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«On a été boudés par les responsables du ministère qui ne nous ont jamais convoqués pour discuter et donner notre avis sur ledit décret. Et malgré les nombreux courriers qu’on leur a adressés, ils n’ont pas pris la peine de nous répondre. Une attitude qui en dit long sur les dessous de la promulgation de ce décret», nous a indiqué Jamal Farhan, secrétaire général du secteur du transport des viandes relevant du Syndicat national des commerçants et des professionnels. En effet, notre source pense que l’exclusion des professionnels a été préméditée. «Certaines parties ont manœuvré dans les coulisses pour nous empêcher de participer à l’élaboration dudit décret. Ce qui suscite beaucoup d’interrogations sur les vraies motivations de la mise en place d’un tel dispositif», nous a-t-elle confié.
En effet, le Syndicat national des commerçants et des professionnels n’a pas caché sa position dès le début et il a qualifié le projet adopté par le Conseil de gouvernement le 1er novembre dernier de coup de massue pour les abattoirs de Casablanca. Les responsables du syndicat justifient leur position du fait que ce projet met sur le pied d’égalité l’abattoir de la métropole, connu pour sa qualité et son respect des normes internationales et les autres abattoirs du pays. Une aberration, estiment-ils, puisqu’à Casablanca, le contrôle des viandes par les services vétérinaires est d’une rigueur qui n’existe pas dans d’autres abattoirs.
Pour Jamal Frahan, cette libéralisation de la circulation des viandes a été dictée par les lobbies du trafic de viandes rouges et va ouvrir la voie à tous les dangers. Pour preuve, la campagne à outrance menée ces derniers jours par ces lobbies pour informer les professionnels du secteur dudit décret. « Ils distribuent partout des prospectus indiquant que tous les professionnels du secteur sont favorables au décret en question, ce qui est totalement faux et que désormais, ces mêmes professionnels peuvent acheter de la viande sur n’importe quel marché, ce qui est également faux puisque le décret stipule certains critères pour la liberté de circulation des viandes», nous a-t-il expliqué. D’après lui, il est fort à craindre que le marché des viandes rouges soit inondé par des viandes de mauvaise qualité ou de qualité médiocre. Des craintes qui ont commencé à se concrétiser puisqu’au sein des abattoirs de Casablanca, le prix de la viande a chuté à 40 DH/kg faute de demande. «Cette libéralisation aura de plus en plus d’impact sur les professionnels qui seront obligés de bouder les abattoirs et de chercher la viande la moins chère dans les «gournas» (tueries rurales) au détriment de la qualité», a-t-il conclu.