Plaidoyer à Assilah pour la création de l'Union des auteurs et réalisateurs maghrébins, arabes et africains


Le cinéma peut servir la consécration des valeurs universelles de paix, de tolérance et de respect de l'autre, à travers des films engagés

Abdelali Khallad
Mercredi 5 Août 2015

Au programme du 37ème Moussem culturel d'Asilah, figurait un 
colloque sous le thème «Le film et le roman dans le cinéma du Sud»

Les intervenants lors d'un colloque sous le thème "Le film et le roman dans le cinéma du Sud" ont plaidé, dimanche dernier à Assilah, pour la création de l'Union des auteurs et réalisateurs en vue de mettre en exergue les créations des écrivains et cinéastes maghrébins, arabes et africains.
Au terme d'une rencontre de deux jours, organisée par l'Union des réalisateurs auteurs marocains (URAM), en collaboration avec le 37ème Moussem culturel international d'Assilah, les intervenants ont débattu de la divergence des points de vue entre l'écrivain et le réalisateur dans l'adaptation du roman au 7ème art, en se basant sur un nouveau langage pratique qui consiste à écouter des fragments de romans lus par l'artiste marocaine Amal Ayouch et à assister à des séquences filmées correspondant aux textes écrits, dépassant ainsi la notion théorique de la fidélité/infidélité, et ce afin d'analyser les visions et les approches adoptées par les cinéastes dans la conversion des œuvres littéraires en films. Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de la 30ème session de l'Université d'été Al Moutamid Ibn Abbad, vient jeter les ponts entre les romanciers et les réalisateurs maghrébins, arabes et africains, afin de  favoriser l'échange d'expériences, mettre en avant les compétences artistiques des cinéastes arabes et africains et de leur permettre de croiser leurs regards autour de l'adaptation des textes littéraires au 7ème art.
Intervenant à cette occasion, le président de l'URAM, Saâd Chraïbi, a souligné que cette nouvelle approche pratique de traitement de la question  d'adaptation du roman au cinéma a connu un franc succès, dans la mesure où elle  a permis aux cinéastes, réalisateurs et romanciers participants de se focaliser sur cette thématique et de débattre de la difficulté pour les cinéastes à adapter une œuvre littéraire en film, notant que cette méthode  a le mérite d'être dupliquée dans d'autres pays arabes, africains et latino-américains qui aspirent à renforcer les relations de coopération entre  les écrivains et les réalisateurs et à promouvoir les créations littéraires. Dans ce cadre, M. Chraïbi a estimé que la différence de points de vue qui peut exister entre les cinéastes et les écrivains dans l'adaptation des romans au cinéma devrait être considérée comme une "motivation" pour réussir leur travail commun plutôt qu'un "handicap" à la création, notant que l'intérêt croissant manifesté par les réalisateurs à l'adaptation des romans au 7ème art est de nature à inciter les écrivains à davantage de création et à la promotion des  œuvres littéraires auprès d'un public plus large.
Il a ainsi noté que les cinéastes et romanciers participant à cet atelier,  venus notamment du Maroc, du Cameroun, du Mali, du Sénégal et du Burkina Faso, ont pu  conclure que les réalisateurs peuvent adopter une vision différente des  écrivains dans l'adaptation des romans au 7ème art, dans la mesure où le film  serait une réécriture de l'œuvre littéraire et une métamorphose d'idées en  images, en se basant sur des formes d'expression différentes, notant que la  difficulté de la mise en scène des romans par les réalisateurs s’explique non seulement par l’aspect matériel mais également au niveau intellectuel,  culturel et en matière de l'approche adoptée par le cinéaste.
Le président de l'URAM n'a pas manqué de souligner que ce colloque était un  espace de débat et d'échange d'expériences entre les participants, appelant les  cinéastes et romanciers subsahariens à être des ambassadeurs de cette nouvelle approche d'adaptation des œuvres littéraires au cinéma au niveau de  leurs pays respectifs, afin de développer la littérature et la culture africaines. Les intervenants ont également assuré que le cinéma peut dans une large mesure servir la consécration des valeurs universelles de paix, de tolérance et de respect de l'autre.
 


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