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Prisme tactique : Le 4-2-3-1, meilleur atout de l’équipe nationale


Chady Chaabi
Jeudi 14 Juin 2018

Au moment d’affronter l’Iran, le Onze concocté par Hervé Renard devrait être proche de celui aligné contre l’Estonie en première mi-temps. Une quasi-certitude renforcée par la grille d’observation des forces et faiblesses de l’adversaire.

L’Iran, c’est tout pour
le contre :


Héritage des années où il secondait Ferguson, Carlos Queiroz, sait adapter les forces de son équipe à celle de l’adversaire tout en gardant un style. Une notion d’adaptabilité et de flexibilité que celui dont on dit qu’il a révolutionné le football portugais et biberonné Figo ou Cristiano Ronaldo, a réussi à transposer, quelque temps après avoir eu les clés du camion iranien, qu’il réussira à qualifier pour un 5ème Mondial, en restant invaincu lors de la phase de qualification. Dans le jeu, celui qui participe à son cinquième Mondial également, déploie son onze dans un 4-2-3-1. Une stratégie vouée à laisser le ballon à l’adversaire pour mieux le contrer. D’ailleurs, adepte de la défense en zone, il  s’appuie sur un bloc médian, avec un pressing efficace déclenché à partir du deuxième tiers du terrain, d’où une ligne de récupération se situant principalement au niveau du rond central.
Offensivement, à la récupération, l’Iran est une équipe de transition. Elle s’appuie souvent sur des attaques hyper rapides, portées par de la verticalité et de la spontanéité, avec une dominante de jeu court dans l’axe, là où se situe notamment leurs deux meilleurs éléments : Ashkan Dejagah, un meneur de jeu contemporain, pourvu d’une qualité de passe, d’accélération et de drible, bien au-dessus de la moyenne, en soutien à Sardar Azmoun. Surnommé le nouveau Messi, et comparé à Zlatan Ibrahimovic dans son pays, l’attaquant (23 ans) des Russes de Rubin Kazan, outre un excellent jeu de déviation,  a opéré une fulgurante progression notamment dans la finition. Ces deux-là, très influants dans le jeu représentent également un danger sur coups de pied arrêtés, où le premier, à la baguette, essaie souvent de trouver le second au premier poteau. Une véritable source de préoccupation pour le Onze national, à l’instar des seconds ballons issus de corners ou de touches longues dans la surface de réparation.
A la lumière de ses éléments, comment l’équipe nationale peut-elle mettre en difficulté l’Iran ?

Le salut marocain passera
par l’effet miroir:


Tout d’abord, il faut savoir que la hauteur médiane de la défense iranienne présente un gros bémol. Une brèche par laquelle l’équipe nationale pourra s’engouffrer. A savoir des difficultés éprouvées quand il s’agit de courir vers leur but. En d’autres termes, une mauvaise gestion de l’espace et de la profondeur, et plus précisément, la zone entre le latéral et son défenseur axial le plus proche. Aussi, il est à noter que le milieu de terrain iranien ne brille pas par sa compacité, et encore moins par son impact physique, d’autant plus que leur bloc défensif est facilement transpercé, à cause des lignes trop étirées.
De fait, offensivement, il s’agira pour Hervé Renard et ses hommes de s’attacher à jouer sur les côtés par des transitions rapides et de la vivacité. Le 4-3-3 utilisé en seconde mi-temps contre l’Estonie n’est pas réellement adéquat dans ce dessein, car il privilégie la possession du ballon et un jeu qui passe quasi-exclusivement par l’entonnoir de l’axe. Alors, dans ce cas, l’option la plus crédible serait d’user de l’effet miroir, en se calquant sur le 4-2-3-1 iranien. Ce choix pourrait être salvateur car, d’abord, il tient compte des repères, des automatismes et des promesses nés de son utilisation lors de l’ensemble de la campagne de qualification des Nationaux, mais aussi de sa qualité première qui est d’aller vite dans le sens de la verticalité. Mais pour pouvoir l’exploiter à son maximum, quelques changements sont à opérer. Premièrement, dans l’attitude à la perte du cuir. Il sera plus facile d’enquiquiner la défense iranienne si on tente de les aspirer, au lieu d’aller les presser très haut et avoir la possession à outrance. Et dans un second temps, l’identité de l’avant-centre sera primordiale. En vérité, un profil à la Boutaib ou Bouhadouz ne donnerait pas entière satisfaction dans cette configuration, contrairement à Ayoub El Kaabi pour sa vitesse, sa générosité dans les appels et son sens aiguisé des déplacements. Mais attention, défensivement, il va falloir bien bloquer les couloirs. D’ailleurs même dans cette phase, le 4-2-3-1 est privilégié car il permet d’avoir une sécurité en plus si contre il y a, vu que le bémol du 4-3-3 réside dans le replacement des milieux relayeurs, sans lesquels, l’unique sentinelle, en l’occurrence El Ahmadi, pourrait rapidement s’épuiser à boucher les trous.     
En tout et pour tout, si la part de certitude dans le football est tout le temps remise en cause par les péripéties du terrain, il y a fort à parier que l’Iran sera un adversaire à ne pas prendre à la légère, sans pour autant le craindre, car Hervé Renard et ses poulains ont en manche tous les atouts pour le mettre à mal.


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