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Tenue à Rabat du Forum des femmes parlementaires arabes pour l’égalité


Mercredi 10 Février 2016

Au moment où les Etats arabes vivent une transition historique, il est important que l’égalité des genres et la participation des femmes soient en tête des priorités de la région. Plus de 150 femmes parlementaires et représentantes d’organisations internationales originaires de vingt pays se réunissent ces 9 et 10 février 2016 à Rabat dans le cadre d’un  forum régional en vue de  débattre  de l’exigence de mettre  en œuvre des politiques qui tiennent compte de l’égalité des  genres et de l’intégration des femmes en politique.
Ce  forum est organisé par le Réseau des femmes parlementaires arabes pour l’égalité, « Ra’edat » («Pionnières»), avec la participation de l’Union européenne et d’ONU Femmes dans le cadre du programme « Un bond en avant pour les femmes ». Il s’inscrit dans le cadre de l’appui aux femmes parlementaires à l’échelle mondiale et comprend des représentantes de parlements, de gouvernements, de la société civile, des médias et d’organisations internationales, dont l’Union européenne, le Parlement arabe et plusieurs entités des Nations unies.  
Dans le contexte des transitions démocratiques que connaît la région, les femmes bénéficient d’une opportunité historique pour obtenir une représentation paritaire dans la vie politique. En Arabie saoudite, alors que les femmes ont été autorisées à voter et à se présenter pour la première fois dans l’histoire du pays, elles sont parvenues à percer sur la scène politique avec 17 élues aux élections municipales. L’accès des femmes à la scène politique est très inégal dans la région : en effet, alors que la Tunisie et l’Algérie comptent déjà 30 % de femmes représentées au Parlement, d’autres pays accusent un retard considérable dans ce domaine avec un taux de participation des femmes n’atteignant que 2 % dans certains cas.
Selon le Dr. Rula Al Farra Alhroob, membre de la Chambre jordanienne des communes et présidente du Réseau «Ra’edat», «plaider pour le droit des femmes en faveur d’une représentation paritaire dans le processus de prise de décision est non seulement un devoir envers les femmes, mais également un devoir envers nos pays respectifs, car la participation des femmes a un impact important et renforce la qualité des politiques élaborées».
Plusieurs études empiriques ont conclu que l’intégration des femmes aux processus de prise de décision a un effet nettement positif dans les domaines de l’éducation, des infrastructures et de la santé à l’échelon national, tout en étant lié au progrès économique et à l’amélioration du niveau de vie. En Inde, les recherches ont également prouvé que la qualité des projets d’infrastructure menés par des conseils publics dirigés par des femmes était supérieure d’environ 62% à celle d’autres conseils locaux dirigés par des hommes. Dans des pays aussi divers que le Timor oriental, la Croatie, le Maroc, le Rwanda et l’Afrique du Sud, l’augmentation du nombre de femmes parlementaires  s’est traduite par un nombre accru de réformes législatives importantes liées à la lutte contre la discrimination et la violence domestique, au renforcement des codes de la famille, aux droits de succession et au soutien et à la protection de l’enfant. L’éventail de représentations au forum permet, à ce propos, un échange  d’expériences et de bonnes pratiques concernant le soutien des femmes aux postes de décision et à leur représentation paritaire dans le processus politique. Pour le nouveau réseau « Ra’edat », le forum représente une opportunité unique de profiter de l’expertise de ses membres pour influencer les politiques nationales combinée à la voix unifiée des femmes parlementaires arabes dans la région et au large soutien international dont elles bénéficient.
«Le discours unifié des femmes parlementaires arabes appelant à l’espoir et au changement dans la région jouera un rôle important dans le développement, la stabilité et la consolidation de la démocratie dans cette région», affirme Rupert Joy, chef de la délégation de l’Union européenne au Maroc.  
Pour des pays en voie de transition, une représentation paritaire des femmes dans les processus de paix joue un rôle important. L’analyse des accords de paix récemment conclus montre que la participation des femmes dans les pourparlers de paix a augmenté d’environ 24 % la probabilité de mettre fin à la violence en moins d’un an.
Des études universitaires menées en Russie et en Ouganda ont également démontré que les femmes étaient plus susceptibles de mettre de côté leurs différences idéologiques sur des questions qui sont importantes pour la société, la paix et la stabilité. En Tunisie, le Quatuor du dialogue national qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2015 comprenait une femme parmi ses membres. En Libye, en Syrie et au Yémen, alors que les factions rivales avaient échoué à lancer les pourparlers, les femmes représentant ces différentes factions ont réussi à engager des négociations et à établir des programmes de paix unifiés avec le soutien d’ONU Femmes.
« L’expérience d’ONU Femmes dans le soutien des femmes en politique et dans la consolidation de la paix dans la région a prouvé que les femmes sont des agents de changement et de paix efficaces. Le droit des femmes à construire leurs nations est un droit inaliénable et leurs voix sont déterminantes pour un avenir meilleur pour nous tous », a déclaré Mohammad Naciri, directeur régional des Etats arabes auprès d’ONU Femmes.

 

 Encadré
Quid du programme « Un bond en avant pour les femmes » ?
Le programme régional pour l’autonomisation économique et politique des femmes dans la région du sud de la Méditerranée (« Un bond en avant pour les femmes ») est un mécanisme favorisant l’autonomisation des femmes dans cette région. Le programme (2012-2016) apporte son soutien aux efforts qu’entreprennent les femmes dans la région en vue d’exercer davantage d’influence sur l’avenir de leurs pays, tout en protégeant leurs acquis. Il intervient en priorité dans les pays en proie à des troubles, ou qui ont entamé un processus de transition ou de réforme, tels que l’Egypte, la Jordanie, la Libye, la Palestine et la Tunisie. Il met en relation les différentes parties prenantes de ces pays, afin de s’assurer que les femmes qui y vivent bénéficient d’actions de renforcement des capacités, de plaidoyer et d’initiation de partenariats ainsi que d’informations leur permettant de surmonter les obstacles qui freinent leur accès et leur participation à la vie économique et publique. Le programme est financé par une contribution de sept millions d’euros de l’IEVP (Instrument européen de voisinage et de partenariat) et de 1,2 million d’euros du budget central d’ONU Femmes.




 


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