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Tristesse et espoirs face à la fermeture du stade Vicente-Calderon


Samedi 27 Mai 2017

Dans quelques mois, le stade Vicente-Calderon sera du passé. Tristesse pour les aficionados de l'Atletico Madrid qui y ont vécu des moments de gloire, mais aussi espoirs de renouveau du quartier pour les riverains et commerçants.
Le stade, cerné d'immeubles populaires et de cafétérias bon marché au sud de la capitale, accueillera samedi la finale de la Coupe du Roi entre Barcelone et Alaves et fêtera ses adieux dimanche lors d'un match de charité. En 2018, il sera rasé.
Le Calderon "fait partie de ma vie et j'ai l'impression que [la direction de l'Atletico] est en train de nous l'enlever", se désole Oscar Fernandez, un supporter de 23 ans, abonné depuis la saison 2001-2002 et portant fièrement le maillot rouge et blanc des traditionnels rivaux du Real Madrid.
Car le club trois fois finaliste malheureux de la Ligue des champions (1974, 2014, 2016) désire un stade à la hauteur de ses ambitions et déménagera pour cela à l'autre bout de la ville la saison prochaine, dans le Wanda Metropolitano.
La nouvelle arène, toujours en travaux, comptera 70.000 places, 15.000 de plus que le Calderon.
Depuis le premier match le 2 octobre 1966, le Calderon, qui se dresse au bord du fleuve Manzanares, a marqué la vie du quartier comme celle des supporters.
Javier Fischer, 30 ans, est tellement attaché à ce stade qu'il a demandé à récupérer trois sièges. Il a assisté dimanche au dernier match de Liga, "le jour le plus triste que nous avons vécu ici", estime-t-il, malgré la victoire de son club 3-1 face à l'Athletic de Bilbao.
En face des bureaux du club, sur le boulevard des Mélancoliques, Valentin Hernandez ressent aussi cette nostalgie mais partage l'avis de la direction du club: "Le Calderon est devenu trop petit".
"L'Atletico doit se moderniser comme les grandes équipes de football européennes", soutient-il.
Pour atteindre cet objectif stratégique, le club a cédé 20% de son capital au conglomérat chinois Wanda, qui a donné son nom au nouveau stade.
Grâce à ce soutien financier et à l'augmentation de la capacité des tribunes, l'Atlético vise à faire passer ses revenus de 280 millions d'euros annuels à 400 millions d'euros pour la saison 2019-2020.
Le club espère ainsi réduire l'écart financier qui le sépare du FC Barcelone et du Real Madrid, qui ont tous deux gagné plus de 600 millions d'euros cette saison.
Cependant, le déménagement dans le quartier de San Blas, une zone excentrée à l'est de Madrid, fait polémique.
Premièrement à cause de son éloignement du sud de Madrid, traditionnellement attaché à l'Atletico. Mais aussi en raison des 60 millions d'euros déboursés par le club pour la construction du stade et l'aménagement de ses accès.
Après une telle dépense, "il paraît infaisable" pour le club de débourser 80 à 90 millions d'euros "pour attirer des joueurs de première classe" explique Ricardo Menendez, reporter pour le site spécialisé "Esto es Atleti".
Si les aficionados envisagent ce déménagement avec amertume, les voisins et les commerçants du quartier le vivent mieux.
"Je suis ravi que [l'Atletico] s'en aille", déclare Jesus Ferro, 83 ans, se plaignant des "cochonneries que laissent" les supporters et des nuisances sonores.
"Je pense que la situation va s'améliorer", ajoute Ernesto Ortiz, gérant d'une quincaillerie. "Les jours de match, si nous avions un travail de réparation ou d'entretien à effectuer, nous ne pouvions pas nous déplacer en raison des embouteillages", explique cet entrepreneur salvadorien.
Le quartier doit être réaménagé l'an prochain, avec la construction de 1.300 logements et d'infrastructures pour les jeunes et les personnes âgées. Le terrain du stade lui-même, sous lequel passe la voie rapide du périphérique, sera converti en espace vert.
Avec l'arrivée de nouveaux habitants et d'ouvriers pour les travaux, Eduardo Diez assure avoir de "bonnes perspectives" pour son bistrot El Chiscon de la Ribera, face au stade.
Mais surtout, les voisins espèrent redynamiser ce quartier à la population vieillissante.
"Il était important que le Calderon disparaisse, car son ébullition tous les 15 jours était traumatisante pour les voisins", en raison de la foule, du trafic et du bruit, affirme Pelayo Guiterrez, président de l'association des Voisins du Pasillo Verde e Imperial, zone dans laquelle est situé le stade.


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