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Nouvel afflux de réfugiés rohingyas au Bangladesh

Vaste campagne de vaccination anti-choléra dans les camps des réfugiés


Mercredi 11 Octobre 2017

 Plus de 11.000 Rohingyas fuyant la Birmanie sont arrivés lundi au Bangladesh, rapporte le Haut-Commissariat de l'Onu aux réfugiés (HCR), citant les gardes-frontières bangladais.
"Nous sommes revenus à la situation d'urgence maximale en ce qui concerne l'afflux. Onze mille, c'est une grosse augmentation", a déploré mardi Adrian Edwards, porte-parole de l'agence, lors d'un point de presse à Genève.
"Le HCR coopère avec les autorités bangladaises à la création d'un centre de transit en cas d'afflux de réfugiés dans les jours qui viennent", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la plus vaste campagne de vaccination contre le choléra jamais menée au monde depuis Haïti a débuté mardi dans les camps de Rohingyas au Bangladesh pour tenter d'immuniser 650.000 de ces réfugiés de Birmanie vivant dans des conditions insalubres, faisant craindre une catastrophe sanitaire si une épidémie éclatait.
"Ces gens manquent de la plupart des infrastructures élémentaires, principalement de toilettes, d'acheminement d'eau. Dans ce type de situation, les conditions sont réunies pour l'apparition d'une épidémie de choléra", a déclaré à l'AFP A M Sakil Faizullah, responsable de communication de l'Unicef au Bangladesh.
La plus grande campagne de vaccination orale contre le choléra a eu lieu à Haïti en novembre 2016, avec 800.000 personnes immunisées, selon M. Faizullah.
Près de 520.000 musulmans rohingyas sont arrivés depuis fin août dans ce pays pauvre d'Asie du Sud pour fuir ce que l'ONU considère comme une épuration ethnique en Birmanie.
Pour ne pas doubler d'une crise sanitaire la crise humanitaire, une des plus graves de ce début de XXIe siècle, l'Unicef, l'Organisation mondiale pour la santé (OMS) et les autorités du Bangladesh ont lancé de concert cette campagne préventive, pour laquelle 900.000 doses de vaccins sont prévues.
Au cours des prochaines semaines, les humanitaires vont vacciner 650.000 Rohingyas, puis dans une seconde phase administrer une seconde dose de vaccin à 250.000 enfants entre 1 et 5 ans. Sur les collines de tentes rasées de leur végétation dans le camp de réfugiés de Thangkhali, des drapeaux jaunes flottant sur des mâts signalaient les points de vaccination.
Mardi à la mi-journée, seule une poignée avait commencé à opérer, a constaté l'AFP. Des volontaires parcouraient les allées en appelant dans des mégaphones les réfugiés à aller se faire vacciner.
Devant une tente humanitaire, une foule de Rohingyas attendaient leur tour. A l'intérieur, le personnel soignant débouchait les fioles de vaccin à l'aide de pinces avant de les verser dans les bouches.
"Les travailleurs humanitaires nous ont dit que les médicaments seraient bons pour nous, que nous n'aurions plus de maladie", a déclaré à l'AFP Nabi Hossain, un réfugié de 35 ans à Thangkhali depuis deux semaines, attendant dans la file avec deux de ses fils.
En Birmanie, les Rohingyas candidats au départ restaient nombreux mardi à se masser sur la côte, dans l'espoir d'embarquer vers le Bangladesh voisin.
Et ce malgré les risques de ne pas arriver à bon port, la traversée étant périlleuse en cette saison de mousson. Au moins 150 Rohingyas ont trouvé la mort depuis fin août en tentant le pari, avec un dernier naufrage meurtrier pas plus tard que dimanche soir.
Malgré les promesses d'accalmie, les familles rencontrées par l'AFP lors d'un voyage de presse organisé mardi par les autorités birmanes dans la zone de conflit disaient toutes leur volonté de partir.
"Nous voulons aller au Bangladesh. C'est fini ici pour nous. Il faut que l'on traverse vite mais nous n'avons pas l'argent pour le bateau", explique à l'AFP un père rohingya de quatre enfants.
Originaires du district de Buthidaung, ils ont marché plusieurs jours jusqu'au fleuve Naf et attendent maintenant sur une plage depuis laquelle on aperçoit la rive du Bangladesh, au milieu de plusieurs centaines de candidats au départ, dont une majorité d'enfants.
La crise avait débuté quand les rebelles de l'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), dénonçant les mauvais traitements subis par la minorité rohingya en Birmanie, avaient attaqué des postes de police fin août.
Ils avaient ensuite décrété un cessez-le-feu unilatéral d'un mois, qui a expiré lundi soir à minuit.


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