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Prisme tactique : Des changements sans effet


Chady Chaabi
Mardi 19 Septembre 2017

Contre Mamelodi Sundowns, dimanche, Ammouta, l’entraîneur du Wydad, a changé d’homme et de système. Cela n’a pas payé. Il a juste confirmé les limites de son effectif.

Puisque le Wydad n’a plus connu la victoire depuis plusieurs semaines, l’heure était à l’inquiétude, dimanche, après la courte défaite sur le terrain des tenants du titre, Mamelodi Sundowns . L’air devient de plus en plus irrespirable, les nuages n’ont toujours pas filé, et le diagnostic reste réservé, après un match poussif, rendu compliqué par l’atmosphère brûlante du Lucas Moripe Stadium, et par la maladresse de ses joueurs. Face à la crise de résultats enclenchée par la défaite inaugurale en championnat (1-3 face au FUS), le technicien marocain a revu sa copie, laissé Aarab sur le banc, mis de côté le 3-4-3 au profit d’une organisation plus classique, en 4-3-3, dans l’optique de renforcer son milieu de terrain. Alors ?

Derrière : Un côté gauche
en grande difficulté

Gaddarine a été préféré à Ouattara, et ce n’était peut-être pas seulement en vertu du turnover décidé par Ammouta. Le Burkinabé a connu une première extrêmement difficile, à l’image de ses coéquipiers en défense. Bien qu’il soit défenseur axial de métier, entre son apport offensif très faible et ses replis défensifs approximatifs, il est même devenu une cible pour ses supporters, ulcérés par sa prestation. Ils ont pu effectuer la comparaison avec Gaddarine, le jeune gaucher, fraîchement auréolé d’une médaille d’or lors des Jeux de la Francophonie, cet été. En difficulté comme les autres en Afrique du Sud, il n’as pas été plus à son aise. Sa prestation fut caractérisée par autant de timidité offensive que de naïveté défensive. Il lui reste à retrouver le niveau qui était le sien en fin de saison dernière et à prouver qu’il peut enchaîner les matchs. Et Ouattara ? Même après son insipide prestation, pour le bien du WAC et dans l’esprit de la concurrence, le peuple rouge espère qu’il ne baissera pas les armes si facilement. S’il réussi à se fondre dans le collectif en trouvant ses repères, le WAC sera armé à gauche.

Au Milieu : Un milieu
défensif de trop

Lors de la défaite en championnat, Aït Ben Idir et Saidi, formaient la doublette du milieu de terrain axial, et ce fut un soir où le bloc des Rouges s’est délité comme rarement, percé par les contres fathis. Il n’est pas sûr que ce soit une coïncidence pour une équipe qui a l’habitude de jouer à 3 dans l’entre-jeu. Comme on a pu le voir à l’occasion des ultimes journées de ligues des champions, la saison dernière, quand El Karti est là, c’est toute l’équipe qui prend de l’allure. Il équilibre d’une part le milieu de terrain, et d’autre part, son pied gauche lui permet d’avoir des angles de passes inédits. Ce constat est tout aussi valable pour El Asbahi, doté d’une grande qualité de passe dans les 30 derniers mètres. Oui mais voilà, avant-hier, aucun d’eux n’était présent au coup d’envoi, le triangle du milieu de terrain était composé de joueurs aux profils outrageusement similaires. Nakache a eu la faveur de son coach, sans aucun doute, dans l’optique de solidifier l’axe et couper les trajectoires des passes adverses. Cependant, il n’en a rien été, le triangle du milieu de terrain a pris l’eau dans des proportions effrayantes, il n’a jamais réussi à mettre l’impact nécessaire dans ce genre de rencontre, et encore moins à mettre le pied sur le ballon ( deux fois moins de passes que son adversaire, avec un taux de 61 % de réussite et 30 % de possession de balle), face à une équipe en infériorité numérique au milieu de terrain, usant d’un système à deux récupérateur.

Devant : Le trio d’attaque
trop esseulé

Peu importe le système, ce qui compte c’est l’animation. Cette phrase mécanique si souvent répétée par les entraîneurs n’est pas qu’une façon de balayer le sujet. En 4-3-3 ou en 3-4-3 comme il y a 10 jours, les Rouges ont toujours autant de difficulté à trouver leurs attaquants.
Daho a touché très peu de ballons, malgré son activité et sa faculté à se placer sur toute la largeur du terrain. Même avec deux flèches sur les côtés, il n’a quasiment pas eu de situation de frappe. L’une des raisons se situe dans l’absence de projection vers l’avant des milieux de terrain, qui n’ont presque jamais accompagné les raids d’Ounajem et El Haddad, amplifiant ainsi leur isolement sur le front de l’attaque.
Pour retrouver leur efficacité d’antan, les Wydadis doivent de nouveau retrouver une cohésion offensive, un milieu de terrain plus complémentaire dans sa constitution, et combiner avec leur trio d’attaquants, performant tout le long de l’exercice précédent.


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