Quinzième Festival international du film de Marrakech


Par Mehdi Ouassat
Vendredi 4 Décembre 2015

A partir de ce soir et jusqu’au 12 décembre
courant, la ville ocre sera à l’heure des dernières productions cinématographiques mondiales, dans le cadre de la 15ème édition du Festival international du film de Marrakech. Ainsi, quinze longs métrages
de divers horizons seront en lice pour le Grand prix du Festival : l'Etoile d'or. Des hommages, des master classes, des rencontres-débats, des coups de cœur et des projections hors compétition seront également au programme de cette édition qui se veut variée et ouverte à la jeune production.
Soufflant cette année sa 15ème bougie, le FIFM
s'impose désormais en tant que l'un des rendez-vous phare du 7ème art dans le monde arabe et le continent africain, comme le souligne la directrice du FIFM, Mélita Toscan Du Plantier, citée par le journal londonien «Financial Times».
En l'espace de 15 ans, le FIFM a réussi à s'imposer sur la scène internationale et confirmer sa vocation
de carrefour culturel et cinématographique entre
l'Occident et l'Orient. De nombreux poids lourds
du septième art ont déjà pris part au FIFM au fil des éditions.  Parmi les célébrités hollywoodiennes figurent  notamment les acteurs John Malkovich, Leonardo
DiCaprio, Adel Imam, Shahrukh Khan et plusieurs
autres sommités du cinéma ainsi que les légendaires
réalisateurs Martin Scorsese et Francis Ford Coppola.
Comme à l’accoutumée, le Festival international du film de Marrakech contribuera, lors de sa 15ème édition, à la promotion de l'image du Maroc grâce à une
couverture médiatique internationale de l'événement qui attire le gotha planétaire du 7ème art et devrait insuffler une nouvelle dynamique à l'industrie cinématographique marocaine. Un avis partagé par le directeur du Centre
cinématographique marocain (CCM) Sarim Fassi-Fihri qui se montre confiant pour l'avenir de l'industrie
cinématographique nationale.
 
 

Francis Ford Coppola président du jury

Cette année encore, c’est un jury  éminent et diversifié qui présidera aux destinées de l’Etoile d’or du FIFM. Autour d’un président, cinéaste prestigieux, Francis Ford Coppola, le jury sera composé de personnalités reconnues dans le monde entier. Francis Ford Coppola succède ainsi à Isabelle Huppert (2014) et Martin Scorsese (2013). A ses côtés, on retrouve le Japonais Naomi Kawase, l’Indienne Richa Chadda, l’Ukrainien Olga Kurylenko, le Danois  Thomas Vinterberg, le Hollandais Anton Corbijn, le Français Jean-Pierre Jeunet, l’Italien Sergio Castellito et le comédien franco-tunisien Sami Bouajila. Le Maroc sera, quant à lui, dignement représenté par la comédienne Amal Ayouch. «Cette diversité est portée par des choix de profils artistiques de haut niveau et conforte le positionnement du Festival : ouvert sur le monde, professionnel, cinéphile tout en étant attaché à son environnement social et culturel», expliquent les organisateurs du Festival. 
Ford Coppola fait partie de cette génération de cinéastes, friands de culture pop et fiers de leur indépendance, qui ont révolutionné le cinéma américain à la fin des années 60. Marrakech garde encore vivace son souvenir quand ce géant du septième art fut honoré par le Festival en 2002, et son intervention magistrale lors d'une master class en 2010. Une amitié s'est ainsi nouée entre ce cinéaste de talent et le Maroc. «Le Royaume du Maroc fait partie de mes endroits préférés au monde, et c'est donc avec une joie toute particulière que j'assisterai au Festival international du film de Marrakech. Ma grand-mère paternelle est née en Afrique du Nord (en Tunisie, plus exactement), et je me souviens très bien des histoires qu'elle me racontait. Ces affinités personnelles et familiales, ajoutées au fait que le Maroc fut le premier pays à reconnaître les colonies américaines en tant que nation indépendante, me font sentir d’être le bienvenu», a souligné ce géant du cinéma américain. 
Né à Detroit en 1939, Coppola a grandi à New York, dans le Queens. Frappé par la poliomyélite durant son enfance, il passe beaucoup de temps alité et se découvre une passion pour le cinéma en jouant avec un projecteur miniature. Etudiant enthousiaste et prolifique en théâtre et cinéma dans les Universités Hofstra et Ucla, il se fait remarquer en décrochant l'Oscar du meilleur scénario pour «Patton», avant de réaliser la trilogie du «Parrain», «Apocalypse Now» et «Conversation secrète». Ces films figurent toujours au palmarès des plus grands chefs-d’œuvre du cinéma. Franc-tireur de la production cinématographique, il a fondé la société American Zoetrope et a ainsi contribué à lancer et enrichir la carrière de réalisateurs comme George Lucas, Carroll Ballard, John Milius, sa fille Sofia Coppola, mais aussi d'autres acteurs et actrices comme Al Pacino, Robert DeNiro, James Caan, Harrison Ford, Richard Dreyfus, Diane Keaton, Robert Duvall, Laurence Fishburne, Matt Dillon et Diane Lane, pour ne citer qu’eux. Les films produits par Zoetrope ont récolté pas moins de seize statuettes et soixante-dix nominations aux Oscars. 
Les cinéastes de demain seront, en outre, des invités de choix au Festival de Marrakech. Dans ce sens, la section «Cinécoles» jouit cette année encore du plus grand soin et son jury sera encore une fois à la hauteur de cette attention.  Sa composition, hautement professionnelle et prestigieuse, illustre cette démarche. Le jury 2015 ne déroge donc  pas à la règle. Dans sa richesse, sa jeunesse, sa diversité, les parcours respectifs des membres du jury offrent un faisceau de signes à lire comme une lettre de l’avenir.
 
 
Top 5 des grands
moments de la XVème
 
L’hommage à Bill Murray
(vendredi 4 décembre à 18h, au Palais des Congrès)
 
Bill Murray, de son vrai nom William James Murray, a suivi des études de médecine avant de se consacrer à sa vraie passion, à savoir le cinéma. Il connaît une première notoriété grâce à sa participation à l'émission télévisée Saturday Night Live, mais il sera réellement propulsé au-devant de la scène en interprétant le rôle de Docteur Peter Venkman dans SOS Fantômes (1984).
 
Projection de  SOS Fantômes en présence de Bill Murray
(vendredi 4 décembre à 20h30, sur la Place Jemaa El Fna)
 
Connu également sous le titre Ghostbusters, SOS Fantômes d'Ivan Reitman est un blockbuster américain ayant connu un grand succès commercial en raflant environ 291.632.000 dollars au box-office. Ce film de science-fiction raconte l’histoire de chercheurs à l'université, reconvertis en exterminateurs futuristes, qui, à travers l'espace et le temps, pourchassent des fantômes.
 
Projection de  L’insoumise, seul film représentent le Maroc
(dimanche 6 décembre à 14h30, au Palais des Congrès)
 
L’insoumise est le seul film représentant le Maroc parmi les films en compétition pour décrocher l’Etoile d’Or. Fruit d’une coproduction belgo-marocaine, cette fiction réalisée par Jawad Rhalib traite des questions liées au réalisme social, à travers l’histoire de Laïla, une jeune informaticienne marocaine sans emploi, quittant son pays pour un travail saisonnier en Belgique.
 
Projection  du Parrain 2
(Jeudi 10 décembre à 18h, sur la Place Jemaa El Fna)
 
On ne pouvait imaginer une édition présidée par Francis Ford Coppola sans la projection de l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre : Le Parrain. Adaptation cinématographique du roman éponyme de Mario Puzo, la saga domine la liste des plus grands classiques de tous les temps, un succès couronné par un grand nombre d’Oscars : meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleur acteur dans un second rôle pour Robert De Niro, meilleure musique de film, et meilleure direction artistique.
 
Projection de  Carol
(samedi 12 décembre à 18h, au Palais des Congrès)
 
Projeté hors compétition en clôture, le film Carol de Todd Haynes est un drame rassemblant à l’affiche Cate Blanchett, Rooney Mara et Kyle Chandler. L’histoire se déroule dans les années 50, à New York, où une rencontre entre deux femmes de deux mondes différents prendra une tournure improbable à la veille de Noël.
 
 

Un hommage au cinéma canadien

Le Festival international du film de Marrakech rendra, cette année, hommage au cinéma canadien. Le réalisateur, scénariste et producteur Atom Egoyan présidera  cet hommage, le dimanche 6 décembre courant, et recevra le trophée du  Festival à cette occasion.
 Le cinéma canadien est une expérience de cinéma originale qui interpelle les jeunes cinématographies nationales aspirant à une existence authentique. En lui rendant hommage, le Festival de Marrakech propose un voyage dans un continent cinématographique, un plaisir esthétique et intellectuel au grand bonheur des cinéphiles marocains et internationaux. A l'occasion de cet hommage, le Festival international du film de Marrakech recevra une délégation composée d'acteurs et de réalisateurs canadiens, "exemples de la vivacité d'un cinéma en perpétuelle évolution", souligne les organisateurs.
Le cinéma canadien a vu le jour en 1897, au lendemain de la projection parisienne des frères Lumière. Bien que voisin d'Hollywood et profondément ancré dans la culture nord-américaine, relève-t-on, il a su imposer son  identité propre grâce à l'intégration de la pluralité linguistique et ethnique de la nation canadienne et à un développement cinématographique porté notamment par le documentaire. Il a acquis ses lettres de noblesse grâce à des réalisateurs qui ont su s'attirer les faveurs d'une audience internationale, dont James Cameron, réalisateur de Titanic et Avatar, deux plus grands succès de l'histoire du cinéma, et qui devient le symbole même de cette capacité des réalisateurs canadiens à s'imposer auprès du public mondial. 
 
 
 
 

La sélection officielle

La compétition officielle de l’édition actuelle du FIFM compte quinze longs métrages. Une première constatation, elle maintient le cap, choisi depuis quelques années, en jouant la carte de la diversité et de la recherche de jeunes de talents. S’il y a en effet un fil rouge qui relie les films de la compétition, c’est l’ouverture sur les jeunes cinéastes qui ont fait l’événement cette année, ou attiré l’attention des critiques et des cinéphiles. Plus des deux tiers des films en lice pour l’Etoile d’or sont soit une première ou une seconde œuvre. Autre caractéristique, la diversité et d’abord géographique : Marrakech continue à voir la planète cinéma en plan large avec des films qui nous viennent de différents continents. Cela va du Japon au Brésil en passant par la Corée du Sud, l’Inde, le Kazakhstan, l’Iran, la Turquie, le Liban, L’Islande, le Danemark, la Belgique, le Canada, l’USA, le Mexique, et le Maroc bien sûr avec une coproduction belgo-marocaine, «L’Insoumise» de Jawad Rhalib qui, après une expérience intéressante dans le documentaire, aborde ici la fiction. La section hors compétition reste fidèle à sa programmation ouverte sur de nouveaux films, grand public avec des stars et des thématiques fortes. C’est le cas avec le film d’ouverture «Rock the kasbah» de Barry Levinson avec Bill Murray à qui le Festival rend un hommage et le film de clôture «Carol» de Todd Haynes avec notamment Cate Blanchett dans une histoire d’amour, insolite et subtile. Le Festival présente aussi en hors compétition en avant-première le nouveau film marocain « La Marche Verte » de Youssef Britel. La section coup de cœur, portée par une démarche d’exploration et de découverte, accueille cette année des films exprimant le foisonnement des modes d’expression et des thèmes avec des films où nous retrouvons de nombreuses co-productions comme « La Isla » d’Ahmed Boulane co-produit avec l’Espagne et abordant un sujet qui avait défrayé la chronique politique entre les deux pays voisins. La section Cinécoles avec sa compétition de courts métrages réalisés par les lauréats des écoles de cinéma propose une sélection de sept films provenant des différentes villes du Maroc notamment Marrakech, Rabat, Casablanca, et Ouarzazate, la ville des productions internationales représentée cette année par deux instituions de formation.


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