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Reprise des violences à Alep

La Maison Blanche condamne le recours par l’armée syrienne aux armes chimiques


Libé
Lundi 24 Octobre 2016

Les affrontements ont repris dans la métropole septentrionale d'Alep entre les forces du régime syrien et les rebelles, peu après l'expiration d'une trêve "humanitaire" de trois jours décrétée par la Russie et qui n'aura permis l'évacuation de quasiment aucun blessé des quartiers assiégés.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un déluge de roquettes et d'obus s'est abattu sur un quartier d'Alep-ouest, tenu par le gouvernement, tandis que des tirs d'artillerie et des frappes aériennes ont visé l'est de la ville, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Un correspondant de l'AFP dans les quartiers est a confirmé dans la nuit avoir entendu des tirs d'artillerie secouant toute la zone.
Ces violences ont fait au moins trois blessés dans les zones rebelles, selon un premier bilan de l'OSDH qui samedi déjà mettait en garde contre une reprise des violences.
"Le régime et les rebelles ont chacun renforcé leurs effectifs militaires, ce qui nous fait craindre, en cas d'un échec du cessez-le-feu, une vaste opération militaire", avait mis en garde le directeur de l'Observatoire Rami Abdel Rahmane.
Ancienne capitale économique devenue un enjeu majeur de la guerre en Syrie, Alep est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des zones est contrôlées par ses opposants. Depuis début juillet, l'armée syrienne encercle les quartiers rebelles, privés d'aide humanitaire et menacés de pénurie alimentaire selon l'ONU.
Le régime de Bachar al-Assad et son allié russe ont lancé le 22 septembre une offensive pour reprendre ces secteurs, s'attirant des accusations de "crimes de guerre" face à l'intensité des frappes qui ont fait environ 500 morts et 2.000 blessés selon l'ONU.
La trêve "humanitaire" qui a pris fin samedi soir devait permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitaient de quitter les quartiers est où vivent quelque 250.000 personnes.
Mais malgré la situation catastrophique, les huit corridors mis en place par l'armée russe durant la trêve sont restés déserts. Au final, seul huit combattants blessés et sept civils auront quitté le secteur rebelle.
Les autorités russes et les médias étatiques syriens n'ont d'ailleurs pas manqué d'accuser les rebelles d'avoir empêché toute sortie, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov assurant que les combattants avaient recours "aux menaces, au chantage et à la force" pour bloquer les couloirs.
L'ONU comptait profiter de la trêve pour évacuer les premiers blessés vendredi. Mais faute de conditions de sécurité suffisantes, l'organisation internationale a finalement annulé ses opérations, alors qu'au total, quelque 200 personnes blessées et malades doivent quitter de toute urgence les quartiers rebelles d'Alep.
A Moscou, le porte-parole du président Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, justifiait samedi l'intervention militaire russe en Syrie, soulignant dans un entretien avec la chaîne publique Rossia-1 la nécessité de "libérer" ce pays des jihadistes, tout en maintenant Bachar al-Assad au pouvoir.
Et à New York, le Conseil de sécurité des Nations unies avait reçu vendredi un rapport confidentiel concluant que l'armée syrienne avait mené une nouvelle attaque à l'arme chimique, sans doute au chlore, à Qmenas, dans la province d'Idleb (nord-ouest), contrôlée par les rebelles, le 16 mars 2015.
Au total, sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts onusiens, trois ont été attribuées au régime syrien et une au groupe jihadiste Etat islamique (EI), au gaz moutarde, à Marea, près d'Alep, en août 2015.
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a réclamé samedi l'adoption au Conseil de sécurité d'une résolution condamnant l'usage d'armes chimiques en Syrie et prévoyant des "sanctions" contre les auteurs de ces actes "inhumains".
La Maison Blanche, tout en condamnant "dans les termes les plus forts" le recours aux armes chimiques, a dénoncé le "mépris" du régime syrien pour les règles internationales sur leur interdiction.


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