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Droit des générations futures




Samia Akariou : «C’est le théâtre qui façonne l’acteur et non la télévision»


Propos recueillis par MEHDI OUASSAT
Samedi 18 Août 2012

Samia Akariou  : «C’est le théâtre qui façonne l’acteur et non la télévision»
Cette native de Chefchaouen, à l’allure si  frêle, refuse de parler faux. Elle fait les choses sérieusement, tout en gardant son penchant pour l’ironie mordante.

Libé : Vous vous-êtes distinguée aussi bien à l’écran que sur scène. Qu’est ce qui vous attire le plus : la caméra ou le plancher?

Samia Akariou : Le théâtre est ma passion première. Je reste profondément attachée à cet art. Mais il faut reconnaître néanmoins que c’est la télévision qui m’a fait connaître auprès d’un large public.

Pensez-vous, comme d’autres acteurs, que le théâtre est la matrice génitrice de tous les comédiens, quelle que soit leur orientation future?

Evidemment, le théâtre devrait être un passage obligé pour tout acteur. Ceci n’empêche nullement certaines personnes d’atterrir directement à la télé sans avoir affronté auparavant les feux de la rampe. Mais c’est le théâtre qui façonne l’acteur et non la télévision. Il est vrai que certains comédiens mondialement connus sont directement venus au septième art, sans passer par le théâtre. Mais ceci ne devrait pas s’appliquer au commun des acteurs. Comme vous l’avez si bien dit, le théâtre reste la matrice génitrice de tout acteur.
Le style d’interprétation est cependant fort différent entre la scène et l’écran. Je suis persuadée que l’acteur est appelé à se dépenser davantage sur scène. C’est ce qui explique que certains acteurs frais émoulus des écoles de théâtre gardent une hyperactivité qui leur est d’un grand bénéfice à l’écran.
Je donnerai volontiers, l’exemple de deux acteurs qui ont participé à la série télévisée « Bnat Lalla Mennana », à savoir Hassna Tamtaoui et Adil Aboutourab. Ils sont tous deux diplômés de l’ISADAC. Ils ont été primés à plusieurs reprises au théâtre, en reconnaissance de leur talent. Et ce savoir-faire s’est reflété sur leur jeu d’interprétation à la télé.    

Vous avez également fait de l’animation télé. Que pouvez-vous nous dire à ce propos?

Cette expérience a fait couler beaucoup d’encre. En fait, les gens disent n’importe quoi à ce propos. En particulier, les journalistes qui considèrent qu’un acteur ne devrait absolument pas se mêler d’animation télé. A croire que l’acteur marocain est sollicité à longueur d’année pour participer à des films ou à des pièces théâtrales. En plus de cela, nos détracteurs semblent perdre de vue que nous avons été formés à l’animation culturelle, en plus des arts dramatiques, à l’époque où l’on faisait nos études à l’ISADAC.
Ma profonde conviction est que tout acteur doit avoir plusieurs cordes à son arc. Il doit toucher à la mise en scène, à la chanson, bref à tout ce qui se rapporte de près ou de loin  à son art de comédien.
Quant à ma propre expérience dans le domaine de l’animation télé,  j’en suis pleinement satisfaite. D’autant plus que mon savoir-faire de comédienne a été tout à fait bénéfique pour mon travail d’animatrice télé.

Il vous arrive quelquefois de chanter sur scène. Votre voix est d’ailleurs assez mélodieuse. N’avez-vous jamais songé à mener une carrière de chanteuse parallèlement à  celle de comédienne?

Il se trouve que je chante sur scène quand cela est nécessaire. Mais je ne prétends pas pour autant que j’ai une voix de chanteuse. Non, sûrement pas. Je chante peut-être juste, mais je ne me fais aucune illusion quant à mes performances dans ce domaine.

Beaucoup de téléspectateurs ont suivi avec intérêt la série télé «Bnat lalla Mennana» où vous campez un rôle principal. Cette série se distingue effectivement par son niveau d’élaboration artistique.

Votre point de vue me flatte énormément. D’ailleurs beaucoup de gens disent du bien de cette série. Mais ce qui me chagrine c’est qu’aucun journaliste, à ma connaissance, ne s’est donné la peine de relater cet état de fait dans la presse nationale. Et ceci à une exception près.
Je ne tiens pas à ce que l’on soit encensé par les journalistes. Je ne prétends pas non plus que cette série a atteint la perfection. Mais il se trouve que beaucoup de téléspectateurs l’ont appréciée et l’ont suivie avec intérêt. C’est à croire que les journalistes se refusent à tout jugement positif. Comme s’ils craignaient de se dénigrer eux-mêmes en faisant l’éloge des autres. Et ceci est d’autant plus vrai quand il s’agit de réprouver les artistes. Sinon qu’est-ce qui empêcherait ces mêmes journalistes d’avoir la plume aussi acérée en critiquant les sportifs? Et Dieu sait que nos sportifs sont loin de faire des étincelles à l’heure actuelle.


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