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Présentation du Rapport national sur la population et le développement

Ahmed Lahlimi : Des efforts considérables doivent être déployés pour accompagner les changements démographiques


Alain Bouithy
Vendredi 1 Novembre 2019

Le Maroc a réalisé des avancées importantes en matière de politique migratoire, de santé, d’économie, d’éducation,  de réforme de la justice, de production et de diffusion de l’information statistique sur la population.
C’est ce que révèle le cinquième «Rapport national sur la population et le développement au Maroc» élaboré par le Haut-commissariat au plan (HCP) et présenté mercredi 30 octobre au siège de l’institution publique à Rabat.
L’ensemble de ces avancées se renforce davantage suite à une bonne gouvernance qui représente un des piliers du projet d’une société marocaine moderne, inclusive et durable, basée sur l’Etat de droit, la démocratie participative et la reddition des comptes, souligne cet important document.
A noter que l’élaboration dudit rapport s’inscrit dans le cadre des travaux réguliers d’évaluation du plan d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) tenue au Caire en 1994.
En effet, depuis la Conférence du Caire et l’adhésion du Maroc au programme d’action adopté lors de ce rendez-vous, « le HCP publie, tous les cinq ans, en concertation avec les départements ministériels concernés, un Rapport national sur la population et le développement », a souligné le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, lors de cette rencontre dédiée à la présentation dudit document.
« Le rapport de 2019 a été élaboré pour évaluer les progrès accomplis par le Royaume dans le domaine de la population et du développement au cours des cinq dernières années (2014 - 2018) », a-t-il expliqué précisant que ce travail a été réalisé avec le financement du Fonds des Nations unies pour la population au Maroc (UNFPA) et envoyé aux départements ministériels concernés pour son enrichissement.
«La rencontre d’aujourd’hui revêt une importance particulière dans la mesure où elle se tient moins de deux semaines avant le très important Sommet de Nairobi sur la CIPD qui sera organisé du 12 au 14 novembre prochain par le gouvernement du Kenya et en association avec un UNFPA», a pour sa part souligné le représentant du Fonds des Nations unies pour la population au Maroc, Luis Mora Fernandez.
«Si nous pouvons nous féliciter des progrès accomplis quant à l’accès de millions de femmes et de filles à leurs droits en matière de santé sexuelle reproductive, beaucoup reste à faire pour que ces avancées bénéficient à toutes les populations partout dans le monde», a-t-il fait savoir.
Et de rappeler que «le Rapport mondial sur l’état de la population mondiale 2019 que nous avons présenté à Rabat le mois dernier a aussi montré qu’il reste encore beaucoup à faire pour permettre à des centaines de millions de femmes de planifier leur grossesse et d’avoir des accouchements sans risque ».
Selon lui, « le Maroc a aussi fait des progrès incontestables en matière d’éducation des filles, d’autonomisation des femmes et de leur accès grandissant au choix reproductif. Mais, comme partout ailleurs, des défis restent encore à surmonter », a-t-il relevé assurant que la présentation du rapport éclairera certainement sur à la fois l’ampleur des progrès accomplis et la nature du défi qui reste à surmonter.
Malgré les différentes actions politiques qui ont eu des impacts directs ou indirects sur la population marocaine, force est de constater que des efforts considérables doivent encore être déployés pour accompagner les changements que connaît la démographie du pays et se préparer à ceux prévus dans un avenir proche.
D’après le document, depuis la période 2005-2010, l’évolution du rapport de dépendance affiche une stabilité autour de 60%. « Autrement dit, une personne active prend en charge moins d’une personne inactive. Ce décalage positif diminuera d’abord, pour amorcer une remontée à partir de 2035-2040, jusqu’à atteindre 70 personnes inactives à la charge de 100 personnes actives à l’horizon de 2050 ».
Ainsi, estiment les auteurs du rapport, l’économie nationale est appelée à davantage de transformation structurelle pour permettre d’absorber les effectifs croissants de la population en âge d’activité qui s’accroît de presque 400 mille personnes annuellement, alors que seulement 47% de cette population intègre le marché du travail ».
Ce qui renvoie ainsi au problème de l’inactivité, en particulier des jeunes qui devrait constituer une préoccupation pour la préservation de la cohésion et de la stabilité sociales.
Selon le rapport, la sous-utilisation de l’aubaine démographique se reflète principalement dans le chômage, et particulièrement des diplômés. Le taux de chômage de ces derniers a atteint 18% et a tendance à être de plus en plus de longue durée.
Ainsi que le relève le rapport, « 51,03% des individus ayant un diplôme des facultés ont une longue durée de chômage (plus de 12 mois), suivis par ceux qui ont un diplôme secondaire, soit 42,65%, alors que 86,7% des individus qui n’ont aucun diplôme ont une durée de chômage plus courte (moins de six mois) ».
Afin de profiter de cette aubaine qui s’offre au Maroc, Ahmed Lahlimi Alami estime que des efforts sont à déployer surtout à travers une diversification du tissu productif basée sur la valorisation des avantages comparatifs avec l’émergence de nouvelles spécialisations (délocalisation).
A ce propos, «l’arrivée de jeunes est une force de travail, de création et de productivité importante, mais qui ne trouve pas toujours des conditions pour qu’ils soient employés», a-t-il fait remarquer.
Pour le HCP, cette diversification reste un élément important dans cette équation qui doit se joindre à un effort d’adaptation des structures productives et du cadre institutionnel à l’exigence du choix de l’ouverture dans un contexte de mondialisation accélérée.
Ces efforts ne peuvent avoir l’effet escompté sans la valorisation du capital humain moyennant une formation en adéquation avec l’emploi et conciliant les défis de la compétitivité et de l’amélioration du niveau de vie de la population et permettant un développement inclusif réduisant les inégalités sociales, économiques et territoriales avant que les défis futurs liés au vieillissement ne prennent de l’ampleur, soutient le rapport.
Sur les jeunes toujours, le Haut commissaire a tenu à souligner que « la force potentiellement créatrice qui arrive a bénéficié des bienfaits des politiques antérieures du Maroc », notant qu’ils sont de plus en plus instruits et bénéficie d’un niveau économique plus amélioré.
Par ailleurs, « l’adhésion à des valeurs nouvelles  de démocratie, des droits de l’Homme, du droit à la prospérité, légalité sont aussi des facteurs qui modifient profondément le profil de ces derniers », a-t-il ajouté. «Nous nous réjouissons d’avoir appuyé l’élaboration de ce rapport national libellé par le Haut-commissariat au plan qui est pour nous un partenaire à la fois historique et stratégique», a souligné Luis Mora Fernandez notant que le démarrage du partenariat entre son organisation et le HCP remonte au lancement du  premier cycle de coopération avec des gouvernements marocains conclus il y a presque 45 ans.
« La collaboration entre nos deux institutions a depuis lors été à la fois fécondes, diversifiée et dotée d’une grande capacité d’adaptation. Je me dois, à cet effet, d’exprimer ma haute satisfaction du chemin parcouru et des réalisations jusque-là accomplies et m’engage à renforcer davantage ce partenariat pour le rendre encore plus riche et fructueux », a-t-il conclu.
Soulignons que le reste des points relevés dans ce travail a été présenté par Issam Chiadmi du service du suivi de la politique de population (CERED-HCP).


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1.Posté par Didier le 01/11/2019 04:08 (depuis mobile)
Ce résumé ne parle guère des problèmes ecologiques liés à la surpopulation. Le rapport complet les évoque-t-il ?

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