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En bons cèpes, ils auraient dû finir dans un risotto, mais des mycologues britanniques les ont arrachés à leur destin culinaire pour les soumettre à un séquenceur d’ADN qui a révélé leur identité : inconnue des scientifiques.
Pour Bryn Dentinger et Laura Martinez-Suz, spécialistes de l’étude des champignons aux Jardins botaniques royaux de Kew, à Londres, le résultat n’était pas tout à fait une surprise.
Leur expérience, publiée mardi dans la revue PeerJ, visait précisément à démontrer que nombre d’espèces de champignons ne sont pas recensées par la science.
Fin connaisseur des cèpes, Bryn Dentinger n’est pas allé chasser ses cobayes dans les sous-bois, mais dans une épicerie londonienne. En achetant un paquet de cèpes séchés importés de Chine, il était quasiment sûr de son fait.
Les mycologues ont choisi arbitrairement 15 morceaux de champignons du paquet et en ont séquencé l’ADN. L’analyse a révélé trois espèces distinctes, dont aucune décrite scientifiquement ni répertoriée par le Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes.
“Nos résultats montrent à quel point la diversité des champignons est mal connue”, a déclaré Bryn Dentinger.
Des centaines de milliers de tonnes de cèpes sont récoltés dans la nature et vendus dans le monde chaque année, la majorité aboutissant en Europe et en Amérique du Nord. Cinq espèces indigènes de ces régions sont bien connues (Boletus aereus, B. edulis, B. pinophilus, B. reticulatus, B. rex-veris).
Mais environ la moitié des cèpes négociés en Europe proviennent de Chine. Ces cèpes, généralement récoltés dans la province du Yunnan, sont exportés vers l’Europe depuis les années 1970. Pour autant, aucun d’entre eux n’avait jusque-là de nom scientifique.
Les chercheurs les ont nommés avec des épithètes chinoises se référant à des noms locaux pour les cèpes (Boletus meiweiniuganjun, B. bainiugan) et au terme chinois pour “comestible” (B. shiyong).