Une exposition inédite à l’occasion du centenaire du Grand théâtre Cervantès de Tanger

Du 24 septembre au 19 octobre 2014, à Rabat


Mehdi Ouassat
Mercredi 24 Septembre 2014

Une exposition  inédite à l’occasion  du centenaire  du Grand théâtre  Cervantès de Tanger
A l’occasion du centenaire du Grand théâtre Cervantès de Tanger, et dans le but de commémorer l’intense vie culturelle qu’il a animée pendant plusieurs décennies, l’Institut Cervantès de Rabat organise, à partir du mercredi 24 septembre 2014, une exposition sur ce chef-d’œuvre de l’architecture espagnole du XXème  siècle.
Cette exposition, élaborée en collaboration avec l’Agence espagnole de coopération internationale et développement (AECID), et qui se poursuit jusqu’au 19 octobre prochain, fera découvrir au public le périple compliqué de cet emblématique monument, qui appartint un jour à tous les Tangérois et dans lequel ont été représentées des pièces de toutes les communautés ayant vécu dans la ville du Détroit jusqu’à sa fermeture, au début des années 90.  «Il faut voir comment était le Tanger de l’époque. Les recensements de 1919 indiquaient une population autour de 40.000: 26.000 musulmans, 5.000 juifs et les Espagnols étaient de 6 à 7.000”, indique à l’AFP Bernabé Lopez Garcia, commissaire de l’exposition. Celle-ci se compose, selon les organisateurs, de panneaux sur le passé de cet édifice architectural, dont l’histoire remonte à 1911, quand un riche commerçant espagnol, Manuel Pena, décide de l’ériger pour le dédier à son épouse, Esperanza Orellana, passionnée de théâtre. En 1928, il est devenu la propriété du gouvernement espagnol. Ladite exposition comprend également des photographies, des installations et des documents historiques.  Œuvre de l’architecte espagnol Diego Giménez, inauguré en décembre 1913, le Grand théâtre Cervantès de Tanger fut considéré, à l’époque, comme l’un des plus grands théâtres d’Afrique du Nord, et fut, pendant près de 80 ans, le plus célèbre et le plus prestigieux lieu de l’art scénique dans cette région, accueillant dans son enceinte de célèbres troupes de théâtre et d’innombrables vedettes de la musique européenne et arabe. Il a notamment vu se produire les Espagnoles Luisita Esteso, Ana Maria Gonzalez, la Mexicaine Irma Villa, le grand ténor Caruso et des troupes interprétant l’opéra-comique espagnol, la Zarzuela.   
La scène théâtrale marocaine, quant à elle, doit beaucoup à ce fameux monument. Dès les années 20, la troupe artistique «El Hilal» fut créée par la Jeunesse musulmane de Tanger et donnera de nombreuses représentations dans ce théâtre, dont Othello et Roméo et Juliette de William Shakespeare, Saladin de Naguib Hadad, ou encore Mansour La dorez et Majnoun Leila d’Ahmed Chawki. 
Lieu de rassemblement des forces vives, artistiques et culturelles, le théâtre accueillait également de grandes soirées, fêtes de charité, bals des différentes communautés cohabitant dans la ville, tout en abritant des conférences, réunions culturelles et meetings politiques. 
Cette exposition rappellera donc, sans doute, l’intérêt de remettre sur pied cette infrastructure culturelle qui, aujourd’hui délaissée, tombe en ruine, dans l’indifférence quasi générale des responsables. Et ce afin qu’elle puisse renouer avec son passé glorieux et participer de nouveau au rayonnement de la cité du Détroit. 


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