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Trois propagandistes marocains du djihad arrêtés en Espagne

23 personnes soupçonnées de «terrorisme islamiste» appréhendées depuis le début de l'année


H.T
Mercredi 4 Mai 2016

Quatre personnes soupçonnées d'avoir diffusé des messages favorables au jihad et de chercher à recruter pour la guerre sainte ont été arrêtées mardi dans la région de Madrid, a annoncé la Guardia civil espagnole.
Les quatre personnes arrêtées, trois Marocains et un Espagnol, diffusaient «de la propagande pour le terrorisme jihadiste» sur Internet et par le biais d'applications de messagerie instantanée, selon un communiqué de la Guardia civil, qui n'a précisé ni l'âge ni le sexe des suspects.
Les suspects contrôlaient étroitement certaines de leurs recrues, y compris pour s'assurer que leurs activités quotidiennes respectaient les principes qu'ils leur avaient inculqués, assure-t-on de même source.
Les messages qu'ils diffusaient ont été «reçus par des centaines de personnes», dont certaines étaient ensuite choisies pour une radicalisation plus poussée.
Des perquisitions étaient toujours en cours mardi matin dans le cadre de l'opération, menée à Pinto et Ciempozuelos (banlieue sud de Madrid), ainsi que dans la capitale espagnole.
Ces arrestations et perquisitions sont menées sous la direction du parquet de l'Audience nationale, juridiction spécialisée dans les affaires de terrorisme.
Selon le ministère de l'Intérieur, depuis le début de l'année, les forces de l'ordre ont arrêté 23 personnes soupçonnées de «terrorisme islamiste», dont ces quatre suspects.
Cette montée en puissance de la lutte antiterroriste a été, entre autres, le fruit de la mise sur pied d’une stratégie efficiente et d’une coopération tous azimuts avec le Maroc
N’ayant rien vu venir le 11 mars 2004, jour où, à 7h40, à l’heure de pointe, un réseau d’Al-Qaïda faisait sauter dix bombes dans quatre trains de banlieue se dirigeant vers la gare d’Atocha de Madrid, tuant 191 personnes et en blessant 1900 autres, l’Espagne s’est trouvée dès le mois de mai 2004 obligée de riposter . Elle a ainsi mis sur pied deux organismes dédiés à la cause avec l’idée de regrouper des forces jusque-là dispersées. Le premier est dénommé «Comité exécutif pour le commandement unique des forces et corps de sécurité de l’Etat» (CEMU). Le second est le «Centre national de coordination antiterroriste» (CNCA), réunissant la police nationale, la Guardia civil (l’équivalent de la gendarmerie Royale), les institutions pénitentiaires et le Centre national de renseignement (CNI), dans l’objectif de partager toutes les informations et renseignements disponibles. Les deux entités sont placées sous la responsabilité du secrétariat d’Etat à la Sécurité.
Parallèlement, des moyens ont été dégagés. Entre 2004 et 2008, la police nationale et la Guardia civil verront leurs effectifs augmenter de 1000 hommes. Le nombre de personnes dédiées au renseignement et à la lutte contre le terrorisme international est ainsi augmenté dans la période de 35%, contre 72% pour la police et 22% pour la Guardia civil, selon les chiffres recueillis par Fernando Reinares. Entre 2005 et 2006, le budget consacré au volet recherche passera de 350 à 368 millions d’euros.
Le dispositif sera renforcé en mars 2015 avec l’adoption d’un plan de prévention et de protection antiterroriste, prévoyant la mobilisation exceptionnelle de toutes les forces policières voire des armées pour assurer certaines tâches d’appui comme le contrôle de l’espace aérien. Le CEMU y ajoutera un plan national de protection des infrastructures stratégiques.  
Outre la création en 2014 d’un centre de renseignement contre le terrorisme et le crime organisé, il y a eu adoption, dans la foulée des attentats parisiens de janvier 2015, d’un plan stratégique national de lutte contre la radicalisation. Puis, en mai de la même année, d’un autre plan de prévention et de protection antiterroriste. Madrid n’entendant pas baisser la garde a pris langue avec Rabat.
Inexistante sous Aznar (1996-2004), la collaboration entre autorités espagnoles et marocaines est ainsi devenue depuis une référence. L'Espagne est l'unique pays de l'Union européenne qui compte un juge de liaison à Rabat.
Le Maroc est ainsi devenu, pour l'Espagne, un «grand allié» dans la lutte contre l'intégrisme islamiste. Madrid et Rabat ont intensifié leur collaboration en matière de sécurité, en facilitant notamment, par-delà les frontières respectives, la libre circulation de leurs agents de renseignement et initié nombre d’opérations communes qui ont permis de démanteler nombre de réseaux djihadistes prêts à passer à l’acte, ou spécialisés dans la propagande ou le recrutement en faveur de Daech.


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