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Presse sous Pression







Le Syndicat national de la presse marocaine préoccupé par le nombre croissant d’agressions dont les journalistes professionnels ont fait l’objet


Mourad Tabet
Samedi 2 Mai 2015

Le SNPM fustige le gouvernement Benkirane

Presse sous Pression
Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a critiqué le gouvernement Benkirane qui n’a pas réalisé d’avancées dans la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011 concernant le secteur de la presse et de l’audiovisuel, à l’exception du chantier ouvert avant son investiture (réforme du Code de la presse et de l’édition, le statut des journalistes professionnels et Conseil national de la presse).
Selon le rapport annuel publié à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de presse, ce retard est dû à l’absence de «volonté politique» de l’Exécutif et à «l’absence d’une stratégie de réforme, car des parties aux commandes dans le domaine politique et les lobbies financiers, et quelques parties animées par des motifs idéologiques, exploitent la presse et les médias pour diffuser leurs discours et faire leur propagande au détriment du professionnalisme et de la déontologie».
Le rapport souligne que si le ministère de la Communication a poursuivi le dialogue sur la réforme du Code de la presse et de l’édition, la loi relative aux journalistes professionnels et le Conseil national de la presse, la réalité exige que ce dialogue soit plus profond en ce qui concerne nombre de questions essentielles.
Le SNPM a adressé des mémorandums au ministère de la Communication dans lesquels il expose des amendements concernant plusieurs questions importantes telles que le droit du journaliste de protéger ses sources d’information, la précision des termes qui peuvent être largement interprétés comme «l’unité territoriale», «la religion islamique», «l’institution monarchique», «l’ordre public».
Le SNPM a égalementexprimé sa crainte de recourir à d’autres lois que celles relatives à la presse dans les dossiers se rapportant à l’édition, comme le Code pénal et la loi sur la lutte contre le terrorisme… Le syndicat de la presse marocaine a rappelé dans ce sens des cas où la justice avait poursuivi des journalistes en vertu d’autres lois juste pour justifier la détention, alors qu’elle pouvait les poursuivre en vertu du Code de la presse.
Quant au Conseil national de la presse, le SNPM a mis en exergue le fait de considérer que ce Conseil doit être fondé sur la philosophie de l’auto-organisation de la profession, car l’encadrement éthique de la pression doit prédominer sur le juridique.
«Le SNPM avait accepté de dialoguer sur ce dossier vu son attachement à avancer dans le traitement des problématiques liées au respect de la déontologie de la profession, mais il a toujours refusé d’impliquer les journalistes professionnels quant à la responsabilité de violer cette déontologie, car la réalité a prouvé que les responsables des entreprises de presse et les institutions des médias, assument la responsabilité d’une grande partie de ces violations, car c’est eux qui contrôlent le produit journalistique et médiatique, et ils recourent dans la plupart des cas aux règlements de comptes par ces médias». Et le rapport d’ajouter que « le SNPM avait discuté l’avant-projet de cette loi tout en considérant que les journalistes doivent assumer une grande responsabilité dans ce Conseil et exigeant que les autres représentations des ONG soient en rapport avec ce domaine».
En ce qui concerne le dossier de l’audiovisuel, le rapport a fait état du cafouillage dans le traitement de ce dossier par le gouvernement. «D’une part, il y a des déclarations d’intention de réforme, et d’autre part, on observe qu’il y a une volonté de mainmise qui était le motif principal des cahiers des charges que le gouvernement avait réalisés au début de son mandat », a expliqué le rapport.
Le rapport a critiqué également le gouvernement qui a tardé à mettre en œuvre l’article 165 de la Constitution de 2011 relatif à la Haute autorité de la communication audiovisuelle.
Par ailleurs, le rapport du SNPM a critiqué les radios privées qui sacrifient la qualité sur l’autel du gain rapide. Pis encore, elles diffusent  des émissions louant le charlatanisme et la superstition. Le SNPM a tancé la HACA qui ne réagit pas pour faire face à toutes les problématiques concernant l’audiovisuel ou les radios privées. «La HACA est restée prisonnière de son travail purement technique sans se soucier de mettre en œuvre tout ce qui est stipulé par le Dahir de sa création ou les lois réglementant ce secteur».
Le rapport s’est dit préoccupé par le nombre croissant d’agressions dont sont victimes des journalistes professionnels au cours de leur exercice. En dépit des lettres adressées par le SNPM aux ministères de la Communication, de l’Intérieur, et de la Justice et des Libertés, ces plaintes contre les agresseurs restent sans suite.
 



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