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Premières exclusions pour dopage de sportifs russes, et premier appel au TAS

Mercredi 27 Juillet 2016

"Notre bataille pour Rio est terminée", a regretté la star du saut à la perche Yelena Isinbayeva, qui visait à Rio une troisième médaille d'or olympique
Le parcours du combattant juridique a commencé à onze jours des Jeux de Rio : la Russe Loulia Efimova a été la première lundi à faire appel de son exclusion pour dopage par la Fédération internationale de natation, sur la base des critères fixés par le CIO dimanche.
Officiellement, dix sportifs russes, sept nageurs, deux haltérophiles et un lutteur, ont été déclarés non éligibles lundi pour les Jeux de Rio et donc retirés de la liste de la délégation russe pour Rio établie par le Comité olympique russe (ROC). Trois rameurs russes sur les onze engagés ont été aussi privés des Jeux olympiques de Rio par la Fédération internationale d'aviron (Fisa) lundi, sur la base des critères fixés dimanche par le Comité international olympique (CIO).
Le premier, Ivan Balandin, membre du huit masculin, a été déclaré non éligible en raison de son apparition dans le rapport McLaren du 18 juillet, qui détaille les modalités du dopage d'Etat russe.
Les deux autres, Anastasia Karabelshchikova, membre du huit féminin, et Ivan Podshivalov, membre du quatre sans barreur masculin, ont été retirés de la liste initiale des 387 sportifs fixée par le Comité olympique russe (ROC) car ils ont été sanctionnés pour des infractions aux règles antidopage en 2007 et 2008.
La participation de ces trois bateaux, sur cinq engagés par la Russie, semble donc compromise. Et ce chiffre pourrait encore augmenter. Mais "à ce point, il n'y a pas de raisons légales valables dans les statuts et règlements de la Fisa pour envisager de sanctionner l'ensemble de la Fédération nationale."
Plus tôt lundi, la Fédération internationale de natation avait, la première, décidé d'exclure sept sportifs russes, imitée par l'haltérophilie (2) et la lutte libre (1), en plus des 67 athlètes (sur 68) déjà privés des Jeux.
Pour ce qui est de Loulia Efimova, la quadruple championne du monde et médaillée de bronze sur 200 m brasse aux Jeux de Londres, n'a pas accepté cette sanction. Son agent, Andreï Mitkov, a aussitôt annoncé qu'elle allait faire appel devant le Tribunal arbitral du sport de Lausanne, en Suisse, et ce à la fois contre le Comité international olympique (CIO), le ROC et la Fina, la Fédération internationale de natation.
Il s'agit donc du premier recours judiciaire contre le bel édifice mis en place dimanche par le CIO, consistant à sauver le ROC certes, mais à demander aux diverses Fédérations internationales (FI) de trier elles-mêmes et de sélectionner les sportifs russes qui ne seraient pas touchés par le scandale de dopage d'Etat dévoilé en détail par le rapport McLaren le 18 juillet.
En donnant cette mission aux FI, le CIO avait fixé deux critères stricts: ne jamais avoir été sanctionné pour dopage, quand bien même la peine aurait été purgée, et ne pas être cité dans le rapport McLaren.
C'est ce premier critère qu'attaque Efimova, contrôlée positive en 2014 à un stéroïde, ce qui lui avait valu une suspension de 16 mois.
Si la Fina et les Fédérations d'haltérophilie et de lutte ont donc trouvé matière à appliquer les consignes du CIO lundi, cela n'a pas été le cas des Fédérations de tennis et d'équitation, qui ont, elles, donné leur feu vert à la présence des sportifs russes dans leurs disciplines.
Cette décision du CIO de laisser aux fédérations la responsabilité de la présence de sportifs russes à Rio, sans exclure le ROC, a suscité de nombreuses critiques dans le mouvement olympique.
L'AMA s'est ainsi dite "déçue" tandis que l'Usada, l'agence américaine antidopage, a parlé de "désordre" créé par le CIO.
En Russie, où le sport et les médailles sont une priorité nationale, le soulagement était par contre immense lundi. "Nous nous félicitons naturellement" de la décision du CIO, a ainsi estimé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, évoquant une "décision positive".
"Cette décision n'est pas mauvaise pour nous. Elle a été prise et nous devons la respecter", a déclaré à l'AFP le président du comité pour le Sport à la Douma (chambre basse du Parlement), Dmitri Svichtchev, tout en regrettant que les sportifs russes ayant déjà été sanctionnés pour dopage soient privés de Jeux.
Lors d'une conférence de presse, le président du ROC, Alexandre Joukov, avait lui annoncé qu'il allait "étudier l'historique en matière de dopage de chaque sportif sélectionné" pour les JO. En début de soirée, il a indiqué qu'au moins 13 sportifs avaient des "antécédents" de dopage et ne pourraient pas s'envoler pour Rio, sans préciser les noms des trois qui ne sont pas encore connus, et leurs sports.
Ces dix sportifs officiellement interdits de Rio, voire treize bientôt, s'ajoutent aux 67 athlètes russes déjà collectivement bannis des JO par la Fédération internationale d'athlétisme.
La décision de la Fédération internationale de judo, qui avait soutenu la Russie avant même que se prononce le CIO, devrait rapidement suivre.
Les patrons des Fédérations russes d'escrime et de pentathlon ont estimé eux que leurs sportifs seraient autorisés à concourir à Rio, mais ils attendent une confirmation officielle qu'ont déjà reçue les archères russes, championnes du monde.
Mais certains sportifs n'ont pas attendu pour s'envoler à Rio. C'est le cas des escrimeurs et des gymnastes, dont l'entraîneur principal, Valentina Rodionenko, a assuré à l'agence de presse TASS: "Le pire est derrière nous."
La majorité de la sélection russe s'envolera pour Rio jeudi. Pour les 67 athlètes privés de JO à cause de la suspension de la Fédération russe d'athlétisme, il n'y a en revanche plus aucune chance d'aller à Rio après la décision jeudi du Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne.
"Notre bataille pour Rio est terminée", a regretté la star du saut à la perche Yelena Isinbayeva, qui visait à Rio une troisième médaille d'or olympique avant de prendre sa retraite.
Pas celle de la nageuse Efimova donc. Avant d'autres recours éventuels à venir, de la part d'autres sportifs déboutés. Ce que craignait le président de la Fédération internationale d'aviron pourrait se produire : voir les recours s'éterniser, et certains athlètes russes être interdits de JO... après les JO.

Libé

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