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Sont-ils incapables de gérer ?


Libé
Samedi 1 Août 2015

Sont-ils  incapables  de gérer ?
Peut-on concevoir que dans un pays moderne, qui plus est à vocation touristique, la durée moyenne pour quitter un aéroport soit d’une heure et demie ? Non. L’aéroport de Nouaceur bat tous les records dès qu’il y a de l’affluence. Quand l’avion de votre fils atterrit à 18h et que vous ne le récupérez qu’à 20h et demie, vous râlez. Mais que dire de l’homme d’affaires étranger, qui a pris le même avion, et qui avait rendez-vous pour un diner à 21h, en pensant qu’il aurait le temps de rentrer à son hôtel, faire une petite toilette et rejoindre ses contacts ?
C’est récurrent depuis des années ; à chaque pic, Nouaceur devient un enfer. Pour le coup, l’ONDA et la police sont co-responsables, même si en fait, c’est la police des frontières qui fait perdre le plus de temps aux passagers.
J’ai un grand respect pour le corps de la sécurité nationale, mais là ils merdaient grave. Ce sont des fonctionnaires qui prennent des risques pour notre sécurité, d’où mon respect, mais ce qui se passe à l’aéroport est une vraie honte, qui coûte très cher, en termes d’image et donc d’affaires.
J’ai fait des études, grâce à mon père et à l’Etat marocain, je sais ce qu’est l’organisation. Nous avons des périodes tendues où le nombre d’avions et de passagers est démultiplié. Nous les connaissons, il n’y a même à les prévoir. Il ne faut pas sortir de Polytechnique pour imaginer que les retours de la Omra, conjugués aux vacances scolaires, aux retours des émigrés, cela fait de l’affluence.
C’est juste une question de processus. Il faut renforcer les équipes présentes, multiplier les bureaux et, sans abandonner le moindre réflexe sécuritaire, accélérer la cadence. Car il y a un problème de cadence. Le flic qui quitte son poste pour tailler une bavette avec un copain alors que cent personnes sont dans la file est provocateur. Mais il y a plus grave. Sur mon passeport, il est inscrit que je suis journaliste. A chaque fois que je quitte le territoire national ou que j’y reviens, le préposé me demande pour quel organe je travaille. On ne demande pas à un employé, un ingénieur où il exerce, mais le journaliste doit déclarer où il émarge. La dernière fois j’ai dit que travaillais à « la vie industrielle », titre auquel je n’ai jamais collaboré et qui n’existe plus depuis 20 ans. En attendant, cela a pris deux minutes.
Le problème de l’aéroport est une question d’organisation. On peut imaginer qu’il faille proposer plus de voies de sorties et plus d’agents pour les périodes tendues. L’ONDA a les moyens de préparer les cabines, il lui suffirait de réduire son budget réceptions et missions et la police a ses hommes. Alors où est le problème ? Soit ils n’ont aucun respect pour les gens, aucune considération pour les impacts de la situation en termes de tourisme, d’investissements, soit ils sont incapables de résoudre une équation à deux inconnues. Il suffit de prendre les statistiques des années écoulées et de réagir en fonction. S’ils ne le font pas, c’est qu’ils sont inaptes, un point c’est tout, dans leur méthode de travailler.


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