Un site Internet pour transcender le séisme d'Agadir


A.S.
Samedi 6 Août 2011

Un site Internet pour transcender le séisme d'Agadir
Lundi 29 février 1960. Malgré l'hiver, la journée était splendide. Du soleil, pas le moindre souffle de vent, une mer bleu azur et beaucoup d'insouciance. Le calme avant la tempête ? Assurément. Témoignage : « Trois semaines avant le séisme, il y avait un drôle de temps, un vent de sable, un ciel d'un gris bizarre. Ce 29 février 1960, on entendit un bruit bizarre du côté de la mer. La terre avait comme grogné. Et pourtant, en ce troisième jour du Ramadan de l'an 1379 de l'Hégire, l'animation était plus vive la nuit que la journée. Ce soir, je me couchais comme d'habitude très tôt, car le lendemain il fallait aller à l'école. Je ne savais pas que c'était la dernière fois que je voyais mes parents », écrit l'un des rescapés, Lahcen Boujelli, alors âgé de huit ans, dans le témoignage qu’il a fait paraître sur le site www.agadir1960.com, une sorte de lieu de mémoire où les rescapés du séisme le plus meurtrier de l’histoire du Maroc racontent leurs drames.
Autre témoignage aussi poignant, celui de Jean Randazzo, capitaine de la marine marchande. Il  mérite également d’être cité. «Le 23 février 1960, vers 12 heures, la ville a été secouée par un léger tremblement de terre sans aucune conséquence, je pensais qu'il s'agissait d'un réveil de volcan aux îles Canaries. Une semaine plus tard, le 29 février 1960 à 11h 45, nouvelle secousse plus forte que la précédente, des lézardes de murs ont été signalées dans certains bâtiments. J'ai en mémoire des phénomènes qui se sont produits ce jour-là au port : plusieurs rats sortaient des magasins d'entrepôt de marchandises. Ce jour-là a été un sujet de conversations contradictoires, certains voulaient quitter la ville, d'autres pensaient que ces secousses étaient passagères et sans gravité, n'ayant jamais entendu parler de tremblement de terre à Agadir avant ». Et pourtant à 23h 40 minutes un tremblement de terre d'une durée de 15 secondes et d'une magnitude de 6,7 sur l'échelle de Richter s'est produit. La ville entière fut alors « secouée comme par une main gigantesque ». Le sol a été soumis à un brutal va-et-vient « dirigé selon l'axe nord-sud » en même temps qu'à une puissante ondulation. Ce qui a ébranlé les immeubles, les tordant comme des roseaux ou les brisant comme de simples jouets. 
Le même drame a été également vécu par la communauté juive de la ville qui comptait en ces temps-là 2.300 âmes. Voici ce qu’en a écrit l’une d’entre elles, Régine Riboh, qui réside actuellement dans la ville d’Al-Qods occupée : «Dans la nuit du vingt neuf février 1960, (rosh hodesh Adar: premier jour du mois de Adar et également troisième jour du Ramadan et veille du mardi-gras), à 23 heures 40, la terre a tremblé au degré de 6.7 sur l’échelle de Richter. Douze secondes ont suffi pour effacer une ville entière et anéantir ses habitants. Douze à quinze mille personnes y ont perdu la vie la plupart englouties vivantes. Vingt mille autres se sont retrouvées sans toit. La communauté juive  venait d’en perdre mille cinq cents. J’avais alors dix ans et demi… J’ai été la première des rescapés de ma famille. Ma soeur aînée Léa, et mon petit frère Moshé, qui a été extrait des décombres, enveloppé dans un tapis, m’ont rejointe plus tard. Des soldats français nous ont amenés jusqu’à la base militaire et, tout le long du chemin, je pouvais apercevoir, à la lueur des phares, des bâtiments effondrés, méconnaissables et d’énormes crevasses dans les rues, dont les chaussées étaient fissurées. Dans cette ville fantôme, la terre s’était entrouverte et j’avais l’impression de jeter un regard sur le néant ».
Après avoir ordonné les opérations de secours, le gouvernement a lancé le 24 décembre 1960 la procédure d’expropriation en vue de la reconstruction d’Agadir dans les zones prescrites par les sismologues.
Le 19 janvier 1961, les huit cents premiers logements ont été remis aux victimes, mais le lendemain, le gouvernement s’est trouvé dans l’obligation de démentir une information publiée sur les colonnes d’un journal allemand qui accusait certains de ses membres d’avoir détourné une partie du milliard 400 millions de dons nationaux et internationaux qui ont été déposés sur le compte extrabudgétaire portant le numéro 109-05.
Fin du premier épisode du drame.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis et personne, hormis les victimes et les promoteurs du site www.agadir1960.com, ne se souvient avec exactitude de ce qui s’était réellement passé. 


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1.Posté par serge.consolino le 03/02/2013 20:29
Bonjour
Je recherche Lydie BOITA elle a été ensevelie avec Freddy VIALE lors du tremblement de terre, ils furent surnommés "les fiancés d'Agadir", Freddy est à Istres et recherche Lydie, si vous pouvez m'aider .... Merci

2.Posté par hemberger le 02/04/2013 07:29
bonjour à tous,
Javais 7 ans ..... lorsque le tremblement de terre balaya mon enfance.... je pense à tous ceux qui sont restes , ils sont dans mon coeur de 60ans....
j avais des amis, liliane Normand, richard,, elisabeth Munioz, joel Marrache ...et plein d'autres .....
J étais à l école Bosc.....peut être y était vous aussi?
Loublie n'existe pas
Bonne journée à vous tous
Marine Denis Hemberger

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