Les interpellations opérées pour de présumées atteintes à la sécurité intérieure de l'Etat
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Ces 20 personnes ont été interpellées vendredi et samedi "pour de présumés crimes et délits portant atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat et pour d'autres crimes de droit commun", a annoncé dans un communiqué le procureur d'Al-Hoceïma.
Les suspects "auraient reçu des transferts d'argent et un appui logistique de l'étranger afin de mener des activités de propagande susceptibles de porter atteinte à l'intégrité du Royaume (...)", selon le texte. Ils sont également suspectés d'être impliqués "dans des crimes et délits touchant l'ordre public", ajoute le procureur.
Selon le même texte, « les éléments préliminaires de l’enquête montrent que les mis en cause auraient reçu des transferts d’argent et un appui logistique de l’étranger afin de mener des activités de propagande susceptibles de porter atteinte à l’intégrité du Royaume et ébranler l’allégeance des citoyens à l’Etat marocain et aux institutions du peuple marocain, en plus de l’humiliation et l’hostilité à l’égard des symboles du Royaume dans des rassemblements publics ».
La province d'Al-Hoceima est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d'un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures.
Au fil des mois, la contestation, menée par un petit groupes d'activistes locaux, a pris une tournure plus sociale et politique, exigeant le développement du Rif, -marginalisé selon eux- dans un discours identitaire teinté de conservatisme et de références islamiques.
Dans un communiqué, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a fait état de son côté d'au moins 28 interpellations recensées pour le moment.
Parmi ces personnes figure Mohammed Jelloul, un activiste récemment libéré de prison, ainsi que plusieurs militants connus du "Hirak", dont certains rendaient compte au quotidien des activités du mouvement sur les réseaux sociaux. L'ONG a mis en garde "contre la répression, qui ne sera pas une solution" et demandé la libération des personnes arrêtées.
Nasser Zefzafi, le leader de la contestation contre qui un mandat d'arrêt a été diffusé vendredi soir, restait en fuite samedi après-midi.
Il est recherché par la justice pour avoir interrompu le prêche d'un imam dans une mosquée de la ville lors de la prière du vendredi. Il est accusé d'avoir "insulté le prédicateur", "prononcé un discours provocateur" et "semé le trouble", selon le procureur.
Pour l'AMDH en revanche, c'est "l'insistance" de l'imam "à mobiliser les fidèles contre les manifestations" qui "a suscité l'ire des militants du Hirak" présents, en particulier Nasser Zefzafi qui s'est estimé "directement ciblé par ce prêche".
A la sortie de la mosquée vendredi, Zefzafi a pu échapper à une tentative d'arrestation par la police. Mais l'incident a suscité l'agitation dans la ville, où des heurts ont opposé les forces de l'ordre, déployées en nombre, à des groupes de jeunes manifestants.
Plusieurs policiers ont été blessés, dont trois grièvement, selon un bilan des autorités locales.
La maison de Zefzafi a été fouillée par la police, selon l'AMDH.
Le calme est revenu pendant la nuit et la situation était normale dans la ville samedi, au premier jour du mois de Ramadan.