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Le secrétaire général du Mouvement populaire est resté près de 18 mois à la tête d’un nouveau ministère spécialement créé pour lui, celui de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. A-t-il eu vraiment le temps d’y laisser sa marque ? Pas sûr, et il est le premier à l’admettre. Abdelilah Benkirane ne lui en a laissé ni le temps ni le loisir en le proposant au ministère de la Jeunesse et des Sports. «Pas sûr non plus que Mohand Laenser laisse son empreinte dans cette expérience conduite par Abdelilah Benkirane. Il a été visé par chaque remaniement. Ministre de l’Intérieur, il a connu ses jours de gloire lors du gouvernement Benkirane I. Puis il sera nommé ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire, partageant ce qui a été un département avec Nabil Benabdallah dans une sorte de mauvais remake d’un fauteuil pour deux leaders. Avec Benkirane III, Laenser est là où personne ne l’attendait sachant que le ministère de la Jeunesse et des Sports demande un certain profil, des compétences spécifiques. Ce n’est pas seulement un poste politique », commente cet observateur.
Le cas « Laenser » -un septuagénaire à la Jeunesse et Sports, disent déjà les langues fielleuses alors que sur les réseaux sociaux on s’en amuse déjà en regrettant le vénérable Aherdane à ce poste- illustre à lui seul le troisième remaniement que connaît le gouvernement conduit par le patron des islamistes.
Il faut bien le rappeler. Ce remaniement ministériel est né de deux crises. La première, survenue en janvier 2015, est intervenue avec ce qui est désormais connu sous l’affaire de la pelouse inondée du complexe Moulay Abdallah. Mohamed Ouzzine, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, sera contraint à la démission, portant la responsabilité du scandale de la raclette qui a fait le tour du monde en images. C’est le chef du MP qui va assurer son intérim pendant quatre longs mois. Irremplaçable Ouzzine ? La deuxième crise a éclaté un peu plus tard avec le projet de mariage des deux ministres islamistes, Lhabib Choubani et Soumaya Benkhaldoune. L’idylle gouvernementale a un goût amer et un parfum de conservatisme rigoriste en réhabilitant la polygamie au sein de l’institution gouvernementale. Une posture qui n’a pas vraiment gêné le chef du gouvernement et qui a scandalisé les internautes. Les deux ministres seront contraints à la démission. La décision en a-t-elle été prise par un Benkirane qui s’était accommodé d’une telle situation ? Beaucoup en doutent. Dans la foulée, il demandera la démission d’Abdelaâdim Guerrouj, le ministre délégué Haraki à la Formation professionnelle plus connu sous le nom de l’homme aux chocolats. Guerrouj a refusé de démissionner –c’est Mohand Laenser himself qui l’apprendra à l’opinion publique mardi soir en direct d’une émission sur Al Oula. Il sera donc limogé sans que personne ne sache pour quelle raison. « La transparence défendue par les islamistes de l’Exécutif n’est qu’un slogan. Quant au droit de savoir, il est loin d’avoir été institué par Benkirane et ses ministres », soupire ce député de l’opposition. « Entre Laenser qui est nommé à un poste qu’il n’a pas demandé et un Guerrouj limogé sans raison, c’est le Mouvement populaire qui prend des coups », croit savoir notre interlocuteur.
Aux deux ministres islamistes démissionnés succèderont deux figures du PJD. C’est le député et directeur du siège du parti –il est considéré comme l’œil de Benkirane dans les structures de cette formation politique- Abdelaziz Omari qui désormais préside aux destinées du ministère en charge des Relations avec le Parlement et la société civile.
Deux nouveaux harakis font leur entrée au gouvernement Benkirane III. Pour le parlementaire Driss Marroun, cette fois-ci est la bonne puisque son nom avait été écarté en 2012. Il remplace Laenser au ministère de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire. Quant au doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Souissi-Rabat Khalid Berjaoui, celui-là même dont l’appartenance à la famille du Mouvement populaire est considérée comme de « récente date », il hérite du fauteuil occupé par A. El Guerrouj à la Formation professionnelle.
Ce nouveau ministre délégué est l’auteur de plusieurs ouvrages portant sur «Le contrat de mariage au Maroc, entre la Moudawana et les conventions internationales de droit de l'Homme", "La problématique de la Moudawana au Maroc: entre les féministes et les islamistes" ou encore "La dissolution du mariage au Maroc, entre la Moudawana et le débat sur le changement". Après l’affaire Choubani-Benkhaldoune, une telle information peut prêter au sourire…