité avait adopté, en avril 2012, sur l’instigation de Ross, une résolution dans laquelle il critiquait le comportement de Rabat envers les Casques bleus de l'ONU dans la région et demandait au Maroc "d'améliorer la situation des droits de l'Homme au Sahara".
Il aura fallu l’intervention personnelle de S.M le Roi Mohammed VI et du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour mettre fin à cette crise de confiance entre Rabat et l’ONU, quand Ban Ki-moon avait promis, dans un entretien téléphonique avec le Souverain, que «l'ONU entendait maintenir dans les mêmes termes sa médiation au Sahara», précisait un communiqué de presse de l’ONU. Et d’ajouter : «Les Nations unies n'avaient pas l'intention de modifier les termes de leur médiation, dont l'objectif est de promouvoir une solution politique au conflit acceptable par les deux parties ».


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1.Posté par Malik le 10/03/2016 17:13
Tournée de Ban kin moon à Tindouf qui a failli viré au fiasco malgré la présence des millices du Polissario. Le représentant de l'ONU a été accueilli par des jets de pièrres d'après un média Suisse ( on ne peut douter de son objectivité) suite à l'échec de la tentative de remise d'une lettre par de jeunes séquestrés à Ban ki Moon et l'accident qui s'en est suivie , une jeune femme sahraouie bléssée à la jambe par une voiture du cortége.La géne occasionnée était tel que les médias algériens ont préferé mentir en argant que Ban ki moon n'avait pu visiter l'école prévue dans sa tourné car la foule venue l'accueillir était trop nombreuse. Volte face quand le média Suisse a révélé l'incident. Les médias algériens ont cette foix prétendu que les jets de pièrres étaient du à l'exaspération de la population qui vit dans ces camps délabrés. Mais bien sur aucune mention de la tentaive de remise d'une lettre à Ban ki moon par des jeunes des camps et de leur refoullement par des millices du Polissario. Quand on change plusieures fois de version, c'est en général qu'on à quelque chose à cacher..

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