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Droit des générations futures




Repartir à zéro


Par Claire Syril *
Vendredi 8 Juillet 2011

Qui n’a pas déjà formulé ce désir : repartir à zéro! Comme pour effacer le passé, les erreurs, les chagrins, les déceptions. Histoire de se refaire. De refaire une autre vie, meilleure que la précédente, sur d’autres bases avec de nouveaux espoirs.
Toutefois, le vécu ne s’annule pas. Il faut savoir s’en servir car il nous permet de réfléchir, de comprendre ce qui n’a pas fonctionné, de voir clairement tout ce qu’il ne faut pas refaire.
Il y a ceux qui doivent tout recommencer malgré eux parce qu’ils sont victimes de situations qu’ils ne contrôlent absolument pas. J’ai connu des gens qui ont dû quitter l’Égypte dans les années 60. Ils étaient plutôt à l’aise, vivant dans une prospérité qui les mettait à l’abri de tout.
Pourtant, pour des raisons religieuses, politiques, ils ont dû abandonner leurs biens, leur maison, leurs souvenirs, leur parenté. C’était pour leur protection car il en allait de leur vie. Ils sont partis avec quelques bagages et leurs enfants. Dans un premier temps pour l’Italie et ensuite vers le Québec.
Et c’est le cœur déchiré mais décidés à survivre qu’ils ont réussi à refaire leur vie, heureux de s’en être sortis. Ils n’ont pas oublié leur pays, leur histoire. Lorsqu’ils la racontent à leurs petits-enfants, à leurs amis, ils ne peuvent s’empêcher d’essuyer les larmes qui coulent encore.
En dépit de tout, ils sont conscients qu’ils ont eu la chance de repartir à zéro et sont tellement reconnaissants à cette nouvelle terre qui les a adoptés et permis de se reconstruire.
Quand on a aimé quelqu’un. Quand plus rien ne va et qu’il ne reste plus que la rupture comme solution, alors c’est une autre vie qui s’installe. Il faut repartir à zéro ou presque. Et ça ne se fait pas sans douleur. Avec rancœur plus souvent qu’autrement. Déménager. Perdre son confort, ses habitudes. Se réinstaller. Apprivoiser sa solitude.
On perd aussi quelques repères. Des amis communs. Toute rupture, décidée ou subie, cause des tourments, de la peine. Mais voilà, on reprend le dessus et on rebâtit une fois de plus. C’est tout simplement cette capacité de continuer sa vie qui vient à bout de tout.
Il y a ceux qui ont tout misé sur un projet d’affaires. Aveuglés par l’espoir, la certitude de réussir, ils n’ont pas vu venir les difficultés. Quelquefois rattrapés par la mauvaise économie en cours, d’autres par des mauvaises décisions. Et puis c’est le gouffre. C’est la faillite.
Tout y passe. En premier lieu, l’incrédulité. Ensuite, la non-acceptation de la situation. Et pour finir, une certaine abnégation. Tout cela accompagné par des moments de chagrin, de dépression, de désespoir. Cependant, face à l’adversité, les hommes et les femmes se découvrent un courage, une force qu’ils ne se connaissaient pas. Je crois qu’on l’appelle l’instinct de survie!
Quoi qu’il advienne, il ne faut jamais se décourager. Relever ses manches, affronter un nouvel avenir et, surtout, y croire.

 * Chroniqueuse au Journal de Québec


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