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Réunion ce soir des deux Chambres parlementaires pour la présentation du bilan d’étape du gouvernement

L’opposition ne se fait aucune illusion sur la prestation de Benkirane


Narjis Rerhaye
Mardi 8 Juillet 2014

Réunion ce soir des deux Chambres parlementaires pour la présentation du bilan d’étape du gouvernement
Quel bilan d’étape le chef du gouvernement présentera-t-il ce soir devant les deux Chambres parlementaires réunies? S’agira-t-il du rapport présenté à la presse en mars dernier sous l’appellation de "L’action du gouvernement durant 2012-2013: impacts préliminaires et perspectives d'avenir"? Benkirane aura-t-il pris le temps,  s’offrant quatre mois supplémentaires, pour présenter un bilan revu et corrigé par l’entrée au gouvernement du Rassemblement national des indépendants? Autrement dit, ce soir le chef du gouvernement présentera-t-il le bilan du gouvernement Benkirane I ou celui de Benkirane II qui a vu la détention par le parti de Mezouar de 7 portefeuilles ministériels de poids? Selon nos informations, le RNI a bien participé à l’élaboration de ce bilan d’étape qui est en principe annuel. «Cela fait 9 mois que cette formation politique est au gouvernement. Ses ministres ont chacun adressé aux services de la Primature un inventaire de leurs réalisations, actions et projets», confie un ministre appartenant au parti de la colombe. Et hier, lundi 7 juillet, la majorité devait enfin se réunir sous la présidence d’Abdelilah Benkirane pour débattre du bilan d’étape gouvernemental.
Flash-back. Le 18 mars dernier, le porte-parole de l'Exécutif (et ministre de la Communication) avait  présenté un bilan de l’action gouvernementale à l'occasion du forum de la MAP, un rendez-vous médiatique devenu incontournable. Elaboré sous forme de rapport, il a pompeusement été appelé par l’équipe au pouvoir «Action du gouvernement durant  2012-2013: impacts préliminaires et perspectives d'avenir". Mostafa El Khalfi avait rendu publiques les réalisations, les actions et les mesures d'une année du gouvernement Benkirane. Alors que l’Istiqlal avait claqué la porte de la coalition plongeant la majorité dans une crise longue de près de 6 mois, le gouvernement Benkirane, à travers son porte parole affichait sa  satisfaction ou plutôt son autosatisfaction. Le ministre islamiste de la Communication, converti en spin doctor de la communication, avait  énuméré, listé et dressé l'inventaire de toutes les «performances» de la coalition gouvernementale sur le mode de « tout va très bien dans le meilleur des mondes ». 
Le bilan d'étape (qui ne dit pas son nom) présenté en mars dernier devant la presse- une première ébauche de ce que devait présenter le chef du gouvernement devant députés et conseillers et ce conformément aux dispositions de la Constitution- a donc concerné le gouvernement Benkirane I, avant donc le remaniement qui a vu le RNI quitter les bancs de l’opposition pour rejoindre le pouvoir.
 
Les omissions du chef 
du gouvernement
«Nous n'avons pas participé à l'élaboration de ce rapport consacré à l'action du gouvernement. Il faut rester cohérent. Nous ne pouvons être comptables de ces réalisations opérées entre 2012 et 2013. Nous étions à l'opposition», avait alors précisé à «Libération» un cacique du Rassemblement national des indépendants comme pour mieux signifier que le parti de la colombe prend bien ses distances de l'expérience du gouvernement Benkirane I. 
Du haut de la posture de sauveur d’une majorité phagocytée par les islamistes du PJD, le RNI a par contre participé à l’élaboration du bilan d’étape que va présenter ce mardi 8 juillet le chef du gouvernement devant les Chambres haute et basse réunies en séance plénière.
Un bilan d’étape que le chef de l’Exécutif est tenu de faire devant le Parlement, conformément à la Constitution adoptée en juillet 2011. «Le chef du gouvernement présente devant le Parlement un bilan d'étape de l'action gouvernementale, à son initiative ou à la demande du tiers des membres de la Chambre des représentants ou de la majorité des membres de la Chambre des conseillers. Une séance annuelle est réservée par le Parlement à la discussion et à l'évaluation des politiques publiques», stipule en effet la Loi suprême dans son article 101. 
Après plus de deux années aux commandes du pouvoir, le chef du gouvernement se conforme enfin à la Constitution. Et  le bilan dont se targuent ceux et celles de la coalition gouvernementale est élaboré selon la logique du verre à moitié plein et surtout de l'omission. Florilège d'exemples d'omission : «Le gouvernement a élaboré une stratégie globale et intégrée portant sur les questions relatives à la femme et à la famille » omettant de signaler que le projet de loi contre la violence faite aux femmes de Bassima Haqqaoui est mort-né .
Un bilan d’étape qui revient sur l'action de l'Exécutif et l’importance qu’il a accordée  à la culture, ne soufflant mot sur le transfert de tous les musées du Maroc à la Fondation des musées de Mehdi Qotbi. 
Un discours sur les valeurs en guise de bilan
L'Exécutif dit avoir consolidé la lutte contre la corruption à travers la justice, la mise en place d'un système électronique efficace de réception des plaintes et la publication du rapport national d'autoévaluation. Omission encore : le système des Nations unies vient récemment de placer le Maroc sur le banc des mauvais élèves de la lutte contre la corruption.
Omission mais récupération aussi. Le RAMED, c'est désormais le gouvernement Benkirane. Merci Abbas El Fassi et Yasmina Baddou ! Plus fort encore, le gouvernement s'approprie la nouvelle politique migratoire, oublieux de la recommandation du CNDH et du coup d'accélérateur donné par le Souverain. 
Une croissance au plus bas, des indicateurs au rouge et une absence de visibilité économique viennent s’ajouter à  la cherté de la vie, aux augmentations des prix de produits de consommation et à des tarifs d’électricité qui s’envolent. « Nous vivons une panne de réformes. Les échecs se multiplient. Statut des femmes, mainmise sur les télévisions; les dérapages sont légion. Et pour pallier toutes ses non-réformes,   Benkirane a développé un discours électoralisto-religieux résolument construit sur les valeurs conservatrices. Et cela ne fait que commencer, renforçant l’ambiance malsaine d’une campagne électorale avant l’heure», conclut ce conseiller de l’Istiqlal. 



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