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Trois morts dans des manifestations au Venezuela

L'opposition veut un calendrier électoral et le respect du Congrès


Vendredi 21 Avril 2017

Deux étudiants ont été tués par balle mercredi et un militaire a été abattu lors des manifestations organisées au Venezuela par l'opposition contre le président Nicolas Maduro.
L'opposition avait promis mercredi "la mère de toutes les manifestations" contre le successeur de Hugo Chavez, accusé de tendances dictatoriales et d'incompétence, dans le cadre d'une campagne lancée il y a maintenant plus de deux semaines.
Des violences en marge de ces manifestations, qui mercredi ont rassemblé au total des centaines de milliers de personnes, ont désormais fait huit morts ce mois-ci.
Des troubles sporadiques se sont poursuivis dans la nuit de mercredi à jeudi dans certains quartiers de Caracas et d'autres villes, avec des pillages de boulangeries et supermarchés.
Le gouvernement de M. Maduro a dénoncé "l'interventionnisme" des Etats-Unis, après des déclarations du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson affirmant que le pouvoir vénézuélien "viole sa propre Constitution".
Un sergent de la Garde nationale vénézuélienne a été tué par un tireur embusqué lors de "violentes manifestations" dans l'Etat de Miranda, près de la capitale, a déclaré le médiateur Tarek Saab sur Twitter.
Plus de 400 personnes ont été arrêtées mercredi, selon l'ONG Penal Forum.
Un étudiant de 18 ans, Carlos Moreno, qui s'en allait jouer au football a été pris dans une fusillade mercredi à Caracas, la capitale, et tué d'une balle dans la tête, ont rapporté des témoins.
A San Cristobal, près de la frontière colombienne, une étudiante a été tuée par des hommes à moto à la fin de la manifestation.
"Nous étions à moto et ils nous suivaient, en tirant", a dit à Reuters l'ami de Paola Ramirez. "Je l'ai laissée dans une rue où elle allait retrouver sa soeur et je suis allé cacher la moto. J'ai entendu des tirs et quand je suis arrivé elle était à terre. J'ai essayé de la protéger", a-t-il ajouté, à ses côtés.
Le ministère public a annoncé que des enquêtes avaient été ouvertes sur les deux décès.
L'opposition a attribué les fusillades aux "colectivos", des partisans en armes du gouvernement fréquemment soupçonnés de confrontations lors des manifestations.
Les "colectivos", qui se définissent comme des collectifs communautaires, sont perçus par l'opposition comme des milices paramilitaires affiliées au Parti socialiste au pouvoir.
A Caracas, des manifestants brandissant des drapeaux vénézuéliens ont bloqué une grande artère, aux cris de "A bas la dictature" et "Maduro dehors". Dans d'autres quartiers, la police est intervenue avec des gaz lacrymogènes.
Des heurts similaires entre manifestants et forces de l'ordre ont été signalés dans trois grandes villes de province, San Cristobal, Puerto Ordaz (est) et Punto Fijo (nord).
Dans tout le pays, des marches ont eu lieu pour réclamer un calendrier électoral, l'arrêt des mesures répressives à l'encontre des manifestants et le respect du travail du Congrès, où l'opposition est majoritaire.
Le chef de l'Etat, qui accuse ses opposants de semer des troubles pour renverser le gouvernement et d'être à la solde du capitalisme, avait appelé ses partisans, vêtus de chemise rouge, à se réunir lors d'un rassemblement concurrent à Caracas.
Dénonçant les visées "interventionnistes d'une droite corrompue", il a affirmé qu'"aujourd'hui le peuple est avec Maduro", qualifiant ses opposants d'"antéchrists".
"Ce gouvernement est en phase terminale", a assuré pour sa part mardi soir à Reuters Henrique Capriles. "Cette campagne va s'intensifier et (...) contraindre Maduro, et son régime, à organiser des élections libres et démocratiques."
La commission électorale, qui est réputée proche du gouvernement, a reporté la tenue des élections des gouverneurs d'Etat qui devaient avoir lieu cette année. L'opposition estime que le Parti socialiste au pouvoir redoute une défaite.
Le mouvement de contestation antigouvernemental a été déclenché par la décision de la Cour suprême, fin mars, d'assumer les pouvoirs du Congrès, même si le tribunal est ensuite partiellement revenu sur cette mesure.
La décision d'interdire toute activité politique à Henrique Capriles pendant quinze ans en raison d'"irrégularités" dans la gestion de fonds publics a également nourri la colère d'une partie de la population, soumise depuis des années à une profonde crise économique qui se traduit souvent par l'absence de produits de première nécessité.


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